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Nizar Bataka au forum de la MAP «La priorité sera donnée à la stabilisation des équilibres macro-économiques»
«Des investissements publics de nouvelle génération»
M. Nizar Barak, ministre de l'Economie et des Finances, était l'invité du forum de la MAP, hier mardi, afin de discuter des dispositions du projet de Loi de Finances 2013 et de répondre aux diverses controverses suscitées par ce projet, tant devant la Chambre des Représentants qu'auprès de la CGEM. En ouverture de ce forum, rendez-vous désormais mensuel de l'agence MAP, le ministre a souligné qu'au moment où la conjoncture internationale a imposé un climat d'austérité budgétaire et de décroissance économique, fait de baisses de salaires, de suppression d'emplois et de déficits, le gouvernement marocain a fait le choix de recouvrer tous azimuts les équilibres macro-économiques, déstabilisés d'une manière flagrante depuis quelques mois, par la promotion de l'investissement public, l'appui à l'entreprise afin de dynamiser l'emploi, et le soutien à la compétitivité d'une économie solidaire par des incitations fiscales en faveur du secteur formel et surtout par une optimisation de la politique budgétaire. Il faut dire que la balance des paiements a grignoté huit points du PIB en 2011 et que le déficit budgétaire compromet l'investissement public, sauf que l'évaluation des grands chantiers a montré que la rentabilité de certains investissements n'était pas forcément garantie pour des raisons de gouvernance. Il a été donc décidé pour la Loi de Finances 2013 de renforcer la capacité d'efficience de l'investissement public par des investissements de nouvelle génération devant parfaire et favoriser l'accomplissement de ce qui a été déjà fait (partenariats public-privé). En effet, par rapport à 188 milliards de dh engloutis par l'investissement public, la Loi de Finances 2013 évalue à 180 milliards le volume de l'IP, mais avec une meilleure rationalisation et plus de rentabilité. D'une manière générale, le projet de Loi de Finances 2013 s'articule autour de quatre axes prioritaires. Le premier concerne le soutien de la croissance économique et l'amélioration de son contenu en emplois. En effet, des efforts seront déployés pour dynamiser davantage le secteur privé à travers une série de mesures visant l'amélioration du climat des affaires, faciliter l'accès au financement et le renforcement de la compétitivité des entreprises, par le biais d'avantages fiscaux pour la dynamisation du marché financier, et le de développement de l'épargne. En outre, ce volet comprend des mesures fiscales pour la promotion de l'emploi. Le second axe concerne le développement du capital humain et la lutte contre la pauvreté et les disparités sociales et spatiales. Le troisième axe s'intéresse à la mise en œuvre des réformes institutionnelles et structurelles afin de parachever le processus de modernisation institutionnelle, de renforcement de la bonne gouvernance et de consolidation de l'Etat de droit. A cet égard, une attention particulière est accordée à l'accélération de la production des différentes lois organiques et des lois portant création des nouvelles institutions prévues par la nouvelle Constitution. Ainsi, les réformes institutionnelles et structurelles nécessaires seront mises en œuvre suivant une démarche participative, ouverte et plurielle. Lesdites réformes portent notamment sur la justice, la régionalisation avancée, la déconcentration, la loi organique relative à la Loi de Finances, la fiscalité, le décret sur les marchés publics, la compensation et les retraites. Le dernier axe, qui n'est pas en reste puisqu'il concerne l'orientation fondamentale de cette Loi de Finances 2013, le rétablissement des équilibres macro-économiques. A cet effet, le gouvernement s'est fixé comme objectif le retour progressif à un déficit budgétaire ne dépassant pas les 3% du PIB à l'horizon 2016, conscient que la réalisation des objectifs du développement économique et social durable nécessite la préservation des équilibres macro-économiques. La limitation de la détérioration de l'équilibre budgétaire sera recherchée à travers une meilleure maîtrise des dépenses, la valorisation des recettes et l'utilisation d'alternatives de financements dont le partenariat public-privé. Concernant les équilibres extérieurs, le gouvernement poursuivra ses efforts pour l'amélioration de l'offre exportable et sa compétitivité et le renforcement de l'attractivité de notre pays tout en tirant, au mieux, profit des investissements étrangers. De même, des actions seront envisagées pour la maîtrise des flux des importations en usant des mesures de défense commerciale et de l'application des obstacles techniques non tarifaires. A l'issue de son l'exposé, le ministre de l'Economie et des Finances a répondu aux questions des représentants des médias qui ont beaucoup insisté sur les réactions hostiles que rencontre le projet de Loi de Finances 2013, de la part de l'opposition parlementaire et de la CGEM, dans un exercice de polémique-controverse qui fait part du dialogue entre le gouvernement, le parlement et les syndicats. Les composantes de la société appelées à se constituer en bloc Il a, à cet égard, invité toutes les composantes de la société marocaine, gouvernement, opposition, syndicats et société civile, à se constituer en bloc soudé pour faire face à toute éventuelle crise économique. Le Maroc est l'unique pays de la région qui jouit d'une stabilité à envier et qui est resté résilient à la crise économique internationale, qui a frappé de plein fouet des pays d'Europe, s'est réjoui l'argentier du Royaume. M. Baraka a appelé, à cet effet, les Marocains à faire prévaloir les valeurs de solidarité agissante, conformément à l'esprit de l'Initiative nationale pour le Développement Humain (INDH), lancée par SM le Roi Mohammed VI, laquelle vise la lutte contre la pauvreté, la précarité et l'exclusion sociale, dans le but de parvenir à une société solidaire et homogène. Il est temps, a-t-il insisté, que la société marocaine s'inscrive dans une logique de réduction des inégalités sociales . Impôt sur les fortunes: Une étude de la faisabilité et de la rentabilité s'impose A propos de l'impôt sur les fortunes, Le ministre de l'Economie et des finances a indiqué que le gouvernement doit, avant d'envisager son application, d'étudier sa faisabilité et sa rentabilité, et voir si elle n'engendre pas d'effets contraires sur le capital (fuite de capitaux), et partant sur l'investissement. «Il ne s'agit pas d'une question d'audace, mais de voir si cette mesure est adaptée à notre société», a tenu à préciser M. Baraka. Il a noté, à ce propos, qu'avant de prévoir toute application dudit impôt sur les fortunes, «il faut d'abord étudier les expériences étrangères, qui ont démontré que plusieurs pays ont décidé de l'abolir, vu qu'il peut porter préjudice à l'investissement productif du capital». Dans ce cadre, le ministre a relevé que l'objectif du gouvernement est d'encourager le capital et d'augmenter la productivité de l'investissement, en le réorientant vers les secteurs productifs, dont l'industrie.