Le Raja de Béni Mellal, un club omnisport. C'était là le rêve, sinon le voeux de tous les sportifs mellalis. Encore faut il s'avoir que cela est devenu une nécessité voire même une obligation dans le cadre de la loi 06-87 relative à l'éducation physique et aux sports promulgué par le dahir n 1-88-172 du 19 mai 1989. Dans ce cadre, cette loi visait l'enclenchement d'une dynamique à même de permettre un développement plus soutenu et plus harmonieux du secteur et une présence plus performante des sportifs. Or, à Beni Mellal, on semble passer à côté de cette nouvelle stratégie sportive. Les faits sont là. En moins de deux ans, les sportifs ont été consternés de voir des disciplines sportives tomber comme des feuilles sèches d'un arbre en automne. C'est le cas du handball, du volley-ball, du basket-ball, du cyclisme, de la natation ou encore de la pétanque. Seules persistaient encore à ce « tsunami » le tennis de table (ping-pong) et l'athlétisme qui se trouve, à son tour, au bord de l'abîme (voir notre édition du 11/10/2012). Pourtant la cité d'Aïn Asserdoun dispose d'une importante infrastructure sportive notamment une salle couverte omnisport, un stade de football en plein chantier d'aménagement, un second pour les entraînements au quartier El Amria, une piste de compétition en tartan d'athlétisme, un club omnisport pour les sports équestres, des cours de tennis et un projet pour la construction d'une piscine olympique. Sur le plan de l'encadrement, il y a quatre ans, un conseil des sports a été créé pour le développement et la promotion des sports dans la région et à Béni Mellal en particulier. Malheureusement, cette entité sportive que l'on croyait donner un coup d'accélérateur pour encourager l'omnisport a tout simplement manqué sa mission d'inaugurer la prochaine décennie sur de nouvelles bases où les espoirs pourront aborder une carrière dans des conditions idéales vers un épanouissement harmonieux. Néanmoins, et malgré un débat qui promettait beaucoup au départ, se transforma hélas en cauchemar à cause de certains esprits qui n'arrivent pas à faire la différence entre la promotion du sport et l'animation gratuite. L'espoir de tous les sportifs est que ce message arrivera, et cette fois-ci, à bon port. Il ne s'agit point d'enfoncer le couteau dans la plaie, ni de raviver des espoirs déçus, mais de rappeler aux concepteurs que l'improvisation ne mène à rien, si ce n'est à la débâcle. Tout cela nous amène à parler des lacunes et des défaillances qui ont mené droit à la disparition regrettable et regretté de six sports d'affilée pour le seul club du Raja de Béni Mellal qui ne dispose actuellement que de trois disciplines sportives (football, tennis de table et athlétisme) dans une ville forte de près de 200.000 habitans en totalité des jeunes, avec de riches potentialités naturelles. Mais doit-on s'agripper aussi généreusement à des principes quand le danger vous guette de toutes parts au moment d'engager une bataille aussi décisive ? La réponse ne saurait souffrir d'aucun litige. Elle se résume en un non juste et sans appel. Voyons maintenant quels sont les artisans ou les auteurs principaux de cette série d'échecs à Béni Mellal mais aussi dans les autres villes de la région pour ne citer que les villes de Fquih Ben Salah, Kasbat Tadla, Souk Sebt, El Ksiba ou encore à Zaouiat Cheikh... Un haut responsable nommé ou élu, devrait savoir que de nos jours, le sport en général n'est plus une donnée éphémère mais bel et bien un phénomène de société de grande portée. Donc, c'est une grande entreprise qui fait appel à de grands moyens et partant à une gestion à la dimension du phénomène. Nos décideurs (autorités locales, collectivités et notables...), chacun dans son cadre, ont-ils conjugué leurs efforts, font preuve d'abnégation et de sacrifices pour mener le bateau à bon port ? Non, ce bateau a coulé en cours de route par la faute de leur indifférence. On n'incrimine pas ici les bonnes intentions, car elles existent, comme on est bien loin de penser, un seul instant qu'un responsable puisse souhaiter in tel fiasco à notre sport. Ce qui choque le plus c'est plutôt cette oisiveté et ce défaitisme à un moment où il aurait fallu tout mettre en œuvre pour sauver les meubles d'un incendie ravageur et colmater la brèche avant que l'opération sauvetage ne devienne impossible ou trop risquée.