C'est aujourd'hui que s'ouvrent à Tanger les travaux de la deuxième conférence que le Centre Africain de Formation et de Recherche Administrative pour le Développement (CAFRAD) organise sous la thématique « L'université africaine face aux défis et enjeux actuels de développement du continent : comment l'université peut-elle servir de moteur de développement en Afrique ? ». Organisée en partenariat avec la Fondation allemande Hanns-Seidel, l'université Abdelmalek Essaâdi et l'Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), cette rencontre, la 2ème du genre, intervient deux ans après celle que la capitale du Royaume – Rabat – avait accueillie en novembre 2011, et dont la thématique avait porté sur « le rôle et la place de l'université dans l'Afrique du 21ème siècle : contribution de l'université africaine à la transformation des Etats africains en pays émergents ». Bref rappel, juste pour souligner la place et le rôle de notre pays et de l'Université marocaine et de par l'expérience accumulée en matière de recherche scientifique et la capacité à rehausser la qualité des formations en vue d'accompagner les grands chantiers de développement et relever les défis majeurs auxquels ils doivent faire face. D'éminentes personnalités politiques et intellectuelles de différentes sensibilités et de divers horizons sont ainsi au rendez-vous jusqu'au 27 courant avec au menu des axes de réflexion et de débats d'importance majeure concernant aussi bien les politiques de formation universitaire en Afrique, la problématique de l'offre de la formation académique ainsi que l'adéquation entre cette offre et l'environnement socio-professionnel propre à chaque pays. Des thématiques qui mettent toute la lumière sur l'impératif qu'il y a, aujourd'hui, de réhabiliter l'université dans son rôle de locomotive de développement à condition de la doter de moyens et d'outils de travail appropriés afin qu'elle puisse remplir sa mission. En parallèle, il incombe à l'université d'entreprendre tout un travail de fond afin de s'ouvrir davantage sur l'environnement qui l'entoure en renforçant et créant de nouveaux partenariats avec l'entreprise et les opérateurs économiques, améliorer la gouvernance et les rendements internes et externes, mettre en adéquation les programmes de formation aux besoins de développement sectoriels, relever le niveau de développement des compétences humaines... Sur tous ces chapitres et sur bien d'autres, les participants à cette rencontre de Tanger, animés par l'ambition d'échanger les expériences et les expertises, consolider la coopération et sceller des partenariats vertueux, ont l'intime conviction que l'ensemble des Etats du continent africain ont en partage autant les défis que les engagements. Conscients que cette orientation devrait s'inscrire dans la dynamique de l'indispensable intégration régionale reposant sur le socle solide de la recherche-développement et du renforcement de la coopération Sud-Sud. Aujourd'hui, autant les décideurs politiques que les universitaires, les chercheurs et les opérateurs économique, savent pertinemment que nos économies et nos sociétés sont entrés dans une ère d'innovation et de changement qui appelle à ce qu'elles se renouvellement en permanence en favorisant des réseaux de recherche-développement ouverts et dynamiques. Dans ce cadre, la stratégie recherche- développement et l'université qui en est le socle doit reposer sur un projet global, et ce, afin de donner une unité d'action à une Afrique mobilisée collectivement dans un projet ambitieux et novateur. Dans ce cadre, la recherche scientifique, l'amplification des missions de recherche et le relèvement des niveaux d'échange des chercheurs et des scientifiques,... autant de fondamentaux qui doivent reconstruire un sentiment d'appartenance, consolider l'aura des chercheurs africains, leur appartenance au gotha mondial des chercheurs, des scientifiques et des experts, signaux forts de l'arrimage réussi de l'Afrique à la mondialisation. Là est le défi ! Là est le challenge.