Pour le projet des 7000 logements de la colonie israélienne E1 doivent chasser au moins deux bédouins palestiniens de leur terre et raser leur campement. Si ce n'est déjà fait. Car pour construire 7.000 appartements israéliens sur E1 ( nom cadastral, désignant le plot Est 1 tel que délimité par les autorités israéliennes, situé à quelques kilomètres de Jérusalem) il faut expulser la totalité des Bédouins. À ces derniers les instances occupantes israéliennes promettent un appartement ailleurs, sans regroupement de la tribu et sans troupeaux, dans une ville palestinienne. C'est ce que craignent des sources proches de l'Unrwa, bureau de l'ONU qui s'occupe des réfugiés et qui a donc à ce titre un certain droit de regard sur les Bédouins, théoriquement réfugiés. Annoncée par le gouvernement Netanyahu à la suite de l'entrée de la Palestine à l'ONU en tant qu'État observateur le 29 novembre, cette décision de construire est largement considérée par les spécialistes comme la fin de la Solution des Deux États. Si E1 devient une ville ethniquement juive et de facto israélienne, des quartiers arabes entiers seraient coupés les uns des autres, dit-on. Mahmoud Abbas ne négocierait plus. À y regarder de près, E1 n'est pas spécialement utilisée comme route par les Palestiniens aujourd'hui. Encore une fois c'est une terre bédouine, pas vraiment un habitat palestinien. Toutefois ces Bédouins sont des citoyens de Palestine, certes très distincts des Palestiniens ordinaires mais Palestiniens quand même. Toujours est-il que E1, transformé en Mevaseret Adumim ( pour coller au grand bloc d'appartements voisin, Maale Adumim) permettrait à tout individu (immatriculé israélien) de rouler de Jerusalem Ouest jusqu'à Maale Adumim sans jamais quitter une terre habitée d'Israéliens, sous le contrôle d'Israël. Les Bédouins seraient expulsés, et les Palestiniens perdraient un peu plus de terrain psychologiquement stratégique.