Le secteur marocain des assurances reste particulièrement fort en Afrique, puisqu'il se positionne au second rang sur le continent, après l'Afrique du Sud. L'assurance islamique, Takaful, devrait contribuer de façon décisive au développement du secteur. Ce sont là les principales conclusions d'une nouvelle étude de l'Oxford Business Group consacrée au secteur des assurances marocain. Avec un taux de pénétration des assurances comparativement élevé (2.8 %), une croissance économique stable et une population musulmane importante, le Maroc constitue un marché attractif pour les prestataires de services d'assurance conformes à la charia. À l'heure actuelle, poursuit la même source, les produits Takaful sont relativement peu développés en Afrique du Nord, malgré un potentiel de croissance considérable. OBG note, par ailleurs, qu'aujourd'hui, le Maroc ne dispose pourtant d'aucun cadre global pour réguler les activités Takaful, et seules des formes limitées de services financiers conformes à la charia sont autorisées. L'adoption d'un code réglementaire régissant les services financiers islamiques devrait être opérée cette année, ajoute OBG. De même, aucun produit Takaful n'a encore été homologué au Maroc, même si certains services bancaires islamiques ont été introduits à titre expérimental. Les analystes de l'OBG font observer aussi que le montant total des primes, y compris de réassurance, a progressé de 8.9 %, pour s'établir à 26 milliards de dirhams (2.3 milliards d'euros) en 2012, un taux similaire à celui de la croissance enregistrée en 2011 (9.2 %). Le segment des assurances vie a affiché des résultats particulièrement satisfaisants, comme en témoigne la hausse de 14.5 % des primes, qui génèrent 8.78 milliards de dirhams (763 millions d'euros). Les assurances vie et épargne offrent un potentiel considérable aux prestataires, étant donné qu'une vaste frange de la population marocaine, y compris les travailleurs indépendants et les groupes à faible revenu, n'a pas de couverture adéquate, voire aucune couverture. Dans la majorité des cas, les primes d'assurance vie sont associées à des contrats d'assurance individuels. Elles ont généré 5.6 milliards de dirhams (486 millions d'euros) en 2012, contre 2 milliards de dirhams (173.7 millions d'euros) pour les contrats d'assurance collectifs. La bancassurance, à l'instar d'autres circuits de distribution, devrait contribuer à propulser le marché. Si le segment des assurances vie se développe rapidement, celui de l'assurance non-vie représente toujours la majorité du marché, et totalisait environ deux tiers des primes l'an dernier. Le plus vaste segment, celui de l'assurance automobile, génère 8 milliards de dirhams (695 millions d'euros) de primes, soit environ la moitié du marché de l'assurance non-vie. Si ce segment est de taille comparable à celle du segment de l'assurance vie, il progresse néanmoins plus lentement (6.4 % en 2011 et 6.5 % en 2012). Certains segments de marché plus limités, telles que l'assurance contre l'incendie et l'assurance crédit, ont cependant affiché de solides performances en 2012, avec une croissance de 15 % et 10 %, respectivement, même si chacun représente moins de 5 % des primes. Initialement prévu cette année, le lancement de Takaful reste cependant tributaire de l'adoption d'une nouvelle loi relative aux services financiers islamiques, souligne le cabinet d'intelligence économique basé à Londres.