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Des retrouvailles avec l'artiste Rabéâ Bennani, sous le charme du chantre de l'amour et de la femme Laissez-moi changer par l'amour le cours de la civilisation,( Nizar Kabbani)
De part sa nature réservée, Mme Bennani œuvre en silence, toujours à l'écart de la scène artistique ou publique. Discrétion totale quand elle réalisait son émission radiophonique, et maintenant encore quand elle peint ou participe aux œuvres de bienfaisance. Bien que toujours présente pour les nécessiteux et les malades, leur apprenant à faire de la peinture, peignant des tableaux, et organisant la vente de ses tableaux chez elle, en faisant don aux associations à but non lucratif. Une femme discrète qui n'a jamais voulu que sa voix soit entendue autrement qu'à la radio. Un retour des plus rayonnants et des plus mélodieux. La journaliste artiste-peintre Bennani Rabéa a traduit certains poèmes de Nizar Kabbani de l'arabe au français, et les a regroupés dans un recueil. On y retrouve les plus beaux poèmes d'amour du chantre de l'amour et de la femme, sa source d'inspiration et son égal, chantés par la Diva Oum Kaltoum et autres. De part son expérience et un répertoire bien garni de ses émissions à la Radio Télévision Marocaine(RTM), Rabéa a pu profiter des enregistrements de la voix de Nizar. Le livre comprend les chansons du poète, la traduction mais aussi un CD audio, avec un mixage de la voix de Rabéa Bennani, de Nizar Kabbani et des extraits de chansons interprétés par Mohammed Abdelwahab, Majda Roumi, Oum kaltoum, Abdelhalim Hafid, Fayrouz, Kadem Assahir et Asala Nasri. Des poèmes qui ensorcellent donc toutes les générations de chanteurs, l'auteur en est une sorte d'égérie et de muse inspirant les grands compositeurs et enchantant un grand audimat. Les mélomanes de ces chansons se multiplient de génération en génération. L'amour de Mme Bennani pour la poésie, les chants mélodieux et son amour pour Nizar Kabani lui ont valu ce recueil, du même genre que les antécédents édités sur la chanteuse Oum Kaltoum et qui en sont à leur troisième édition, depuis la première en 2000. L'originalité du CD, c'est la traduction des couplets exprimés avec sensualité et chaleur, par sa magnifique voix, un timbre qui porte. A mentionner qu'un enregistrement pareil, un mixage réalisé par Mme Bennani, lors d'une précédente émission il y a quelques années, a été exploité, ou plutôt piraté à son insu et vendu aux quatre coins du Maroc, sous forme de cassette audio. Une cassette, si bien façonnée, qui a fait beaucoup d'effets sans que l'on en connaisse l'auteur ni d'où elle provenait. Parlant de Nizar Kabani, elle dit, on le qualifiait du chantre de la libération de la femme, menant une campagne inlassable pour les droits des femmes dans le monde arabe. Le prince des poètes avait imposé aux lecteurs une poésie érotique et moderne. Il a toujours chanté l'amour et la femme, pour lui une prairie de fleurs, aspirant à devenir le dictionnaire de l'amour. Avec audace, ses écrits, qui ont parfois soulevé des polémiques, ont transcendé l'enfance, la pureté, l'innocence, la beauté de sa bien aimée, faisant fi des préjugés et des idéologies d'un autre temps, au niveau du monde arabe. Coupant court aux traditions conservatrices de la littérature arabe. En fin de parcours, il a su charmer et garder un public puritain. Nizar Kabani, l'amoureux de la femme et de l'amour disait : Qui a dit que l'amour a attenté à l'honneur du ciel ? ...L'éclat des étoiles augmente quand je suis amoureux... N'aspirons-nous pas quelquefois à rêver que le monde est beau, que la femme est une nymphe pleine d'amour et de beauté, que la vie n'est pas que haine, drame, guerres et misères Il a laissé un répertoire des plus mélodieux, où la beauté des écrits s'immisce, dans les vers, au rythme des battements et cris du cœur, et d'une sensualité vacillant entre violence et douceur. Telle décrit la plume du chantre de l'amour et de la femme, qui voulait changer, par l'amour, le cours de la civilisation. D'ailleurs, tous les chanteurs anciens ou contemporains ont rêvé de chanter les poèmes de Nizar Kabbani. Le premier à l'avoir découvert, c'était l'auteur compositeur Mohammed Abdelwahhab, à travers la chanson « ayadonno anni louabaton bayna yadayhi », rechantée par Najat Saghira. Traduits, ces poèmes exprimés ainsi avec la voix de Mme Rabéa Bennani retrouvent un nouvel éclat, charment un audimat plus large, enrichissent le répertoire de Nizar Kabbani et le font revivre et le découvrir dans d'autres horizons francophones, permettant ainsi un meilleur brassage culturel. L'alternance de la voix mélodieuse et suave de Mme Bennani, la voix poétique de Nizar Kabbani, avec par intermittence des extraits de chansons de la diva Oum Kalthoum(« gaddidti hobbak lih »), Mohammed Abdelouahab(« ayadonno »), de Kadim assahir (« achhadou »), de Abdelhalim Hafid(« qariat al finjane »), des chanteurs célèbres d'antan et d'aujourd'hui, des icônes de la chanson qui rayonnent en tous temps. Depuis notre première rencontre, il y a quelques années, l'artiste, qui a plusieurs cordes à son arc, a peint plusieurs tableaux et donné plusieurs expositions. Un vernissage à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc à laquelle elle a offert, d'ailleurs tous ses enregistrements à la radio. Et une exposition chez elle, avec d'autres femmes artistes, pour commémorer la Journée Internationale de la Femme. L'argent des toiles vendues a servi pour financer la chimiothérapie des enfants cancéreux. Toujours au service des nécessiteux, elle donne des petites leçons de peinture aux orphelins. Cette année, la commémoration est tout autre, il n'y a rien de meilleur que rendre hommage à celui qui a idolâtré toute sa vie la femme, à travers la traduction des poèmes de Nizar Kabani, mort à Londres en 1998 d'une crise cardiaque à l'âge de 75 ans. Cet ouvrage a été présenté au Salon du Livre et à l'Institut du Monde Arabe à Paris le mois dernier. Pour la célébration, au mois d'août prochain, du centenaire de Pérignon à Tanger, le premier lycée français au Maroc, Mme Rabéa a fait la reproduction de presque tous les portraits de femmes marocaines peintes par des artistes qui sont passés par Tanger, vers les années 1800. C'étaient des européens : français, espagnols...,qui, lors de passages incertains ont essayé d'immortaliser leurs souvenirs, en peignant des marocaines dans leurs habits traditionnels. Pour ses projets futurs, Mme Bennani est en train de réfléchir sur la traduction de poésies d'icônes marocains, tel Fathallah Lamghari et Laâlej, des paroliers extraordinaires à valeurs sûres et qui l'ont touchée au cours de sa vie. Une expérience qui la changerait de la poésie arabe classique, un passage de l'orient vers le « zajal » purement marocain. Ancienne responsable de la Chaine internationale à la Radiodiffusion Télévision Marocaine, Mme Bennani a animé durant plusieurs années des émissions culturelles. Nizar Kabbani est né le 19 mars 1923, il entamé une carrière diplomatique dès 1945, sillonnant plusieurs pays, puis une retraite en 1966. Il fonda en 1967 la maison d'édition Nizar Kabbani et publiât sa première plaquette intitulée « une brunette m'avait dit ».