Une gestion participative et intégrée reste le meilleur moyen de préserver le patrimoine architectural et historique des villes, ont souligné les participants à une rencontre sur «les outils de promotion de la participation dans la gestion du patrimoine» qui a clôturé ses travaux jeudi à Tanger. Les intervenants à cette rencontre, initiée par le programme européen «Euromed Heritage», dans le cadre du projet «Siwa et Tanger un patrimoine pour une vie meilleure», ont appelé à une gestion intégrée du patrimoine urbain, à travers la mise en place de processus participatifs incluant les habitants et les acteurs locaux pour assurer la veille et l'accompagnement des projets de préservation du patrimoine. Selon Mostafa Azouga, conservateur des monuments historiques, l'approche participative permet de renforcer les compétences des différents acteurs dans ce domaine, de mener des actions concertées entre autorités locales, société civile et habitants, de promouvoir le partenariat avec les organismes internationaux et de sensibiliser sur l'importance de la préservation et la sauvegarde des sites à grand intérêt historique et architectural. Le responsable, qui a déploré l'absence d'un cadre juridique régissant le patrimoine culturel au Maroc et servant de référence pour les actions de conservation, a expliqué que ce secteur reste encore régi par différents textes légaux touchant à des domaines spécifiques. Les acteurs intervenant dans la préservation du patrimoine attendent toujours une nouvelle loi sur le patrimoine culturel, a-t-il dit. De son côté, Alberto Caldarini, le représentant au Maroc de l'association italienne COSPE qui met en œuvre le projet «Siwa et Tanger» , a souligné que l'approche participative permet d'assurer la complémentarité des politiques de préservation du patrimoine et la durabilité de leurs résultats. Cette approche permet aussi de mieux connaitre les besoins de la population locale pour mieux cibler les objectifs à atteindre, a-t-il expliqué affirmant qu'aucun projet de préservation et de promotion d'un patrimoine historique partagé ne peut réussir sans la prise en considération des besoins des habitants qui doivent se l'approprier pour en assurer la durabilité. Le projet «Siwa et Tanger : un patrimoine pour une vie meilleure» a pour objectif d'aider les populations, notamment les femmes et les jeunes, au Maroc et en Egypte, à s'approprier leur propre héritage culturel, national et régional dans une perspective de développement durable.