La mauvaise conjoncture économique actuelle n'épargne évidemment pas l'industrie aéronautique au niveau mondial, notamment au niveau des deux grands groupes français présents au Maroc : - Groupe Safran : situation et vision contre la crise mondiale En dépit du contexte économique actuel, le groupe Safran dispose d'un ensemble d'atouts dont principalement la solidité de son modèle économique et les perspectives qu'offre son parc de moteurs installés. Ainsi, 18.600 moteurs CFM56 ont été produits en 2010, constituant une base génératrice de revenus croissants sur le long-terme grâce aux services d'après-vente. Un tiers de ces moteurs n'a pas encore effectué leur première révision, ce qui correspond à un chiffre d'affaires sous-jacent supérieur à 13 milliards de dollars, sachant qu'ils seront soumis à quatre ou cinq révisions dans leur cycle de vie. Le marché de la sécurité, qui croît entre 10% et 15 % par an, est aussi un atout majeur. D'autres fondamentaux particulièrement robustes sont à signaler à savoir une situation financière saine, des positions techniques et commerciales solides, une recherche et technologie dynamique, s'appuyant sur l'expertise et l'enthousiasme de salariés motivés. Le groupe a réalisé en 2010 un chiffre d'affaire de 10,76 milliards d'euros, en progression de 3% par rapport à 2009. En 2008, pour répondre aux nouveaux enjeux du marché face à la crise économique mondiale, le groupe Safran a procédé à la restructuration, la dynamisation et l'extension de ses plans de progrès à l'ensemble du Groupe en lançant Safran+. Ses structures ont été également évoluées à travers la création de deux entités qui sont Safran Power, qui fédère les avancées du groupe dans le domaine des avions « plus électriques », et Safran Electronics, pour regrouper les compétences en informatique et en électronique embarquée. Il a été également procédé à la fusion des activités de Snecma Services avec celles de Snecma, prenant ainsi en compte l'évolution de l'intégration des services dans les moteurs. Ces modifications d'organisation visent à devancer les évolutions prévisibles des marchés du groupe. Désormais recentré sur ses trois secteurs d'excellence, le groupe Safran dispose d'un carnet de commandes satisfaisant, avec plus de 6.500 moteurs CFM56, correspondant à la production de cinq années dans l'activité Propulsion aéronautique. Il est également prêt à tirer profit des évolutions profondes du secteur aéronautique. Ces orientations prendront une importance cruciale pour les prochaines générations d'avions et le renouvellement, à l'horizon 2018-2020, des appareils court et moyen-courriers de 100 à 200 places, principal segment de marché de l'aviation civile. Dans le domaine spatial, la poursuite du programme du moteur Vinci assure le futur d'Ariane 5, alors que sur le métier de la défense se profile l'exportation du système FELIN ou le développement de l'offre en matière de drone. Par ailleurs, le Groupe a prouvé également son organisation pour répondre de manière pertinente au développement rapide des marchés de la sécurité. En effet, les prochaines années seront des défis sur le plan économique, mais présenteront aussi des opportunités pour conforter la stratégie du groupe. - Groupe EADS: des bonds en 2010 et 2011 après des résultats peu satisfaisants en 2009 Après avoir affiché un résultat net négatif de 763 millions d'euros en 2009 en raison du contexte macroéconomique (crise, hausse des cours du pétrole, fléchissement persistant du dollar...) et des incertitudes entourant le montant des charges potentielles liées aux programmes A400M et A380, le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS a renoué avec les bénéfices en 2010 avec un Ebit5 de 1,3 milliards d'euros et un bénéfice net en de 553 millions d'euros, dépassant ses objectifs et les attentes du marché à la faveur d'un bond des prises de commandes d'Airbus, et a repris le versement d'un dividende, affichant une trésorerie record de 11,9 milliards d'euros à fin décembre 2010. Le groupe d'aérospatiale et de défense a enregistré en 2011 une hausse de 4% son chiffre d'affaires pour plus de 520 livraisons, avec des commandes brutes d'Airbus supérieures à des livraisons attendues en hausse comparé au niveau déjà record de l'an 2010, notamment avec le lancement industriel de l'A400M, dont les quatre premières unités seront produites en 2012, avec une cadence qui devrait atteindre 2,5 avions par mois fin 2015. La livraison record de 510 avions commerciaux chez Airbus a permis à EADS d'améliorer son chiffre d'affaires de 7% en 2010, à 45,8 milliards d'euros contre 44,68 milliards attendus par les analystes. En effet et pour faire face aux effets de la crise mondiale, le groupe EADS a conçu une stratégie reposant sur le renforcement des réductions de coûts. Le groupe a renforcé également son plan d'économies Power8+6 qui devrait générer des économies et des gains de productivité d'un milliard d'euros/an à partir de 2011. L'enjeu est le développement des implantations hors Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'Euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main d'oeuvre. Pour fonder les perspectives d'EADS en 2012, le Groupe table sur les taux de croissance de l'économie mondiale et du trafic aérien international conformes aux prévisions indépendantes qui prévalent et retient une hypothèse d'un taux de change moyen de 1 € pour 1,35 $ US. En 2012, Airbus prévoit de livrer 570 avions commerciaux environ. Le nombre de commandes brutes devrait être supérieur aux livraisons. Le chiffre d'affaires 2012 devrait continuer de croître de plus de 6 %.