Les menaces de certains groupes rebelles syriens à l'encontre de ceux qui dans l'opposition voudraient participer à la conférence de paix Genève-2 sont «révoltantes», a jugé lundi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. «Il est révoltant que certaines de ces organisations extrémistes, terroristes, qui luttent contre les forces gouvernementales en Syrie commencent à lancer des menaces, et ce n'est pas la première fois», a déclaré M. Lavrov. «Ces menaces sont adressées à ceux qui vont oser se rendre à la conférence de Genève proposée par la Russie et les Etats-Unis», a-t-il ajouté. Dix-neuf importants groupes rebelles syriens ont menacé samedi soir de juger pour «trahison» devant des tribunaux les éventuels participants à la conférence, laissant clairement entendre qu'ils seront exécutés. L'opposition syrienne, très divisée sur une éventuelle participation à cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, doit se réunir le 9 novembre en Turquie. Elle réclame des garanties pour que la conférence aboutisse à un départ de Bachar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement. M. Lavrov a souligné que la Russie avait été l'objet de menaces de la part des rebelles syriens. «Ils ont averti que nos représentations diplomatiques, nos diplomates à l'étranger seraient des cibles légitimes», a-t-il dit. «Tout cela est révoltant, inacceptable, et tout cela est de la responsabilité de ceux qui financent et arment ces groupes d'opposition», a poursuivi le ministre. Amis de la Syrie: Assad ne doit jouer «aucun rôle dans le futur gouvernement» Les «Amis de la Syrie» sont d'accord pour que le président syrien Bachar al-Assad ne joue «aucun rôle dans le futur gouvernement», a déclaré le chef de la diplomatie britannique William Hague en évoquant «une approbation générale» à ce sujet mardi à Londres. «Par définition, ‘approbation générale' signifie que cet accord n'est concevable qu'avec le consentement de la Coalition nationale syrienne pour qu'Assad ne joue aucun rôle dans le futur gouvernement syrien», a indiqué William Hague lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion de onze pays occidentaux et arabes avec des représentants de l'opposition, mardi à Londres. Dans le communiqué final de la réunion, le «groupe des amis de la Syrie» a également insisté sur l'accord mutuel qui veut qu'»Assad et ses proches collaborateurs ayant du sang sur les mains n'auront aucun rôle à jouer en Syrie». «Il faut que des comptes soient rendus pour des actes commis durant ce conflit», souligne le texte. M. Hague a ajouté qu'il «ne saurait y avoir de solution politique et pacifique en Syrie sans la participation de l'opposition modérée». Les onze pays occidentaux et arabes du «groupe des amis de la Syrie» essayent toujours de surmonter les obstacles à la tenue en novembre d'une conférence de paix à Genève, boycottée par une partie de l'opposition et jugée «prématurée» par Bachar al-Assad. «On est également tombés d'accord sur le fait que l'opposition syrienne, dont des groupes armés modérés, continue à avoir besoin de notre soutien», a encore ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.