L'artiste peintre suédoise Susanne Strandänger a été l'invitée d'honneur de la première édition du Forum international des arts et du dialogue des cultures initiée par l'Association du Maroc méditerranéen de développement et de coopération (MAMEDEC) le 25 septembre à Rabat, et ce sous le thème « Le Maroc, une seule patrie de cultures diverses ». Selon Mustapha Lachhab, président de l'Association organisatrice, le but de cette manifestation vise à créer un nouvel espace de dialogue entre les artistes et les créateurs de différentes cultures pour faire entendre leur voix et se rencontrer à travers le monde. Dans ses œuvres récentes, Susanne Strandänger rend hommage au Maroc en tant qu'un exemple pilote du brassage interculturel et de la cohabitation entre les religions dont les artistes demeurent les meilleurs ambassadeurs pour véhiculer l'image réelle du dialogue et du partage. Elle est convaincue que le Maroc à l'instar la Suède se veut un modèle illustre de tolérance, de cohabitation et de paix entre les religions et civilisations et un exemple idéal à suivre : « par l'art dans toutes ses formes et ses tendances, l'humanité instaure un dialogue culturel respectant le pluralisme et la diversité et faisant de la culture un projet sociétal avec pour piliers la citoyenneté universelle et l'ouverture sur l'avenir pour un monde de paix et de bonheur », confié l'artiste.. Temps à l'état pur, les œuvres expressionnistes de Susanne mettent en relief la quintessence de notre faculté cérébrale et nos valeurs nobles. Chaque tableau oscille entre immanence et transcendance. C'est l'acte d'interpréter notre monde effectif, et d'en tirer de grandes émotions, ou de renouveler complètement sa perception esthétique : « Il faut les deux ailes, œil et esprit, ne serait-ce que pour nous emporter artistes et passionnés d'art vers une limite commune. ». La rhétorique de cette artiste est celle d'une transcendance captivante. Pas d'immanent, pas de répétition, pas d'imitation, mais un « carrefour d'affects et d'intellects», une « culture de la joie active », une «lecture radicale de notre capital symbolique ». Dans chaque tableau, il ya une partie dirigée vers nous-mêmes. A l'instar des déserts, les traces nous habitent, elles nous poussent à repenser notre espace vécu. Elles croisent ici encore une fois nos intérêts pour la vie épurée. Susanne esquisse le prolongement de ses idées et ses méditations. Elle donne dans ses œuvres métaphoriques des pistes de réflexion sur la picturalité et la plasticité, en affirmant que seule l'approche conceptuelle est susceptible de mettre en valeur l'essence de la trace comme élément plastique voué à la visibilité. L'analyse que cette artiste fait de la création contemporaine s'appuie sur l'œuvre ouverte : Matière, trace et mémoire. D'un point de vue esthétique et de manière très simplifiée, la perception humaine suit la vie des formes. Elle est donc fondamentalement l'interface entre les contenus et les contenants. Contrairement à des idées répandues, les perceptions Susanne (vit actuellement entre le Maroc et la Suède) ne sont pas de simples copies mentales de notre contexte. C'est-à-dire qu'elles ne se résument pas à un simple jeu de reproduction analogique. Elles traitent les choses et les êtres afin d'envisager les rapports possibles qui constituent la matrice symbolique de notre perception. Il est à rappeler que la première édition du Forum International des Arts et du Dialogue des Cultures à Rabat a été organisée en partenariat avec nombre d'établissements, associations locales et universités arabes et étrangères. Ses actes ont été marqués par un programme riche et varié comprenant des pièces de théâtre, la projection de films, de la musique et des conférences sur l'art sous toutes ses formes, a fait savoir Akram Al Youssef, le directeur de ce Forum. Cette édition a aussi mis l'accent sur la diversité culturelle qui fait du Maroc une patrie de créativité et d'innovation évoluant dans le sens de la prospérité grâce à l'harmonie et au brassage entre les différentes variantes de la culture marocaine.