“L'enseignement originel au Maroc : état des lieux et perspectives" est l'intitulé de la deuxième rencontre nationale sur l'enseignement originel qui a entamé ses travaux, vendredi soir à Agadir, à l'initiative de l'Académie régionale de l'éducation-formation (AREF/SMD). A l'ouverture de ce séminaire de deux jours, qui s'est déroulé en présence de membres des conseils locaux des oulémas, d'enseignants de l'éducation islamique, de représentants d'associations des parents d'élèves et de nombre de chercheurs concernés, le directeur de l'Académie Ali Berrad a souligné la pertinence de cette 2ème rencontre qui aspire à “apporter une plus-value à la promotion de l'enseignement originel". Soucieuse de l'importance extrême de ce type d'enseignement en tant qu'option stratégique dans le cadre de la Charte nationale d'éducation et de formation, a-t-il dit, l'AREF/SMD a entrepris avec nombre de ses partenaires une série de mesures visant, entre autres, à asseoir la culture de l'action commune en matière de gestion de ce type d'enseignement et à initier des rencontres d'échange et de sensibilisation dans cinq délégations avec les parents d'élèves concernés. L'Académie, a-t-il ajouté, a aussi veillé à la mise en place de 41 classes d'enseignement originel pour un effectif de 1.016 élèves (dont 360 filles) et à l'accompagnement des établissements disposant de ce type d'enseignement en vue d'en promouvoir la qualité des prestations pédagogiques. Sur la même lancée, Khalid Samadi, conseiller auprès du chef de gouvernement, a relevé l'importance de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de l'intérêt qu'accorde le gouvernement “à l'intégration des valeurs dans le système de l'éducation dans sa globalité", mettant l'accent sur la nécessité d'associer l'ensemble des partenaires concernés par l'éducation-formation aux efforts tendant à promouvoir ce secteur. Il a noté que les grandes orientations qui président à la promotion de ce type d'enseignement sont basées, essentiellement, sur l'intensification des échanges entre les familles, les enseignants et les étudiants en termes de nouveautés et de plus-values éventuelles, l'adoption d'une vision d'ensemble en matière de réforme, l'encouragement des nouveaux élèves inscrits par des mesures incitatives, le soutien à la coopération existante entre les AREF et les associations des oulémas et l'implication des parents dans cette démarche pédagogique. De son côté, le coordinateur général de la commission nationale des associations des oulémas, Chahed Bouchikhi, a rappelé que le Maroc, naguère un “centre de transmission" ayant apporté savoir et lumières en Europe et au-delà, est aujourd'hui appelé à réhabiliter l'enseignement originel, du fait que celui-ci prend, à mi-chemin, le meilleur de l'enseignement moderne, sans pour autant sacrifier sa quintessence théologique, qui est de l'apanage de l'enseignement traditionnel. Il a estimé que la promotion de ce “nouvel enseignement originel", porté par ses objectifs nobles et ses missions sublimes, peut contribuer à réconcilier le Marocain avec son identité civilisationnelle, soulignant par la même l'impératif de mettre en œuvre les recommandations issues de la première réunion sur l'enseignement originel. Un exposé présenté par la même occasion par le président du département de l'enseignement originel au ministère de l'Education nationale, Abderrazak Amrani, fait ressortir que ce type d'enseignement, tous cycles confondus, a connu une évolution en dents de scie, puisque l'effectif des élèves inscrits est passé de 16.424 en 2002/2003 à quelque 13.072 élèves au titre de l'année scolaire en cours. En 2012/2013 toujours, le nombre des nouveaux inscrits dans cet enseignement à l'échelle nationale est de 6.203 élèves, avec une nette prédominance pour la région Tanger-Tétouan (2.206), suivie de Fès-Boulmane (1.517), Marrakech-Tensift-Al Haouz (705), le Grand-Casablanca (547), l'Oriental (505), Meknès-Tafilalet (370), Chaouia-Ouardigha (162), Tadla-Azilal (94), Souss-Massa-Drâa (57) et Doukkala-Abda (40). Au titre de l'actuelle année scolaire, dans l'ensemble de ces régions, le nombre des classes d'enseignement originel (de la 1ère à la 6ème année primaire), est de 225, dont cinq pour la région Souss-Massa-Drâa. Les travaux de cette deuxième rencontre nationale sur l'enseignement originel se poursuivent en quatre ateliers devant traiter d'une série de thématiques liées notamment aux programmes, aux manuels, à l'évaluation, à la formation continue, aux ressources humaines, à la communication et aux partenariats. Initiative de l'AREF/SMD, ce séminaire est organisé en collaboration avec la Commission nationale des associations des oulémas du Maroc, la Fondation pédagogique “Al Qalam" et la commission régionale de suivi de l'enseignement originel.