L'extrême mobilité des joueurs dans le cadre des transferts atteste de l'absence d'une politique de formation des jeunes au sein du Raja de Béni Mellal. Ce fut un fait voire même une triste réalité qui a été reconnue et méditée par tous lors des dernières assises de l'assemblée générale ordinaire du club tenue le 5 septembre. Ces mouvements excessifs de joueurs, au-delà de l'aspect technique négatif que cela engendre pour le staff technique qui a du mal à obtenir, dans le temps, un groupe uni, homogène et cohérent. Car dès la fin de saison, il faut recommencer par dénicher d'autres éléments pour renforcer l'équipe. Sur le plan financier, cette option a un prix assez fort qui grève le budget du club. Ainsi, rien que pour la saison 2012/2013, les hommes de Kerroumi ont été contraints de débloquer la bagatelle de près de 550 millions de centimes pour l'engagement de près de 30 joueurs en dehors de la ville de Béni Mellal. Soit 4.293.300,00 dhs au titre des nouveaux contrats. Une facture de l'ordre de 151.550,00 dhs pour la location des logements affectés aux nouveaux recrutés et de quelques 16.714,00 dhs pour les frais d'eau et d'électricité en plus d'une facture impayée de l'ordre de 100 millions de centimes au titre de la seconde tranche de la prime de signature non versée aux joueurs concernés pour la saison 2012/2013. Sans pour autant parler des frais de la restauration (192.135,00 dhs) ni même de la facture de l'immobilier destiné pour l'ameublement des logements qui n'a pas été révélé dans le bilan financier. Le résultat, on le connaît, une relégation au goût amer qui a coûté en gros la bagatelle de 1,5 milliard de centimes dont 1.221.850,00 dhs au titre des dépenses générales et un déficit à régler de l'ordre de 2.826.185,00 dhs. Drôle de raisonnement que celui de dire que le club méritait bien au contraire, une citation particulière pour avoir été classé « leader » de son groupe en terme de dépenses pour le même exercice en parallèle avec les autres clubs tels que l'OCK, le Raja ou le WAC. A prendre au sérieux ces génies de la raison, le Raja de Béni Mellal aurait bien mérité, pour ce triste record, d'être inscrit dans le tableau de Guiness. Ce qui étonne par contre, c'est que ces mêmes dirigeants qui prétendent avoir fait leur mea-culpa, retombent aujourd'hui dans les mêmes erreurs par l'engagement à ce jour de plus de 24 nouveaux joueurs. Les derniers arrivés sont l'attaquant Abdessamad Abou Nour (ex OCK), l'ex gardien du CODM Rafik Kharbach, Tarik Saâdi qui vient d'Agadir ainsi que l'Ivoirien Serges Bako prêté pour une saison par le MAT de Tétouan. A qui le tour pour le prochain mercato ? Ajoutez l'instabilité chronique des entraîneurs à cette situation de changements perpétuels des effectifs et vous aurez en partie, une idée de la fragilité du football mellali et d'une gestion à l'emporte-pièce de dirigeants incapables de se tracer un plan d'action à moyen ou long terme, avec des objectifs bien précis dans le temps. Pourtant la ville de Béni Mellal a la particularité d'avoir la pépinière la plus riche qu'il faut simplement encadrer, protéger et former pour en assurer la relève et investir tout cet argent des transfert dans la formation de jeunes joueurs du cru capables de mouiller les maillots du club et non pas le trahir pour une poignée de billets de banque. L'effort pour la création d'un centre des jeunes restes impératifs voire même urgent pour répondre aux attentes du public. Car il y a trop de déperdition dans le système mis en place. Sans doute eut-il fallu commencer par doter les équipes inférieures pour leur encadrement d'un staff technique bien formé et non les confier à des anciens insuffisamment préparés pour cette mission de formation. Le comité est appelé donc à juguler la fluidité et de renoncer à la limitation des transferts dans le club catastrophé par cette politique coptée. Imagine-t-on un club professionnel procéder au changement de trois entraîneurs au bout d'une seule saison et à procéder au recrutement de l'effectif entier du club ? A moins que l'on s'agrippe aussi généreusement à de mauvaises habitudes même quand le danger vous guette de toutes parts au moment d'engager une nouvelle saison. A bon entendeur salut !