C'est sous l'intitulé «une dynamique engagée» que devaient se tenir, à Tanger, les troisièmes Assises de l'Industrie. Une occasion de procéder à un bilan des réalisations enregistrées au niveau du Pacte national pour l'émergence industrielle. Un pacte signé le 13 février 2009 devant SM le Roi et dont les principaux objectifs consistent à préciser et établir le programme de déploiement de la stratégie de développement industriel du Maroc et de contractualiser les engagements réciproques de l'Etat et du secteur privé. Au fait, il s'agit de développer des plates-formes industrielles intégrées, de promouvoir quatre métiers mondiaux du Maroc orientés vers les investissements directs (Offshoring, automobile, aéronautique et électronique) et deux autres métiers mondiaux du Maroc, à savoir le textile cuir et l'agroalimentaire. Et ce, à travers une sorte de mobilisation des partenaires publics et privés concernés dont des départements ministériels, la CGEM (Confédération Générale des Entreprises du Maroc ) et le GPBM (Groupement Professionnel des Banques du Maroc). A la veille de la tenue de cette troisième Edition, le ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies a animé une conférence de presse au cours de laquelle, il a mis l'accent sur un certain nombre de points, dont la nécessité de procéder à une évaluation du pacte Emergence t le fait de tenir compte d'un certain nombre de points de fragilités. Pour le ministre du Commerce et de l'Industrie l'automobile, l'aéronautique et l'offshoring s'en sortent bien. Que ce soit en termes d'exportation ou en termes de valeur ajoutée ou opportunités d'emploi. La même tendance est à relever quoique dans une moindre mesure au niveau de l'électronique. Toujours est-il que, pour l'agro-industrie et le textile et cuir, les choses évoluent autrement. Pour le ministre, malgré son importance en termes d'export ou de chiffre d'affaires, l'agroalimentaire n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, précise le ministre, il sera procédé, en partenariat avec le ministère de l'agriculture, au lancement d'un contrat programme, une sorte d'intégration Plan Maroc Vert- agroalimentaire, et ce dans le but de procurer à l'agro-industrie les intrants qui lui font défaut. Pour ce qui est du textile et cuir, le constat tel que dressé en la circonstance, est on ne peut plus clair: D'une part, le textile est toujours dominé par la sous traitance et les projets en cours consistent à élaborer en partenariat avec les professionnels du secteur une sorte de visibilité future et de vision commune. A ce titre, précise le ministre, l'idéal serait de tirer profit du basculement du textile de l'UE vers la Chine et de réussir un meilleur repositionnement à l'international moyennant une diversification des donneurs d'ordre. D'autre part, pour le cuir, la chaussure continue de pâtir de nombreuses problématiques structurelles et d'intrants. Pour ce qui est des points de fragilité tels qu'évoqués par le ministre du commerce et de l'industrie, ceux-ci se rapportent essentiellement au foncier industriel, au volume global des compétences et à la problématique du financement de la PME. Et concernant ces trois points, il serait nécessaire, selon les propos du ministre, d'envisager la possibilité d'un foncier incitatif dont celui locatif, de desserrer la pression sur les compétences et de réfléchir à un mode de financement adapté au profit de la PME. Ceci étant, le ministre du commerce et de l'industrie n'exclut pas la possibilité d'élargir le pacte Emergence à bien d'autres métiers.