Suite à une saisine de la Chambre des Représentants, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté, jeudi à Rabat, lors de sa vingt-troisième session ordinaire, son avis sur l'Initiative Nationale de Développement (INDH), donnant la priorité au développement humain. Dans son rapport, le CESE souligne que le concept INDH traduit “un engagement politique au plus haut niveau" dans la lutte contre la pauvreté rurale mais également contre l'exclusion urbaine et la précarité et que ce concept garde toute sa pertinence dans le contexte socio-économique actuel, indique un communiqué du Conseil. La mise en œuvre de l'INDH constitue une première expérience d'approche ascendante, participative et inclusive associée à une “démarche déconcentrée et décentralisée", relève le Conseil dans un rapport qui pose la question du positionnement et de l'ancrage de l'INDH dans le champ des politiques publiques de développement humain et son appropriation par l'ensemble des acteurs. Le Conseil relève quelques insuffisances en liaison avec le fonctionnement des instances de gouvernance de l'INDH, la qualité de la participation, la convergence des politiques publiques en relation avec le développement humain et la planification pluriannuelle. Le CESE recommande, dans ce sens, d'intégrer le concept de l'INDH dans une vision globale du développement humain et de renforcer sa convergence avec les autres politiques sociales sectorielles, d'institutionnaliser les organes de gouvernance centrale, de renforcer le rôle de l'Observatoire National du Développement Humain, de consolider le processus participatif territorial et d'articuler les actions de l'INDH avec les Plans de développement communaux, indique le communiqué. Le Conseil recommande également de veiller à la pérennité des projets en instaurant des contrats programmes pluriannuels entre l'Etat, les collectivités locales et les associations partenaires pour la gestion des infrastructures et des programmes, ainsi que de promouvoir, en liaison avec l'INDH, des grands contrats au service du développement humain en s'inscrivant dans le référentiel de la Charte sociale proposée par le CESE, ajoute le document. Le rapport du CESE considère que la capacité de la région future à exercer pleinement les attributions et prérogatives qui lui seront confiées dans le cadre de la régionalisation avancée, sont tributaires du développement des compétences humaines. Il invite de manière urgente toutes les parties concernées, notamment l'Etat et les régions, à placer la question du développement des compétences humaines au centre de leur préoccupation. A cet égard, le rapport attire l'attention sur le faible niveau de déconcentration de la gestion du personnel et souligne que le cadre régional favorise une meilleure adéquation entre les besoins en ressources humaines, les profils disponibles sur le plan territorial et les programmes de formation. Outre l'adoption de l'avis relatif à “l'Initiative Nationale de Développement Humain: Analyse et recommandations" et la présentation et la discussion d'un rapport sur “la gestion des compétences dans le cadre de la régionalisation avancée", cette session a été consacrée aussi à l'adoption des rapports sur la conjoncture et “Les lieux de vie et l'action culturelle" qui ont déjà été présentés lors de la session de décembre dernier du Conseil.