L'Association Ciné-club «Nadarat » de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Ain Sebaa vient d‘organiser la cérémonie d'ouverture de la première édition du Festival International du Théâtre et des Arts Visuels qui se poursuivra jusqu'au 9 septembre courant, et ce sur fond de satisfaction des organisateurs et des partenaires privés et publics des résultats affichés et de leur engagement de rééditer cet événement pilote et de le développer davantage pour lui assurer un plus large rayonnement auprès du public. La cérémonie d'ouverture de cette manifestation artistique s'est déroulée au siège de la Faculté, en présence de plusieurs artistes et créateurs marocains et étrangers et des présidents et invités d'honneur et bien d'autres encore, qui ont exprimé leur satisfaction de la qualité des activités proposées et de l'ambiance qui y régnait, soulignant l'importance d'étayer cette rencontre et de l'ériger en une tradition annuelle pour encourager l'ancrage de la culture artistique au sein de la société et enrichir la dynamique que connaît le paysage audiovisuel et théâtral au Maroc. Le programme de la cérémonie a été marqué par les volets suivants : Allocution de Dr .Jamila Houfaidi Settar, Doyenne de la Faculté, Allocution de Abdellah Chakiri, directeur du Festival, Allocution Dr.Nadir Abdellatif, Directeur artistique, hommage à Hassan Esmili animé par Dr. Noureddine Danyaji ( professeur de l'enseignement supérieur), Dr.Abdellah Cheikh( critique d'art), Aziz Said ( doyen de Nassa Alghuian)et Rachida Saad( productrice ). Tous les festivaliers et les artistes participants s'accordent à dire que cette rencontre interculturelle envisage de répondre à un besoin identifié au Maroc en terme de cinématographie et de théâtralité dans toute sa diversité et sa pluralité : un rendez-vous artistique révélant l'engagement de l'Association organisatrice à répondre concrètement et efficacement à l'appel des créateurs qui font preuve de leurs savoirs artistiques en la matière. En tant que espace performant de réflexion et de médiation pour agir et partager, le Festival a gagné le pari de la continuité, en invitant des étudiants d'autres horizons, en l'occurrence l'Egypte, la Suisse, Pays Bas , l'Iraq, l'Italie , l'Espagne, et le Maroc. Dans le souci de s'inscrire dans une dynamique évolutive, les organisateurs ont opté pour l'élaboration d'un panel diversifié, mêlant image cinématographique (films de Hassan Benjelloun), musique (Fettah Ngadi, Aka Kaizer, Fatine Hilal Bik, Bellops Dirtyfaces, Boutayna Bakhalek) couleurs (Hamid Najah, Hani Thami, Asmae Khrichfa, Azdddine Fettahi, Fadoua M'Hammoucha, Barkami Mohamed, Abat Abderrahime, atiha Boulamane, Redouan Ait Brahim, Naima Esaids, Mimi Zakariya). Riche en émotion et nouveautés, le programme de cette édition est ponctué par plusieurs workshops à savoir :théâtre musical ( Ayser Vincin et Mathieu Chardet), Expression corporelle ( Abdelati Lambarki),Voix et Chant (Fettah Negadi), Interprétation( Sarah Jonker et Ljbert),Jeux devant la caméra( Iade Mohamed). Sur cet événement artistique, premier de son genre, Dr. Jamila Houfaidi Settar, Doyenne de la Faculté et présidente du Festival, a écrit : «Le projet d'établissement de la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Ain Sebaâ retient la dimension « développement personnel» des étudiants parmi ses valeurs fondamentales. La place de choix qui lui est ainsi conférée traduit son rôle important dans l'acquisition de compétences transverses grâce aux activités de découverte, de culture générale et de sensibilisation aux grandes questions du monde. Les activités culturelles représentent un outil auquel nous prêtons des vertus d'efficacité et d'implication avancée des participants, tout en favorisant l'ouverture sur l'autre et en préparant au dialogue par la découverte de la profonde diversité culturelle que produit le génie humain. Tant la culture, affirme Sa Majesté le Roi Mohammed VI, dans son discours du 20 août, « constitue de nos jours un levier fondamental pour la création, l'innovation, le ressourcement spirituel et l'affirmation de la personnalité nationale ». Le développement intellectuel et personnel, à travers les activités culturelles, est donc très important pour nous, car nous considérons qu'un jeune qui avance entre le pédagogique et le ludique acquiert un équilibre et une confiance en soi et apporte une contribution certaine au développement humain durable du pays. ». De son côté, Abdellah Chakiri, directeur du Festival, affirme : «Nous organisons la première édition du FITAV, tout en aspirant à ce que cette manifestation soit un grand événement artistique qui vise à consolider la culture de l'image et du corps, à renforcer les liens d'amitié et de coopération, à promouvoir les valeurs de l'amour, de la tolérance et du dialogue et à établir des relations de partenariat et d'échanges culturels et artistiques entre les pays participants. Le FITAV est conçu comme un espace de rencontre et d'échange et de formation, mais aussi comme un acte de reconnaissance. L'art, à notre sens, ne se définit pas seulement comme un produit de consommation par le spectateur. Mais il est aussi un outil de formation, un objet d'étude, de recherche et d'analyse, et un moyen pour connaître l'autre. Nous sommes surs que l'université est mieux placée pour jouer ce noble rôle, d'éduquer le gout du spectateur et de développer le niveau artistique dans notre pays. Les activités culturelles et les ateliers de formation mis en place à la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales ont abouti à la création de l'association Ciné-Club Nadarate de la FSJES Ain Sebaa composé principalement par les étudiants des professeurs de la faculté et d'invités d'honneur du monde de l'art. Etant donné que notre faculté est spécialisée dans les domaines du droit et de l'économie, l'idéal serait de mettre en place des formations concernant la gestion des entreprises culturelles et artistiques et les droits de propriété intellectuelle. Par sa situation dans la plus grande zone industrielle de la métropole économique, la faculté a pu, depuis sa création, s'ouvrir sur son environnement socioculturel et économique. Nous croyons que le développement de cette région ne peut être atteint que grâce à la participation effective de tous les acteurs économiques, associatifs, culturels et politiques. Nous tenons, à travers cette plate-forme à exprimer nos sincères remerciements et notre gratitude et reconnaissance à tous nos partenaires et à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, au succès de cette édition». Hassan Esmili, acteur de la médiation culturelle Selon les organisateurs, Le FITAV rend hommage, pour sa première édition, au professeur Hassan Esmili, une figure emblématique de notre pays. Un homme moderne, avant-gardiste et grand admirateur de l'art. Hassan Esmili, Doyen, fondateur de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines –Ben M'sik Casablanca, a su pendant les quinze ans qu'il a passé à la tête de cette faculté, intégrer la dimension culturelle dans les programmes de l'enseignement. Poussé par son esprit ouvert et sa volonté d'innover pour échapper à l'enseignement traditionnel, il a mis en œuvre son projet ambitieux qui a profondément changé cette institution. Dès 1985, il organise des journées d'étude sur la situation des arts plastiques au Maroc, avec la participation des maitres du domine qui ont même accepté de peindre les halls et les amphithéâtres de la faculté. Trois ans plus tard, il crée le festival international du Théâtre universitaire de Casablanca, qui a contribué de façon importante à la formation des jeunes talents marocains dans le domaine du théâtre, et qui a accueilli à plusieurs reprises des participants de plus de trente pays dont plusieurs pays africains. En 1993, il crée le Festival international d'Art Vidéo (FIAV), premier festival du genre au Maroc qui a permis de mettre en relief la dimension, artistique de la vidéo. Festival reconnu mondialement aujourd'hui dans son domaine. Hassan Esmili était inébranlable dans ses convictions parce qu'il était conscient que la dimension culturelle est fondamentale pour la formation de la personnalité de l'étudiant. « L'objet de cette conviction est que parmi les missions fondamentales de l'université, il y a son rayonnement culturel et la formation culturelle de l'étudiant. Cette dimension culturelle n'est pas mois importante que l'enseignement spécialisé et la recherche scientifique. » Affirme t-il. Mais il fallait créer des structures qui permettaient la formation des étudiants et l'organisation des événements culturels et artistiques « pour la formation culturelle de l'étudiant, la meilleure structure que nous avions créée à l'époque était l'atelier. Nous avions créé dès 1985 des ateliers de théâtre, d'analyse filmique, d'écriture de scenario, d'arts plastiques, de musique. Nous avions fait appel à des professionnels pour les encadrer. » A-t-il rajouté. Ces ateliers ont réalisé selon lui, deux objectifs le premier est d'ordre interne initier les étudiants, les sensibiliser à l'importance de la dimension culturelle dans leur formation et leur ouvrir des perspectives de création et d'expression. Le second objectif a une finalité externe servir de plate-forme à toute action de rayonnement culturel. Il met en place, à partir de 1995, un département dédié à l'audiovisuel, ainsi que trois autres formant à l'animation culturelle à la communication et aux arts appliqués. Ces formations ont permis aux étudiants de se professionnaliser et d'intégrer le marché de l'emploi. Certains sont devenus des acteurs ou des réalisateurs professionnels au niveau du théâtre ou du cinéma, d'autres sont devenus des animateurs culturels. Le travail qua accompli Hassan Esmili en tant que doyen, enseignant et homme de culture a profondément transformé notre vision sur la culture et sur le système de l'enseignement dans notre pays. Un travail remarquable qui demeure un modèle à suivre par toutes les universités.