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Un Forum des hommes d'affaires maroco-américains aura lieu en mai 2013 à Washington Entretien avec Mohammed Hajjam, organisateur du Forum : «Notre objectif est de créer une plate-forme d'échanges entre investisseurs»
A l'instigation du professionnel des relations publiques Mohammed Hajjam, le Congrès des hommes d'affaires marocains des Etats-Unis -CEO- pour reprendre l'abréviation en anglais- aura lieu en mai 2013 à Washington. L'occasion d'échanger avec leurs homologues venus du Maroc et d'étudier des possibilités d'affaires suivant les champs d'intérêt des uns et des autres. Pour mieux cerner les tenants et aboutissants de cet événement, nous avons eu cet entretien avec l'organisateur de cette manifestation, Mohammed Hajjam: L'Opinion: Comment est venue l'idée d'organiser ce congrès des hommes d'affaire marocains des Etats-Unis ? Mohammed Hajjam: Il faut d'abord savoir qu'il y a très peu de données relatives aux champs d'intérêt des hommes d'affaires maroco-américains. On ne sait pas au juste qui fait quoi alors que les opportunités sont nombreuses et prometteuses. L'objectif est donc de créer une sorte de base de données professionnelle susceptible de générer des opportunités d'affaires. Rien qu'à Washington, la communauté marocaine est estimée entre 20 à 25 000 membres, avec un revenu moyen annuel de 50 à 60 000 $, ce qui en fait la première des Etats-Unis en termes de Rent Per Capita. Et parmi ces milliers de ressortissants, on compte de nombreux investisseurs qui ont choisi de s'installer pour leur propre compte. C'est donc cette catégorie qui est visée. L'Opinion: Votre action vise donc uniquement les opportunités d'affaires entre marocains aux Etats-Unis ? Mohammed Hajjam: Pas du tout. De nombreux exposants viendront du Maroc pour présenter leur produit et ils représentent différents secteurs comme l'immobilier, l'événementiel, les médias et autres. Ce sera donc une occasion d'évoquer aussi les possibilités d'investissements au Maroc à un moment où notre pays offre une multitude d'opportunités. Encore faut-il convaincre ces Marocains d'Amérique d'investir au pays avec rigueur et professionnalisme. L'Opinion: D'après vous, il y a encore des facteurs de blocage qui font que les Marocains d'Amérique n'investissent pas suffisamment dans leur pays ? Mohammed Hajjam: Même si le Maroc change, il n'y a toujours pas de rupture définitive avec certaines pratiques du passé, ce qui peut miner le climat de confiance. Et dans le cas des entrepreneurs marocains établis aux Etats-Unis, leur mentalité est sensiblement différente de celles des Marocains d'Europe. Dans le cas de ces derniers, investir au pays est un choix naturel indiscutable alors que pour les Marocains d'outre-Atlantique, leur démarche est mue par les avantages à tirer d'un quelconque investissement. Autrement dit, le Maroc peut n'être qu'un choix parmi d'autres pays, même si l'attachement à la terre des parents ne fait pas l'ombre d'un doute. Nous devons donc passer de la logique de l'investissement au pays par nostalgie à celle de la rigueur et des intérêts qui découleraient de ce choix. L'Opinion: Vous voulez donc insinuer qu'il n'y a pas de différence fondamentale entre un investisseur d'origine marocaine ou un Américain de souche anglo-saxonne ou autre ? Mohammed Hajjam: Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire car globalement, le côté nostalgie demeure quand même présent et la démarche de l'entrepreneur maroco-américain qui penserait à son pays est sincère et naturelle. En plus, elle est inscrite dans la durée. Alors qu'un Américain «de souche» peut fermer son entreprise du jour au lendemain si le vent tourne pour une raison ou une autre. L'enfant du pays lui, va d'emblée inscrire son projet dans la durée. Mon cas est à ce titre révélateur. J'ai certes quitté le Maroc à l'âge de 17 ans et je compte 28 années de séjour aux Etats-Unis, mais j'ai fini par ouvrir une filiale de ma société qui est spécialisée dans l'événementiel et l'audiovisuel à Mohammedia. Il y a donc quelque chose de viscéral qui nous lie au Maroc, mais globalement, les Marocains d'Amérique demandent à être davantage convaincus par des arguments professionnels qui pourraient alors s'avérer décisifs au moment de choisir. L'Opinion: D'autres projets en perspective au Maroc ? Mohammed Hajjam: Tout à fait. Ce sommet des hommes d'affaires marocains des Etats-Unis va précéder un autre de dimension plus importante. Et il aura lieu cette fois au Maroc. J'hésite entre Casablanca et Marrakech, mais ce qui est certain c'est que les choses seront faites en grand et on s'attend à un véritable engouement.