Les opérations de démolition des constructions ou habitats clandestins décidées souvent par le gouvernorat défrayent désormais les chroniques journalistiques comme les chroniques judiciaires tellement les mêmes scénarios se répètent et les mêmes implications se déclenchent : autorités et élus à la différence que ces derniers jours on procède à des arrestations qui augurent peut-être un avenir plus juste et plus vertueux. Le cas du douar Achâaba dans la commune de Oulad Abdoune est fort éloquent et constitue un échantillon à analyser pour aboutir à un grave questionnement : Comment expliquer le fait qu'on attende jusqu'à ce que tout un quartier soit totalement construit et complètement habité et des fois doté d'électricité et des certificats de résidence délivrés en bonne et due forme et les habitants y mènent une vie quotidienne normale et un jour, comme la foudre, un contingent de forces de l'ordre lance ses assauts pour évacuer les habitants et démolir les constructions sur fond d'affrontements souvent sanglants ? A chaud, nous avons recueilli les déclarations des victimes de ces assauts, elles se sont toutes avérées les mêmes : « Nous avons été arnaqués par des responsables et des agents d'autorité, nous avons obtenu des documents officiels et tous les responsables locaux avaient visité nos chantiers et en repartaient bien « satisfaits » (sic). Et ces mêmes citoyens décidèrent d'interpeller le gouverneur de la province et également la justice. Ainsi, si le gouverneur prit toutes les dispositions pour étayer un rapport sur la situation, le procureur général déclencha l'ouverture d'une enquête préliminaire par la police judiciaire qui aboutit à la mise en détention préventive de six agents d'autorité suspectés être impliqués dans des actes de corruption et de falsification de contrats de vente et pour les mêmes motifs des documents officiels. Et de source très proche, le caïd, actuellement en congé, serait également interpellé par la justice pour implication directe ou indirecte dans tous ces agissements et violations de la loi et du code de l'habitat. A noter que la distance qui sépare ces constructions clandestines et les locaux de la caïdat ne dépasse pas les 350 mètres et les mille mètres du siège de la province. Une affaire à suivre car il est sûr qu'elle fera tomber des têtes !