Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a demandé mardi devant ses homologues de l'Otan à Bruxelles à ce que l'Alliance se prépare à répondre à la menace créée par le conflit en Syrie, notamment par les armes chimiques. En marge de la Réunion de l'Otan, Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont discuté d'une recherche de solution politique en Syrie fondée sur un accord international scellé à Genève en juin 2012. «L'Otan a montré qu'elle était résolue et solidaire à l'égard de notre allié turc, grâce au déploiement de (missiles) Patriot sous le drapeau de l'Otan. Nous devons aussi porter notre attention, collectivement, sur la manière dont l'Otan est préparée à répondre pour protéger ses membres face à une menace syrienne, notamment toute menace potentielle d'armes chimiques», a déclaré le secrétaire d'Etat américain devant ses homologues réunis en Conseil de l'Atlantique Nord. Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, a assuré devant la presse que l'Otan se tenait «prête à défendre, à protéger (ses) alliés, en l'espèce la Turquie, (et que) tous les plans étaient en place pour assurer une protection efficace de la Turquie», voisine de la Syrie. «L'Otan n'a pas été appelée à jouer un rôle, mais si l'on ne répond pas à ces défis, ils risquent d'affecter directement notre sécurité», a-t-il ajouté. Un responsable du renseignement militaire israélien a accusé mardi le régime du président syrien Bachar al-Assad d'»utiliser des armes chimiques» dans sa guerre contre les rebelles. M. Rasmussen, interrogé sur ce point, a répondu qu'il ne commentait jamais ce type d'informations. Le recours par Damas à des armes chimiques serait considéré par la communauté internationale comme le franchissement d'une «ligne rouge». Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov ont discuté mardi, en marge d'une réunion de l'Otan, d'une recherche de solution politique en Syrie fondée sur un accord international scellé à Genève en juin 2012, a indiqué un responsable américain. Les deux ministres ont eu un entretien d'une quarantaine de minutes, dont la moitié en tête-tête, après une réunion du Conseil Otan-Russie. «Sergueï, merci (...) j'ai apprécié les commentaires constructifs faits lors de la réunion» de ce Conseil, a déclaré M. Kerry à l'adresse de M. Lavrov et devant quelques journalistes. Les deux hommes, qui affichent en public une bonne entente et une certaine proximité, se sont vus au moins deux fois à Berlin et à Londres depuis l'entrée en fonction de M. Kerry le 1er février et se sont échangé mardi des photos de leur dernière entrevue dans la capitale britannique début avril. «Durant leur réunion en tête-à-tête (à l'Otan à Bruxelles), le secrétaire d'Etat Kerry et le ministre des Affaires étrangères Lavrov ont centré leur discussion sur la Syrie et sur l'importance de travailler à une solution politique fondée sur l'accord de Genève», a expliqué un haut responsable du département d'Etat. S'exprimant ensuite devant la presse, M. Lavrov a insisté sur la nécessité d'un accord politique car «si on ne fait rien, ce sont les extrêmistes qui vont l'emporter». Le communiqué dit de Genève du 30 juin 2012 est la pierre angulaire de la position de la Russie qui prévoit la mise en place d'un processus de transition politique réunissant toutes les parties en conflit en Syrie. Ce document ne se prononce pas sur le sort du président Bachar al-Assad, ce qui a suscité des interprétations divergentes au sein du Groupe d'action sur la Syrie qui a adopté ce plan, Washington estimant qu'il ouvre la voie à l'ère «post-Assad», tandis que Moscou et Pékin affirment qu'il revient aux Syriens de déterminer leur avenir.