L'artiste peintre autodidacte Kenza El Makdasni a participé à la onzième édition du Festival International des Arts Plastiques de Settat organisé récemment par l ́Association Bassamat Chaouia Ouardigha sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et ce en présence effective d'un grand nombre d'artistes peintres et d'acteurs culturels de renom d'ici et d'ailleurs en l'occurrence Houssein Tallal, Ahmed Ben Yessef, Michel Barbault, Daniel Couturier, Marie Jeanne Lorenté, Manuela de Meester, Jacenthé Lagueux. Les œuvres connotatives de Kenza se veulent des mémoires visuelles consacrées à la vie quotidienne, ses anecdotes et ses scènes narratives. Elle excelle dans la gestion de l'espace et dans les compositions qui ressemblent à un spectacle vivant et à un instant de cordialité. Sa touche au premier plan requiert une force expressive majeure qui réunit deux mondes merveilleux : un monde onirique et enfantin et un monde proche à notre réalité au quotidien. Chantre de la vie simple et naturaliste, Kenza revisite notre image frontale à l'état brut à travers le fantasme des regards croisés captant l'essentiel de nos valeurs populaires. Disciple fidèle à l'état d'esprit de l'art singulier et oniriste, Kenza a pu réaliser des œuvres captivantes en termes de plasticité et d'expressivité. Cette artiste hypersensible nous donne en partage des émotions d'enfance, en mettant en toile un monde néo figuratif simple et narratif qui parle directement au cœur et à l'esprit. Kenza, peintre autodidacte, dessine depuis sa tendre enfance. Elle incarne la pure tradition marocaine et conçoit une peinture onirique liée à la nostalgie de ses origines et aux souvenances de son pays d'appartenance, dont la palette est généreuse et harmonieuse. Ses espaces plastiques sont marqués par une gestualité éloquente et une spontanéité à l'instar des peintres de l'art brut. Elle tisse des toiles sérielles en différents formats qui parlent au coeur plus qu'à l'intellect. Etranges et merveilleuses, elles nous étonnent et nous enchantent. Chaque tableau est un clin d'œil à la beauté naturelle dans son état pur voir brut, ce qui nous fait penser à Jean Dubuffet qui a écrit en 1960 : « Nous entendons par les œuvres brutes des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d'écriture, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l'art classique ou de l'art à la mode. Nous y assistons à l'opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l'entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l'art donc où se manifeste la seule fonction de l'invention, et non, celles, constantes dans l'art culturel, du caméléon et du singe. ». Et d'ajouter : « L'art ne vient pas coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom : ce qu'il aime c'est l'incognito. Ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle. ». Tisseuse d'œuvres originales et sensibles, Kenza (vit entre le Maroc et la Hollande) donne un exemple de spontanéité et de sincérité. Elle ne laisse s'installer aucune facilité, aucun procédé normatif, aucune tournure scolaire. Chaque tableau renouvelle l'aventure, génère son propre mode de croissance et nous invite ainsi à découvrir les univers poétiques qui favorisent la méditation et excitent l'imagination de celui qui les contemple. Ses peintures exposées à sa galerie « œil du cœur » à Sidi Rahal disent aux générations futures que vivre ne s'arrête jamais. Tout continue sans cesse, différemment. Légende : kenza en compagnie de l'artiste Ahmed Ben Yessef. Photo : Algo