L'espace atlantique, cette zone de grands défis mais aussi de potentialités énormes pour le 21ème siècle, focalise les regards croisés d'experts et de décideurs d'Afrique, d'Europe et d'Amérique le temps du deuxième forum de Skhirat qui s'est ouvert vendredi. Deux jours de débat d'idées autour de la philosophie d'intégration interrégionale, des points d'ancrage à privilégier et des projets prioritaires pour la communauté atlantique bien des pistes de réflexion et d'enjeux brûlants s'invitent à la table de discussion pour cette deuxième édition du forum. Mûrir la très attendue Initiative tricontinentale pour l'Atlantique, tel est le projet phare porté par les initiateurs de ce rendez-vous qui s'est fait une place parmi les cercles de réflexion les plus en vue à l'échelle planétaire. Le processus en cours se propose en gros de “regrouper l'ensemble des pays riverains de l'Atlantique et développer un cadre de coopération pour l'ensemble de la région sur le plan de l'économie, la cohésion sociale et la sécurité “, pour reprendre les termes du Haut-commissaire au plan (HCP), Ahmed Lahlimi Alami. L'autre axe majeur en perspective n'est autre que la gouvernance internationale perçue dans l'optique d'une “communauté atlantique prospère et développée". En substance, le forum aspire à mettre au point des plateformes pratiques susceptibles d'éclairer le processus décisionnel des acteurs politiques. Pour le Maroc, un des artisans clés de ce rendez-vous, l'initiative pour l'Atlantique conforte son positionnement stratégique vis-à-vis de ses partenaires les plus proches et les plus constants. Il voit en effet dans ce cadre de dialogue et de concertation “l'opportunité de travailler pour un espace de paix et de prospérité partagé dans l'Atlantique", comme l'a affirmé en septembre dernier le ministre délégué aux affaires étrangères et à la coopération, Youssef Amrani. C'est une zone qui est aujourd'hui aux premières loges de l'agenda international, sur fond des défis liés aux changements climatiques, à la sécurité maritime et portuaire, a-t-il déclaré devant la réunion annuelle des ministres de la Conférence des Etats africains riverains de l'Atlantique. En tout, l'espace atlantique s'impose de plus en plus comme une chance pour promouvoir un processus de coopération durable, solidaire et soucieux de cohésion sociale, un modèle de partenariat mutuellement salutaire face à des enjeux et menaces en tout genre: trafics de stupéfiants, d'armes et d'êtres humains, et aux impératifs de préservation de l'environnement et de lutte contre les effets du changement climatique. En chiffres, les pays bordant le deuxième océan de la planète concentrent plus des deux tiers du PIB mondial et près de 70 pc de la consommation planétaire. A eux seuls, les Etats africains de cet ensemble abritent 46 pc de la population du continent, génèrent 55 pc du PIB africain et réalisent 57 pc du commerce continental. Déjà tout milite en faveur du bien-fondé de la démarche marocaine en direction d'un espace de tous les défis et de toutes les opportunités.