Barack Obama et Mitt Romney se retrouvaient hier mardi pour un deuxième débat, le président américain sortant devant faire oublier sa mauvaise prestation du premier tandis que le républicain cherchera à confirmer son élan, à trois semaines de l'élection. Les enjeux de cette rencontre sont d'autant plus importants que celle du 3 octobre à Denver (Colorado, ouest) a semblé doper la campagne de M. Romney. Selon un sondage ABC News/Washington Post publié lundi, le républicain et le président démocrate sortant restent au coude à coude dans la course à la Maison Blanche. Barack Obama demeure ainsi en tête au niveau national avec 49% d'intentions de vote contre 46% à son rival, mais cette avance est inférieure à la marge d'erreur. L'enquête quotidienne Gallup accordait toutefois lundi un avantage de deux points au républicain (49% contre 47% pour M. Obama), un écart statistiquement non significatif. Le démocrate apparaît surtout toujours en tête dans neuf des Etats considérés comme clés pour le scrutin du 6 novembre. Les collaborateurs de Barack Obama jurent que leur champion s'emploiera à faire oublier le président sans ressort dominé il y a deux semaines, avec 67 millions de téléspectateurs pour témoins. «Attendez-vous à ce qu'il soit ferme mais respectueux», a affirmé lundi la porte-parole de la campagne de M. Obama, Jennifer Psaki, en estimant que «Mitt Romney essaiera de déformer son propre programme», un reproche opposé par les démocrates au républicain depuis que son recentrage a semblé désarçonner le président au premier débat. En attendant le face-à-face de mardi, prévu à 21H00 (01H00 GMT mercredi) à l'université Hofstra située à Hempstead, à 40 km à l'est de New York, les deux hommes se sont mis à l'écart de la campagne pour se préparer. Barack Obama s'est isolé avec ses conseillers dans un complexe hôtelier de Williamsburg en Virginie (est), à 250 km au sud de Washington, tandis que Mitt Romney est resté depuis samedi dans sa résidence du Massachusetts (nord-est). Finances record pour Romney La campagne Romney a levé un montant record en septembre, selon des chiffres annoncés lundi. Avec 170 millions de dollars, le républicain a recueilli presque autant d'argent que Barack Obama (181 millions), malgré une différence notable dans le nombre de petits dons. Les démocrates ont reçu plus de dons inférieurs à 250 dollars que le républicain, qui dépend plus des grands donateurs capables de signer des chèques de plusieurs milliers de dollars. Les finances exactes des deux camps seront connues samedi, date du dépôt mensuel des comptes de campagne auprès de la Commission fédérale électorale (FEC). La politique étrangère et les questions intérieures seront abordées à Hofstra où, contrairement au premier débat présidentiel et au dernier, prévu le 22 octobre en Floride (sud-est), les membres du public seront invités à poser des questions. L'événement sera animé par une journaliste expérimentée de CNN, Candy Crowley. Pour Michael Kramer, professeur de communication au «St Mary's College» (Indiana, nord), M. Obama devra «faire en sorte de parler directement aux gens qui poseront les questions, en établissant une relation avec eux, en étant plus dynamique». Depuis le débat de Denver, M. Romney a connu une embellie dans les sondages. Mais dans une élection qui s'effectue Etat par Etat et donne une importance disproportionnée aux territoires où la course est serrée, il reste encore en retrait en particulier dans l'Ohio (nord), région qui pourrait s'avérer décisive. Mitt Romney, qui a passé le plus clair de son temps dans l'Ohio la semaine dernière, y a dépêché lundi son colistier Paul Ryan, tandis que la Première dame y faisait campagne pour son mari. Barack Obama s'y rendra dès mercredi.