Le Festival du Cinéma Africain de Khouribga continue de conforter nos rêves d'un grand cinéma africain en se plaçant au croisement entre les espoirs des cinéastes et des citoyens africains et les réalités socioéconomiques et politiques de leurs pays. Ainsi, dans la même optique de la sortie des tréfonds de l'âme et du cœur du FCAK d'un organisme de concertation et de cohésion interactionnelle pour optimiser les productions filmiques nationales, organisme dénommé : « La Communauté des Cinématographies Africaines », organisme porteur de défis et de l'espoir d'une synergie sollicitant vivement le modèle marocain, le thème de la 16ème édition verse cette année dans la même optique, celle d'affermir l'inébranlable conviction de l'esprit de solidarité que nos frères réalisateurs et cinéastes sont appelés aujourd'hui plus que jamais de pérenniser pour la viabilité et promotion du cinéma de leur continent. En effet, les organisateurs du FCAK ont tenu à ouvrir encore des débats sur cette même problématique de l'indéniable impact de tous les processus de coopération entre partenaires africains à l'image d'un Maroc ouvert à toutes les initiatives de coproduction Afrique-Afrique. Animés par Noureddine Saïl qui était entouré par ce qu'il qualifia d'une « brochette d'hommes de combat », les débats furent vraiment passionnants et les interrogations des participants furent réellement comblées grâce à la pertinence des interventions et réponses d'hommes de terrain chevronnés. En général, tout le monde interpella la volonté politique des décideurs en matière de culture en général et de cinéma en particulier et non le pilotage politique dont les écueils sont connus pour être vécus par tous. Toutefois, la coopération, malgré ses limites, reste un aspect capital pour « aplanir » les problèmes et pour réaliser une réelle émergence du cinéma africain sur fond d'une coproduction qui perdure à la base de mécanismes structurants et pérennes. Nous essaierons de vous livrer dans leur nature quelques opinions et conceptions qui furent ébauchées lors de ce colloque. C'est le cinéma qui crée le réalisateur. Essayer entre nous d'aplanir les problèmes : quels sont les écueils à éviter et le travail à entreprendre ? C'est l'adjonction des cinématographies qui donne la force de percer dans les rouages de l'économie de cinéma et la coproduction s'annonce une panacée indéniable. Ne jamais cesser de fustiger les blocages occultes soient-ils. La formation, un aspect capital à l'image de l'école de Marrakech. Les festivals sont des espaces d'échanges et de partage qui restent les seules opportunités pour les réalisateurs africains pour faire valoir leur cinéma. Importance stratégique de l'image mouvante en matière d'éducation et de diversité culturelle. Des réserves émises contre tout pilotage politique du cinéma. Les effets pervers des partenariats peuvent exister d'où la nécessité de converger vers un partenariat structuré, juste et efficient. Vers le projet de la création d'une ou de plusieurs chaines de télévisions consacrées aux productions cinématographiques africaines ? Vers la professionnalisation de tous les aspects du cinéma africain. Constituer une chaine de solidarité entre les cinémas africains. Réfléchir sur la distribution à travers la création d'une chaine de diffusion de films. Eviter les nullités et tout ce qui fait folklore car le cinéma ne doit pas s'adapter à la misère intellectuelle surtout celle importée d'ailleurs. Nos militants du cinéma africain ont réaffirmé leur indubitable volonté de continuer quand même de rêver d'un cinéma africain lourd et libéré de tous les clichés dégradants, des idéologies négativistes et de l'aliénation culturelle. Ils continueront quand même de rêver d'un cinéma africain lourd, fort et prolifique.