Jugée par le tribunal de première instance de Meknès dans l'affaire de prolifération de l'habitat anarchique à Sidi Bouzekri, Khadija Z. conseillère municipale, élue sous l'étiquette PAM a été condamnée à deux ans de prison ferme assortis d'une amende de 1000 dirhams et une indemnisation au profit du ministère des Habbous évaluée à 150.000 dirhams. Jugement qui a fait l'objet d'un recours en appel de la part de toutes les parties: parquet, défense de l'accusée et partie civile. L'affaire remonte à la fin de juillet lorsque 13 personnes, poursuivies en état d'arrestation pour rébellion, attaque et résistance pratiquée avec violence envers des représentants de l'autorité publique, destruction, dégradation et dommage, incendie volontaire de véhicules appartenant à l'autorité publique, sont arrêtées sur ordre du parquet dans l'affaire dite Sidi Bouzekri, concernant la lutte contre l'habitat anarchique dans la cité ismaïlienne. Des véhicules ont été brûlés dans un mouvement de résistance des habitants des quartiers Al Amal et El Inara sur fond de lutte contre l'habitat clandestin et anarchique dans ces quartiers appartenant jadis à la commune Azzaitouna. L'étincelle a eu lieu lorsque les forces de l'ordre sont allées assister les autorités locales qui s'apprêtaient à procéder à la démolition des constructions illicites, surtout des murs destinés à cacher des constructions qui foisonnent comme des champignons tout le long de Oued Boufekrane. L'intervention qui a eu lieu très tôt le matin, a été mise à mal par les protestations d'une population, elle-même victime de la cupidité de certains élus qui ont favorisé ce cancer urbanistique en toute impunité. Se sont plusieurs hectares appartenant aux Habbous qu'on s'apprêtait à exploiter en habitat non réglementaire avec la complicité de certains élus connus et reconnus et surtout d'une myopie inquiétante et qui en disait long sur ces pratiques des auxiliaires de l'autorité. Pendant longtemps, la myopie ambiante et parfois la complicité visible, a permis d'encourager ces pratiques douteuses où des conseillers identifiés font des enceintes en béton pour permettre des constructions à l'intérieur au vu et au su de tout le monde. Un jour, par miracle, ces enceintes disparaissent pour laisser voir des habitations d'un autre âge hypothéquant la restructuration de cette zone qui porte atteinte à l'image de marque de la cité. Cette pratique qui a permis à des «rapaces»de contourner la loi et de bâtir sans respect des normes en vigueur, constituait un danger réel pour la population et une source d'enrichissement illicite et illégale qui allait faire éclater un vrai scandale dans le domaine urbanistique de la cité ismaïlienne. La situation est devenue intolérable et l'exploitation de ce phénomène inacceptable. A l'époque, la conseillère K.Z, élue sous l'étiquette PAM, a été pointée du doigt comme étant l'instigatrice de la rébellion et une des bénéficiaires de cette anarchie. Depuis, elle était en cabale. Son arrestation en février 2012 avait ouvert la voie à une instruction assez longue afin d'éclaircir l'énigme «Sidi Bouzekri».