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Pierre Moscovici, ministre français de l'Economie et des Finances: «Il n'y aura pas de rapatriement en France d'emplois industriels installés au Maroc»
En pleine polémique sur le rapatriement des activités des centres d'appels français établis à l'étranger, le ministre français de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici a assuré vendredi qu'»il n'y aura pas de relocalisation» en France d'emplois industriels délocalisés au Maroc. «On comprendra que nous soyons en France attachés à développer l'emploi, mais il n'y aura pas de relocalisation d'emplois industriels aujourd'hui situés au Maroc ou en Tunisie», a déclaré M. Moscovici à l'issue d'un entretien avec le ministre délégué aux Affaires étrangères et à la coopération Youssef Amrani. «Nous avons une relation économiquement saine et forte et nous ne voulons pas rentrer dans une quelconque guerre économique qui n'aura pas de sens», a-t-il souligné. «On comprendra qu'à l'avenir, nous essayerons de maintenir les emplois en France, mais il n'y a pas de débat sur la relocalisation des activités, tant que nos relations sont extrêmement fortes avec le Maroc», a encore rassuré le ministre français. «Ce sont des relations politiques, culturelles, humaines et affectives et enfin économiques et nous voulons continuer à les développer», a-t-il poursuivi, évoquant la prochaine Rencontre de Haut Niveau maroco-française, qui se tiendra d'ici à décembre au Maroc. Le ministre français a fait part de son «immense plaisir» de pouvoir se rendre au Maroc avant cet événement pour le préparer et «établir un agenda économique solide et partagé», précisant que «les contacts sont établis et les rencontres ministérielles se multiplient» dans cette perspective. M. Moscovici a affirmé que la relation politique entre les deux pays est «tellement forte» que SM le Roi Mohammed VI a été le premier Chef d'Etat reçu à l'Elysée et qu'il y a déjà eu au Maroc trois visites ministérielles en deux semaines, celles de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur (12-13 juillet), de Pascal Canfin, ministre chargé du développement (18-20 juillet), et enfin de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur (25-26 juillet). «Nous voulons approfondir la relation France-Maroc», a-t-il réaffirmé, assurant avoir bien noté «l'attention personnelle que SM le Roi portait à cette relation et celle aussi du gouvernement». Il a rappelé avoir eu l'occasion de rencontrer le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Saad Dine El Otmani, alors que François Hollande était à peine élu et pas encore président et «nous allons continuer dans ce sens là». Au cours de l'entretien, qui s'est déroulé en présence du chargé d'affaires du Maroc en France, Redouane Adghoughi, les deux parties se sont félicités de «la dynamique ascendante» des relations entre la France et le Maroc et la «densité» et la «qualité» du partenariat bilatéral, a, pour sa part, indiqué M. Amrani. «Cette dynamique est appelée à se renforcer davantage, eu égard à la volonté politique des deux pays et à l'importance accordée à cette relation stratégique par SM le Roi et le président Hollande», a-t-il ajouté à la MAP. Le ministre délégué a insisté sur la nécessité d'inclure dans cette dynamique de «nouveaux acteurs», notamment les parlementaires et les entreprises, eu égard aux «intérêts stratégiques» que partagent les deux pays. Il a mis l'accent sur «le rôle de premier plan que jouent les entreprises des deux côtés pour créer des convergences intelligentes, agissant comme de véritables leviers de croissance». Selon lui, la prochaine réunion de Haut niveau sera l'occasion de faire le bilan de la coopération bilatérale et d'»apporter une valeur ajoutée stratégique à cette forte relation». M. Amrani a fait état, à cet égard, de la disposition du Maroc à «continuer à apporter une contribution positive et décisive aux perspectives de raffermissement des relations bilatérales». Par ailleurs, les deux parties ont également abordé les perspectives offertes par la politique européenne de voisinage, le statut avancé dont jouit le Maroc auprès de l'UE, et l'Union pour la Méditerranée, pour «conduire ensemble pour une nouvelle gouvernance en Méditerranée». M. Amrani a entamé vendredi une visite de travail de quatre jours en France, la première d'un ministre marocain depuis l'avènement du gouvernement socialiste du président François Hollande. Au cours de son séjour à Paris, il sera reçu également par plusieurs responsables français dont le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, et le ministre délégué en charge des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve. L'entretien avec M. Fabius s'inscrit dans «une série de visites bilatérales dont la densité illustre la qualité des liens entre la France et le Maroc», a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, vendredi lors d'un point de presse. M. Amrani présidera lundi soir la cérémonie organisée par l'ambassade du Maroc en France à l'occasion de la Fête du Trône, à laquelle le Quai d'Orsay sera représenté par le ministre en charge du développement, Pascal Canfin, et la ministre chargée des Français de l'étranger, Hèlène Conway-Mouret, a indiqué M. Valero.