France : Démantèlement d'une «cellule» radicale à Strasbourg Une «cellule» islamiste radicale a été démantelée samedi et l'un de ses membres, un Français de 33 ans, a été tué à Strasbourg après avoir ouvert le feu sur des policiers venus l'interpeller, le soupçonnant d'une attaque contre un commerce juif en septembre. Onze personnes ont été placées en garde à vue. «C'est une opération très sérieuse, d'envergure, qui est lancée déjà depuis plusieurs semaines et qui vise à démanteler des réseaux terroristes», a commenté depuis Lille le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Des sources policières ont insisté sur la détermination et la violence de ces Français nés dans les années 1980 et 1990. Le suspect tué à Strasbourg, Jérémie Louis-Sidney, a fait feu au Magnum 357 sur les policiers qui ont riposté, le touchant mortellement, selon les premiers éléments de l'enquête. Un policier a reçu des balles au niveau de la tête et du cœur mais a été sauvé par son matériel de protection. Un autre homme, interpellé à Torcy en Seine-et-Marne, était muni d'un 22 Long Rifle, «une arme prête à tirer» selon le procureur de Paris François Molins. Les policiers sont également intervenus à Cannes, où vivaient cinq membres présumés de la cellule, dont Jérémie Louis-Sidney. Cette opération est liée à l'enquête sur le jet, le 19 septembre, d'une «grenade défensive yougoslave» dans une épicerie casher de Sarcelles dans le Val-d'Oise, a précisé François Molins. Cet attentat, qui avait fait un blessé léger, avait suscité une vive émotion dans la communauté juive, six mois jour pour jour après la tuerie de l'école juive de Toulouse, où Mohamed Merah avait assassiné trois enfants et un père. USA: Abou Hamza a comparu devant un tribunal américain L'imam radical Abou Hamza Masri a comparu samedi devant un tribunal fédéral de New York quelques heures après son arrivée aux Etats-Unis où il a été extradé par la Grande-Bretagne. L'imam, borgne et amputé de ses deux mains, est accusé, comme quatre autres hommes extradés vendredi soir en même temps que lui, d'activités liées au terrorisme. S'il est reconnu coupable, il risque la prison à perpétuité. D'origine égyptienne, Moustafa Kamal Mustafa, alias Abou Hamza Masri, est accusé par Washington d'être impliqué dans une prise d'otages au Yémen en 1998 qui s'est terminée par la mort de quatre otages, et de soutenir Al Qaïda, pour avoir tenté d'ouvrir un camp d'entraînement dans l'Oregon et essayé d'avoir organisé un soutien pour les taliban en Afghanistan. Lors de sa brève comparution de dix minutes, l'imam s'est vu notifier les charges retenues contre lui. Il n'a pu garder ses prothèses et notamment son crochet métallique, qu'il porte pour remplacer ses avants-bras manquants. Il ne lui sera pas posé la question de savoir s'il plaide ou non coupable avant son retour devant la justice mardi. Vêtu de l'uniforme bleu des prisonniers, Abou Hamza ne s'est exprimé qu'une fois samedi, pour demander via son avocat commis d'office que ses prothèses lui soient rendues et qu'il fasse l'objet d'un suivi médical. La raison de leur interdiction dans la salle d'audience n'est pas connue.