Le Maroc a toujours soutenu et continue de soutenir le Mali et son intégrité territoriale, a indiqué le ministre malien des Affaires étrangères, Tiéman Coulibaly, soulignant que le Mali compte "fortement sur ce soutien et sur la coopération avec le Maroc pour venir à bout de la menace terroriste". Dans une interview accordée au site électronique + Atlasinfo+, le ministre malien des AE a souligné que "le Maroc a été présent à nos côtés dès les premières heures de la crise" et "a été le premier pays dont nous avons reçu une aide humanitaire, avec l'envoi de plusieurs cargos". Après avoir rappelé les relations historiques liant les deux pays, M. Tiéman a fait savoir qu'"aujourd'hui, malgré notre situation très difficile, le Maroc n'a pas changé sa coopération avec le Mali", précisant que le Royaume "continue de recevoir nos étudiants et nous a accordé deux fois plus de bourses pour nos étudiants que les années précédentes et a continué à accueillir nos officiers dans ses écoles et académies militaires". Il a aussi rappelé qu'à la Conférence des donateurs à Addis- Abeba, le Maroc a octroyé une aide financière au Mali. "Cette somme n'est rien à côté de tout ce que fait le Maroc pour le Mali. Son soutien et son aide sont déterminants pour nous", a-t-il dit. Les relations maroco-maliennes portent également sur les échanges entre leurs services de renseignement, une coopération militaire et aussi un appui diplomatique du Maroc, a noté M. Tiéman, rappelant que la résolution 2085 déstinée à permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale a été votée sous la présidence marocaine du Conseil de Sécurité. Pour ce qui est des groupes de terroristes, le ministre malien a fait savoir qu'il existe actuellement entre 5.500 à 7.000 djihadistes au nord Mali." Ces groupes djihadistes ont été rejoints par des jeunes sans perspectives y compris par des jeunes sahraouis des camps", a-t-il précisé. Evoquant l'intervention militaire française au Mali, le ministre a souligné que Bamako se réjouit de "la présence de la France au Mali dans la situation actuelle de notre pays. Nous avons une reconnaissance profonde et une gratitude sincère pour l'aide apportée par la France". Il a toutefois tenu à relever que dans cette zone du Mali se joue la stabilité et la paix dans le monde. "Si nous n'arrivons pas à stabiliser toute cette partie de la bande sahélo-saharienne, c'est le monde qui va en pâtir y compris la France et l'Europe. Une grande partie de la défense et de la sécurité de l'Europe est en train de se jouer chez nous, en Afrique. Les ennemis de leur système politique et civilisationnel sont chez nous. Ils sont aussi nos ennemis, parce qu'ils sont contre la liberté et la démocratie. C'est pour cela que ce combat est un combat commun. La lutte contre le grand banditisme et contre le grand terrorisme qui s'appuie sur le trafic de drogue est un combat que nous partageons tous ensemble", a souligné le ministre malien. Il a, à ce propos, rappelé que les autorités marocaines ont à plusieurs reprises appelé l'attention de la communauté internationale sur cette grave menace, "mais à l'époque les gens n'écoutaient pas beaucoup. Il a fallu ce risque de destruction totale de notre Etat pour que la communauté internationale se rende compte de la gravité du danger", a-t-il dit. M. Tiéman a précisé que l'Islam au Mali "n'a rien à voir avec cette violence et ce djihadisme terroriste". "L'islam malien est un islam essentiellement de confréries. Nous avons des confréries, telle que la Tidjania ou la Qadirrya, qui entretiennent des relations anciennes avec les confréries marocaines. Malheureusement, la faiblesse de l'Etat et la mauvaise gouvernance, ainsi que l'alliance entre le salafisme et le grand trafic de drogue nous ont conduits à cette situation-là", a déploré le chef de la diplomatie malienne.