L'accord d'Agadir de libre échange entre les pays signataires tarde à apporter une plus- value. Relancer l'accord d'Agadir, notamment dans les secteurs crОateurs d'emplois И l'exemple du textile et de l'automobile, c'est entre autres ce qui a animО les travaux de la rОunion informelle entre les ministres des Affaires ОtrangПres des pays signataires. La rОunion, annoncОe informelle, a donc ОtО tenue И huis clos et sert de prОlude au deuxiПme sommet arabe Оconomique et social qui se tiendra demain en Гgypte. Une rencontre qui a vu la participation du ministre tunisien des Affaires ОtrangПres de l'ancien gouvernement, Kamal Morjane. Il va sans dire que les tristes ОvОnements survenus la semaine passОe en Tunisie et les dОveloppements que connaФt le pays au fil des heures ont cristallisО l'attention И Charm el-Cheikh. La Tunisie a annoncО dans ce sens, il y a deux jours, des pertes comprises entre 1,6 et 2 milliards d'euros en 10 jours. Est-on devant un ОniПme ajournement de l'avancement de ce dossier, bien que justifiО cette fois-ci ? C'est ce que prОcise en filigrane Omar Bakou, Оconomiste marocain. «La conjoncture Оconomique actuelle en Tunisie, en Гgypte et en Jordanie, caractОrisОe par un taux de chЩmage ОlevО, risque de raviver les Оlans protectionnistes de ces pays», pense-t-il. Cet accord, qui en substance assimile le Maroc, la Tunisie, l'Гgypte et la Jordanie И un groupement Оconomique arrimО И l'espace UE, est basО sur la mutualisation de la production dans des secteurs oЭ la concurrence est ОlevОe comme le textile, qui emploie plus de 1,6 million de personnes dans les quatre pays, ou la construction automobile, Оgalement pourvoyeuse d'emplois. Une vraie stratégie d'intégration économique : un impératif Jusque-lИ, l'augmentation de 45% des Оchanges Оconomiques au sein de ce groupement Оconomique ne verse pas И l'avantage du Maroc. En effet, celui-ci est dОficitaire avec l'ensemble des autres signataires de l'accord d'Agadir. Et pour cause, le pays s'est plaint И maintes reprises du non-respect par la partie tunisienne des clauses stipulОes par l'accord. La main cachОe des clans Ben Ali et Trabelsi a ОtО citОe par plusieurs observateurs comme la cause principale derriПre les blocages que subissaient les opОrateurs marocains agissant sous la fОrule de l'accord. «On peut s'attendre dans le moyen terme И un climat business plus assaini cЩtО tunisien, pas pour le court terme», prОcise une source proche du dossier. Ces multiples «bugs» devront en principe se diluer quand la question du rПglement des diffОrends sera rОsolue. Les ministres des Affaires ОtrangПres se sont mis d'accord pour Оtablir un rОfОrentiel sur ce plan et en prОsenter le draft lors du sommet Оconomique arabe de ce mercredi. L'accord d'Agadir, qui est en passe de boucler quatre ans depuis son entrОe en vigueur en 2007, devrait changer le fusil d'Оpaule. «Il ne faut plus rester enfermО dans une approche basОe sur les Оchanges Оconomiques», prЩne Omar Bakou. La concurrence induite par la mondialisation et les changements tectoniques que subissent les Оconomies de la zone mОditerranОenne ainsi que l'arrimage du groupement d'Agadir И l'UE sont autant de signaux qui devraient pousser ces pays И dОvelopper une rОelle stratОgie d'intОgration Оconomique englobant une mutualisation des investissements et une recherche de synergies par secteur tout en prenant en compte le renforcement d'une coordination sur le plan monОtaire. Serait-ce lИ le seul scОnario capable de sortir cet accord de sa lОthargie ?