eux collectifs d'architectes marocains s'accusent mutuellement de porter atteinte à la profession et de jeter le «discrédit» sur l'Ordre des architectes, sur fond d'élections contestées de leur instances représentatives, invalidées depuis par la justice. Le collectif «Initiative architectes» a adressé une pétition au secrétaire général du gouvernement et au ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, dans laquelle il appelle à prendre toutes les mesures administratives et organisationnelles appropriées pour rétablir la légalité et le respect de la loi au sein du Conseil national de l'ordre des architectes. Considérant la décision de justice rendue en Appel, n 1586 du 22 avril 2013, qui invalide les dernières élections du Conseil national de l'ordre des architectes, le collectif «Initiative architectes» a soumis une pétition s'insurgeant contre «le coup de force drapé de légalité» émanant, selon Initiatives Architectes, d'anciens membres du Conseil, qui s'arrogent la représentation «légale» de la profession, après l'invalidation par voie de justice des élections professionnelles du 22 octobre 2011. En effet, Initiative architectes dénonce, par voie de communiqué, les décisions prises lors de la réunion tenue le 6 mai 2013, notamment la passation des pouvoirs entre le président du Conseil national, Jamal Lokhnati, et l'ancien président du Conseil pour le mandat 2008-2011, Omar Farkhani. Initiative Architectes épingle la nature, la forme et le contenu des communiqués, conférences de presse, sit-in et manifestations publics entrepris au nom du Conseil et conteste la légalité de l'actuelle commission nationale des élections, mise en place par ledit Conseil, lui même «illégal», selon ce collectif Mettant en avant l'»important mouvement d'adhésions» à sa pétition, Initiative Architectes préconise le respect de la loi et des valeurs d'éthiques élémentaires, seul moyen à un retour rapide à la légalité et à la consolidation de l'identité professionnelle des architectes. Ainsi, «seuls des architectes forts de leurs valeurs et légitimement élus» sont en droit de relever les défis d'avenir qu'affronte la profession, lit-on dans la pétition qui a recueilli 187 signatures. En effet, Initiative architectes, qui déplore cette «situation inédite qui porte un grand discrédit à l'organisation», appelle l'ensemble des architectes marocains à se mobiliser pour remédier à cette situation et réfute «l'instrumentalisation politique» des institutions de l'Ordre national des architectes. Pour sa part, le président du Conseil national de l'Ordre des Architectes, Jamal Lokhnati, s'est élevé contre la teneur de la pétition de ce collectif, la qualifiant d'»illégale» et contestant le nombre de signataires, dont certains, a-t-il assuré, ne sont «même pas au courant» de cette pétition, encore moins en être signataires. M. Lokhnati a tenu à préciser que les élections de l'ordre seront relancées le 27 septembre 2013. «Tout le monde aura compris aujourd'hui que la crise qui a été entretenue depuis près de deux ans au sein de la profession et de ses instances ordinales a été instrumentalisée pour tenter d'écarter l'Ordre national des architectes des décisions stratégiques qui engagent fondamentalement l'avenir de la profession, notamment, l'amendement de l'article 4 de la Loi 16/89 qui expose à la mercantilisation de l'enseignement de l'architecture, avec les dérives graves possibles que chacun connaît», souligne-t-il dans une mise au point. Contacté par la MAP, le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdellah, a indiqué qu'»il s'agit d'un problème interne à la profession dans lequel (je) ne m'immiscerai pas».