Six des 15 économies affichant la plus forte croissance au monde, durant la période 2002-2012, étaient africaines, indique un rapport élaboré par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD). "Avec un taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) de 6,6 pc en 2012, l'Afrique a fait montre d'une forte capacité de résistance aux chocs régionaux et externes", explique le rapport présenté lors des Assemblées annuelles de la BAD tenues à Marrakech. L'augmentation du PIB a été favorisée par la hausse des prix des matières premières, l'accroissement du volume des exportations et de la demande intérieure, ainsi que par l'amélioration de la gestion macroéconomique, précise la BAD, relevant une croissance de 8,7 pc dans les pays exportateurs de pétrole en 2012, contre 3,9 pc pour les importateurs nets de pétrole. En ce qui concerne la transformation économique de l'Afrique, la BAD recommande de s'attaquer aux obstacles d'ordre logistique et réglementaire qui entravent l'intégration économique aux niveaux national et international, d'assurer la mise en oeuvre des politiques par des décideurs ayant une vision et les capacités requises et d'avoir une croissance partagée qui permet d'améliorer la productivité et d'appuyer l'innovation et la compétitivité. Pour ce qui est des vecteurs de la transformation, ils concernent notamment la promotion de l'agriculture, la modification des flux des échanges et des capitaux en direction et en provenance de l'Afrique, le développement de l'investissement privé, l'investissement dans les technologies de l'information et de communication (TIC) et la résorption du déficit d'infrastructures, selon la BAD. Le rapport fait savoir, en outre, qu'un montant de 452 milliards de dollars a été approuvé en 2012 pour élargir l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, en promouvant des technologies novatrices et en appuyant les activités de gestion du savoir dans les pays membres. Par ailleurs, le rapport met en exergue la position financière de la BAD considérée "très solide", grâce à une forte capitalisation, un niveau confortable de liquidité et un cadre de gestion des risques conservateur, permettant, ainsi, à l'institution d'avoir la capacité de résister aux chocs engendrés par un environnement opérationnel difficile. Dans ce cadre, il ressort des données financières contenues dans le rapport que 52 pc du revenu disponible de la BAD a été affecté aux réserves en 2012, contre 46 pc en 2011, alors que 92 pc du revenu disponible pour affectation après transfert profitera aux pays à faible revenu. S'agissant de la mobilisation des ressources financières à l'échelle mondiale, la BAD a levé 3,8 milliards de dollars d'emprunts en 2012, tandis que le programme prêt de 5,6 milliards USD en 2013, dont 3,2 milliards mobilisés fin avril 2013. Réunissant plus de 3.300 délégués représentant 78 pays, les assemblées annuelles de la BAD, constituent une opportunité de discuter des thématiques de priorité pour le continent relevant des orientations stratégiques de ladite Banque dans les dix ans à venir, les principales problématiques étant la croissance inclusive, la croissance verte et l'emploi des jeunes.