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Une étude de la BMCE dresse un tableau mitigé La croissance nationale ne dépasserait pas 3% en 2012
L'inflation se situerait autour de 1,4% contre 1,7% prévu initialement
Creusement du déficit de liquidité bancaire et poursuite de la dégradation du solde commercial Antérieurement résiliente, la conjoncture du Royaume commence à pâtir des effets néfastes induits par la détérioration du contexte économique en Europe. C'est ce qui ressort, en tout cas, d'une nouvelle étude consacrée à l'évolution de l'économie marocaine, élaborée par Centre d'Intelligence Economique de BMCE Bank et BMCE Capital Markets. En effet, selon la même source, la demande interne aussi dynamique soit elle, ne compensera que légèrement la baisse des flux financiers, la chute des investissements publics et une campagne agricole moyenne. En outre, les carnets de commande adressés aux entreprises domestiques se réduisent, avec comme corollaire le report ou l'annulation de leurs programmes d'investissement. Par ailleurs, le solde commercial poursuit sa dégradation dans l'attente d'un shift de la production domestique, toujours spécialisée dans les biens à faible et moyenne valeur. Dès lors, les prévisions de croissance pour 2012 sont nettement revues à la baisse, pour se situer dans un intervalle compris entre 2,4% et 3%. S'agissant du secteur primaire, la pluviométrie, en baisse de 56%par rapport à 2011, a fortement impacté la production agricole. En effet, celle-ci représente 77% d'une production annuelle moyenne, soit 48 millions de quintaux. Toutefois, la bonne tenue des autres cultures a permis de limiter les effets sur la valeur ajoutée agricole, diminuant de -10,4% au premier trimestre et -12,5% au deuxième trimestre. Pour sa part, la valeur ajoutée du secteur secondaire a enregistré un léger ralentissement à 3,9% au premier trimestre, en lien notamment avec la baisse de la production de phosphate, ainsi que de la demande étrangère adressée à l'industrie de transformation. En outre, le secteur des BTP poursuit son évolution favorable comme en témoigne le renforcement des ventes de ciment de 12% à fin mai après 14,7% et 21,7% respectivement en avril et mars. Au niveau du secteur tertiaire, la branche «hôtels et restaurants» subit toujours le contrecoup de la régression relative aux arrivées touristiques. Sur un autre registre, le secteur des télécommunications demeure performant: les parcs téléphonie mobile et Internet ont progressé de 8,6% et 56,5% respectivement, à fin avril. Par ailleurs, la demande interne poursuit son rôle de catalyseur de la croissance nationale. La consommation des ménages et des administrations publiques a enregistré des progressions de +7,4% et +4,6% respectivement à fin avril. Cette tendance, croissante, est fortement corrélée à la performance des crédits à la consommation (+13,2%) combinée à une inflation maîtrisée. En termes de perspective, la consommation finale est attendue à 4% en 2012, en adéquation avec l'amélioration de 4,5 points de pourcentage de l'indice de confiance des ménages au premier trimestre. Autre élément soulevé par l'étude est que l'inflation, qui a très peu évolué à l'image des trimestres antérieurs, se situerait au cours de l'année 2012 autour de 1,4% contre 1,7% prévu initialement, ce qui pourrait laisser présager d'une nouvelle détente du taux directeur. L'étude note, dans ce registre, que la masse monétaire (M3) enregistre une croissance de 5,2% à fin avril avec une évolution différenciée de ces principales composantes. En effet, la monnaie fiduciaire ralentit légèrement à +6,2% (après +7,7% en mars), tandis que la monnaie scripturale enregistre une hausse de +3,9% à fin avril. Cette évolution paradoxale pourrait trouver son origine dans les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour renforcer la transparence du secteur bancaire (suppression des bons de caisse anonymes, saisie automatique des comptes bancaires ). Par ailleurs, l'exécution du budget à fin mai 2012 s'est soldée par un déficit budgétaire de 16.1 milliards de dirhams contre 4.4 milliards de dirhams à la même période en 2011. Ce déficit est dû à une stabilité des recettes ordinaires à hauteur de 79.1 milliards de dirhams (-0.1%), ainsi qu'une hausse des dépenses de 85.8 milliards de dirhams. Cette augmentation des dépenses est imputable à la hausse des dépenses de la compensation de 61.4% par rapport à l'année précédente en raison de la volatilité des cours des matières premières et, aussi, dans une moindre mesure, à des dépenses supplémentaires relatives à la hausse des salaires de 600 DH décidée dans le cadre du dialogue social. Dans un autre volet, le déficit de liquidité bancaire s'est creusé de 13 milliards de dirhams en un seul trimestre passant de 48 milliards de dirhams au 1er trimestre 2012 à 61 milliards de dirhams au 2ème trimestre 2012. Dans ce contexte d'assèchement de liquidité structurel, et dans un souci de maintien de l'équilibre des trésoreries bancaires, Bank Al Maghrib est intervenue à travers ses opérations de politique monétaire principalement l'avance à 7 jours.