Les séparatistes du Parti québécois (PQ) ont remporté mardi d'une courte tête les élections organisées dans la province canadienne francophone sans décrocher de majorité absolue. Le PQ, qui a obtenu 54 des 125 sièges en jeu, va devoir se contenter de former un gouvernement minoritaire, ce qui devrait le contraindre à renoncer à un nouveau référendum sur l'indépendance du Québec. Pauline Marois, chef de file du Parti québécois, va ainsi devenir la première femme à diriger un gouvernement dans la province. Son discours de victoire a été endeuillé par la mort d'une personne tuée par un homme armé ayant ouvert le feu parmi les partisans du PQ réunis à Montréal. Après neuf années au pouvoir, le Parti libéral du Québec (PLQ) perd pour sa part 14 sièges par rapport à la précédente législature et ne compte plus que 50 députés. Le Premier ministre sortant et chef de file du PLQ, Jean Charest, a reconnu la défaite de sa formation, qui a recueilli 31% des voix contre 32% au PQ. Après des mois de contestation étudiante, Jean Charest essuie surtout un revers personnel puisqu'il a été battu dans sa propre circonscription. «Nous acceptons et nous respectons ce choix (des électeurs)», a dit Jean Charest à ses partisans, précisant qu'il avait appelé Pauline Marois pour la féliciter. Il a toutefois jugé que l'issue du scrutin montrait que l'avenir du Québec se trouvait au Canada. Après les échecs de 1980 et de 1995, Pauline Marois s'est engagée à organiser un nouveau référendum d'autodétermination lorsque le moment lui semblera opportun. Cela pourrait prendre des années. Le sondage le plus récent montre que seulement 28% des Québécois sont favorables à une indépendance vis-à-vis du Canada.