Le Rapport moral du Secrétaire Général, M. Abbas El Fassi :Grande est notre fierté de voir les constantes du parti objet d'unanimité de la Nation marocaine Le 16ème Congrès général du Parti de l'Istiqlal a ouvert ses travaux, hier vendredi à Rabat, en présence de quelque 5.000 congressistes, venus de toutes les régions du Royaume et de nombreux invités de marque parmi lesquels des leaders de partis politiques nationaux, des représentants de partis étrangers amis, des représentants des syndicats, d'organisations de la société civile et des médias écrits et audiovisuels nationaux et étrangers. La séance d'ouverture du Congrès, placé sous le signe : « L'attachement aux constantes et la mobilisation pour la gestion saine de la chose publique », a été marquée par le Rapport moral présenté par le Secrétaire Général, M. Abbas El Fassi, et dont voici la traduction : Messieurs le Chef et les membres du gouvernement, Messieurs les membres du Conseil de la Présidence, Sœurs et frères membres du Comité exécutif et du Conseil national, les représentants des Organisations parallèles et les membres du Congrès national, Mesdames et Messieurs les membres des Chambres des Représentants et des Conseillers et les élus des Collectivités territoriales, Messieurs les représentants des partis politiques des pays frères et amis, Messieurs les représentants de la Résistance et de l'Armée de Libération, Mesdames et Messieurs les représentants du corps diplomatique, Mesdames et Messieurs les représentants des partis nationaux, des centrales syndicales et de la société civile, Mesdames et Messieurs les représentants des médias, Je voudrais, de prime à bord, souhaiter la bienvenue à nos honorables invités venus de pays frères et amis représenter leurs formations politiques associés au Parti de l'Istiqlal par les liens d'amitié et de coopération. Je leur adresse nos salutations et remerciements sincères pour avoir répondu à notre invitation et pour leur présence parmi nous aux travaux de notre congrès. Mes remerciements vont également à Mesdames et Messieurs les représentants des formations politiques et syndicales, des organisations de la société civile au Maroc et à toutes les composantes et personnalités qui ont répondu à l'invitation et honorent, par leur présence, cette séance d'ouverture. Fidélité aux nationalistes pionniers A l'ouverture des travaux du 16ème Congrès du Parti de l'Istiqlal, il importe pour nous de nous remémorer et de nous recueillir pour le repos de l'âme des premiers nationalistes, ces pionniers qui ont tracé la voie de la lutte libératrice et constitué l'exemple du sacrifice et de l'altruisme pour la libération du pays et la réalisation de sa grandeur et de sa dignité. En tête de ces pionniers vient le héros de l'indépendance, S.M. le Roi Mohammed V, son compagnon de lutte S.M. le Roi Hassan II, le combattant Abdelkrim Khattabi, le leader de la libération Allal El Fassi, le leader de l'Unité Abdelkhalek Torrès et bien d'autres leaders nationalistes, fidèles et combattants valeureux, dont les derniers à nous quitter, sont Hachmi Filali et Abou Bakr Kadiri que Dieu les aient en Sa Sainte Miséricorde. En reconnaissance à tous les combattants et aux martyrs qui ont sacrifié leur vie au service de la patrie et pour le triomphe de la liberté, de la dignité et de l'intégrité territoriale, je vous invite à réciter, debout, la Fatiha pour le repos de leur âme. Le slogan du 16ème Congrès Mesdames et Messieurs, Sœurs et frères, Le slogan que nous avons choisi pour ce congrès est «L'attachement aux constantes de la Nation et la mobilisation pour une gestion saine de la chose publique». Les constantes auxquelles le parti s'est toujours attaché et qu'il a défendu avec détermination depuis l'émergence de la pensée istiqlalienne jusqu'à aujourd'hui, sont l'Islam, la Monarchie constitutionnelle et l'intégrité territoriale. Nous enregistrons, avec fierté, que ces constantes sont aujourd'hui objet d'unanimité de la nation marocaine, toutes composantes et toutes tendances politiques et sociales confondues. Nous considérons que cet acquis national important est l'un des facteurs essentiels garantissant la stabilité dans le pays. En nous appuyant sur les constantes de la Nation, nous renouvelons notre mobilisation pour poursuivre la marche de l'édification et du progrès dans notre pays, ce qui ne peut se faire et ne peut réaliser ses objectifs que par une gestion saine de la chose publique. Cela signifie la consécration de la démocratie, la protection des droits de la minorité, la moralisation du paysage politique, la garantie de la bonne gouvernance, la modernisation de l'administration, la transparence de la gestion des différents secteurs publics, la rationalisation des dépenses, la lutte contre la corruption et la prévarication, l'arrêt de toutes les formes de rente et de privilèges attentatoires à l'équité et à l'égalité des chances, lier la responsabilité à la reddition des comptes... Notre mouvement a émergé de la volonté populaire pour la libération et le salut Par notre présent congrès, nous entamons la 16ème étape organisationnelle de la longue marche militante de notre mouvement national istiqlalien dont les premières cellules avaient vu le jour il y a plus de 80 ans. Se sont succédé à leur tête des générations de combattants et de militants qui ont émergé de la volonté du peuple marocain pour la libération et le salut et de son aspiration à la liberté et à la dignité. Ils ont consenti les plus grands sacrifices au service de la libération du Maroc du joug du colonialisme, du recouvrement de l'intégrité territoriale et de la réalisation de la démocratie, du développement et de la justice sociale. Notre référentiel est l'Islam du juste milieu et de la modération Dès le début de sa lutte, notre mouvement national istiqlalien s'est appuyé sur le référentiel de l'Islam du juste milieu et de la modération, l'Islam qui incite à l'égalité entre les gens, à l'entraide et la solidarité, à la protection de la dignité humaine, qui exhorte à la tolérance et au débat calme et serein, qui répugne à l'extrémisme et qui appelle à bien d'autres valeurs humaines exemplaires. Le parti puise ses principes et ses principales orientations du patrimoine de pensée des pionniers istiqlaliens avec en tête le leader de la libération feu Allal El Fassi qui s'est distingué par son œuvre grandiose, par sa jurisprudence éclairée, par sa pensée progressiste. Ouverts sur la pensée humaine progressiste éclairée Le parti n'a eu de cesse d'enrichir sa littérature et ses approches par son ouverture permanente sur l'apport généreux de la pensée humaine progressiste éclairée, tout en restant attaché aux composantes et portées de l'humanisme marocain dans sa diversité et sa richesse. Il a toujours accompagné les transformations et les évolutions de la société, comme il a toujours été à l'écoute des revendications exprimées par le peuple marocain et pris en considération les besoins renouvelés du pays en matière de développement équilibré et de progrès. Un parti national des masses populaires, militant Sa proximité des larges bases de la société marocaine, son engagement à l'égard des questions décisives de la nation et sa fidélité permanente aux valeurs nationales sincères, font du Parti de l'Istiqlal un parti national des masses populaires militant. Militant pour un Maroc unifié - peuple et territoire -, pour la démocratie et les Droits de l'Homme dans leurs portées civile, politique, économique, sociale, culturelle et environnementale, pour le développement et la répartition équitable des richesses conformément à la théorie égalitariste fondée sur l'égalité des chances pour tous et appuyée sur les valeurs de solidarité, de justice, d'équité et de garantie de la dignité humaine pour tous les citoyens. Démocratie et égalitarisme sont liés La poursuite de la lutte, des décennies durant sans lassitude, pour la démocratie et l'égalitarisme économique et social est justifiée, d'une part par notre foi profonde en le lien de cause à effet entre les deux objectifs et, d'autre part par le fait que leur concrétisation, ensemble, ouvre grande la porte sur l'édification de l'Etat moderne et avancé dont les fondements reposent sur la participation, l'équité et la solidarité. Toujours avec le peuple Le Parti de l'Istiqlal a choisi d'être toujours aux côtés des larges couches populaires. De leurs volontés, il puise ses programmes et de leurs aspirations il arrête ses objectifs. Sa longue Histoire témoigne de sa fidélité à ses principes. Jamais il n'a changé sa nature et son identité social-démocrate quelles que soient les circonstances. Son Histoire témoigne également de son rôle distingué et de sa contribution efficace, qu'il soit dans l'opposition ou au gouvernement, à la réalisation des acquis cumulés par le peuple marocain depuis l'indépendance dans les différents domaines (politique, humanitaire, économique, social et culturel), aux côtés d'autres forces politiques nationales démocratiques, et en harmonie permanente avec le Trône, ce dernier étant le garant de l'unité de la Nation et le symbole de sa stabilité. Je citerais à cet égard ces propos du leader de la libération, Allal El Fassi, que Dieu ait son âme : « L'Histoire n'a pas connu de nation qui a gagné une guerre ou a réussi une paix alors qu'entre elle et ses dirigeants il n'y a pas d'affinité ou que les liens relèvent de la contrainte ». (« Toujours avec le peuple » , série du grand jihad, n° 4, page 8, Imprimerie Arrissala - 1967). La nécessaire autocritique Tout en exprimant notre fierté particulière du patrimoine militant de notre parti, de sa contribution positive et efficace à l'édification du Maroc moderne et de ses réalisations à différents niveaux, nous considérons que la tenue de notre congrès est une occasion pour les militantes et militants d'évaluer notre action organisationnelle et notre prestation politique et d'user de la nécessaire autocritique sans laquelle nous ne pouvons parer aux faiblesses et inaugurer une nouvelle étape avec une volonté forte et un enthousiasme renouvelé. De même que le congrès est une occasion pour clarifier les positions du parti à l'égard des questions de l'heure, actualiser les programmes, élaborer de nouvelles approches qui soient au diapason de l'évolution de la situation au niveau national et des évolutions que connaît le monde. L'intégrité territoriale en tête de nos préoccupations Mesdames et messieurs, Sœurs et frères, La question de notre intégrité territoriale figure toujours en tête de nos préoccupations. Depuis l'étape de lutte contre le colonialisme, le leader de la libération, Allal El Fassi, avait hissé l'étendard des frontières historiques et naturelles du Maroc dont le territoire avait été réparti en une zone internationale à Tanger, des zones d'occupation espagnole au Nord et au Sud et une zone soumise au colonialisme français au milieu. L'objectif du combat auquel avaient adhéré toutes les catégories du peuple marocain était la libération de toutes les zones sous occupation étrangère et le recouvrement de l'intégrité territoriale. La symbiose et la coordination entre le mouvement national istiqlalien et le Roi combattant S.M. Mohammed V, furent couronnées par la libération du Nord et du Centre en 1956 et la récupération de Tanger, puis Tarfaya en 1958. La lutte s'est poursuivie avec Feu SM. Hassan II pour que Sidi Ifni soit récupéré en 1969 et que le Sahara marocain réintègre la mère patrie, suite à la Marche Verte, en 1975. Malgré la poursuite de l'hostilité, forte et regrettable, de nos voisins à l'égard de notre droit à notre intégrité territoriale, moyennant la fabrication d'un conflit autour de la récupération du Sahara, le Maroc est demeuré, par son Roi et ses différentes catégories et organisations, unanime quant à l'attachement à son droit à l'intégrité de son territoire. Dans le cadre de sa coopération avec la communauté internationale pour mettre fin au conflit, le Maroc a proposé l'organisation d'une autonomie, sous souveraineté marocaine, dans la région du Sahara. Cette initiative courageuse a bénéficié d'un large soutien international. Le Conseil de Sécurité l'a qualifiée de sérieuse et crédible. Elle a constitué, de ce fait, une plate-forme pour parvenir, à travers la négociation, à une solution politique définitive, acceptable par toutes les parties et qui met fin au conflit préfabriqué qui perdure depuis près de quatre décennies. L'autonomie est le maximum à offrir Il importe de souligner que la proposition de l'autonomie est le maximum que le Maroc peut offrir pour parvenir à une solution réaliste. Le Parti de l'Istiqlal demeurera vigilant et mobilisé dans le cadre de l'unanimité nationale pour se dresser contre toutes les manœuvres des adversaires hostiles aux droits territoriaux légitimes du Maroc. Toute atteinte à la souveraineté nationale sur les provinces sahariennes récupérées est donc inacceptable. A cet égard, je voudrais saluer la décision du Maroc de retirer sa confiance au représentant du Secrétaire Général des Nations Unies, Christopher Ross, pour non observation des conditions d'honnêteté et d'impartialité requises et pour avoir outrepassé le cadre arrêté par le Conseil de Sécurité en vue de parvenir à une solution politique négociée, réaliste et consensuelle. Ban ki-Moon doit désigner un nouveau représentant personnel impartial Le Maroc continuera à œuvrer pour mettre fin au conflit dans le cadre de l'Organisation des Nations Unies. Aussi, nous appelons le Secrétaire Général, M. Ban ki-Moon, à désigner un nouveau représentant personnel qui soit apte à accomplir sa mission avec objectivité, honnêteté et impartialité totale. Ceci permettra d'avancer dans les négociations et de s'acheminer vers la solution politique conformément aux recommandations de la communauté internationale, tout en maintenant les prérogatives de la Minurso cantonnées dans le contrôle du cessez-le-feu. Nous réitérons notre appel à un recensement global de tous les Marocains séquestrés à Tindouf, conformément au droit international dans son volet propre aux droits des réfugiés, à lever le voile sur ce qu'ils endurent comme violations graves des droits de l'Homme, à leur permettre de quitter les camps de séquestration et de retourner librement parmi les leurs au Maroc. Nous sommes tout à fait convaincus que si la liberté de choix leur ait été offerte, ils auraient regagné leur pays massivement. Cela aurait été la véritable autodétermination qu'auront choisie ces habitants assiégés à Tindouf. Hommage à l'esprit patriotique des Marocains du Sud Je voudrais rendre hommage au haut esprit patriotique des membres des Forces Armées Royales et de la Gendarmerie Royale, avec à leur tête le Commandant Suprême des Forces Armées Royales, Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Je salue également nos frères des provinces sahariennes récupérées qui expriment, à toutes les occasions, leur attachement à l'intégrité du territoire national et leur mobilisation permanente pour la défendre. Je rends hommage à leur adhésion enthousiaste à l'édification de la démocratie et à la réalisation du développement global du pays. De même que je salue le rôle joué en matière d'encadrement des citoyens, par les militants istiqlaliens (parlementaires, élus communaux et professionnels, cadres...) de nos provinces à Sakia Al Hamra et Oued Eddahab, et leur participation positive et efficace au développement de la région, ainsi que leur mobilisation face aux ennemis de l'intégrité territoriale du Maroc dont ils n'ont de cesse de démolir les thèses. Fiers des projets de développement au Sahara marocain Nous exprimons notre fierté des nombreux projets de développement et des réalisations grandioses, lancés ou concrétisés dans toutes les provinces récupérées en un temps record, ainsi que des chantiers de construction ininterrompus pour combler le vide dont souffrait ces provinces durant la période d'avant la Marche Verte, marquée par le laisser-aller et le sous-développement. Appel à l'Algérie pour adhérer à une solution politique Le rôle de l'Algérie dans le soutien de la thèse séparatiste étant notoire, nous réitérons notre appel à nos frères dans le pays voisin pour qu'ils contribuent à mettre un terme à la tension improductive, à baliser la voie d'une solution politique définitive et réaliste du conflit préfabriqué, à faire prévaloir l'esprit de fraternité et de bon voisinage, à se tourner vers l'avenir, et à servir les intérêts communs des peuples de toute la région par la dynamisation de l'Union du Maghreb Arabe en tant que choix stratégique face aux défis imposés par l'ère des regroupements économiques et la mondialisation. La négociation pour récupérer de Sebta, Mellilia et les autres parties amputées du territoire national Le Parti de l'Istiqlal demeurera, par ailleurs, fidèle à ses constantes concernant le parachèvement de l'intégrité territoriale du Maroc et poursuivra l'action pour la récupération de Sebta, Mellilia, les îles avoisinantes et toutes les parties amputées du territoire national et encore sous administration étrangère, et ce, à travers la négociation et dans le cadre de l'épurement des séquelles du passé et du soutien des relations d'amitié, de coopération et de bon voisinage au service des intérêts de tous. L'indépendance ne peut avoir tout son sens que par l'édification d'un Etat démocratique Lorsque le Parti de l'Istiqlal menait le combat pour la libération nationale, son objectif n'était pas limité à la fin de l'occupation étrangère et à la réalisation de l'indépendance du Maroc, mais il considérait que cette indépendance ne peut avoir tout son sens que par l'édification d'un Etat démocratique moderne. Ceci est explicité dans le Manifeste présenté par le parti le 11 janvier 1944 où il était question de revendication de l'indépendance et de démocratie. C'est ce qui ressort également des écrits des dirigeants du parti. A cet égard, je signalerais tout particulièrement l'ouvrage « L'Autocritique » écrit par le leader Allal El Fassi en 1952 et comprenant un projet sociétal complet. Le leader y avait exposé ses théories et ses conceptions de ce que doit être le Maroc d'après l'indépendance dans les domaines politique, économique, social et culturel. Au volet politique, le leader de la libération considérait que l'édification de l'Etat moderne au Maroc indépendant doit s'appuyer sur la démocratie telle que comprise par les démocraties ancestrales et dont les composantes essentielles se résument comme suit : la souveraineté de la Nation ; la prise en charge par le peuple de sa destinée et la gestion de ses propres affaires par le biais d'institutions véritablement représentatives ; l'indépendance de l'autorité judiciaire ; le multipartisme ; l'alternance au pouvoir loin de tout monopole par quelques parti ou classe sociale ; les libertés individuelles et collectives ; la liberté de pensée et de presse ; la liberté d'appartenance politique, syndicale et associative ; la promotion du dialogue entre les composantes de la société politique ; le respect de l'avis contraire ; la garantie des droits de la minorité ; la non exclusion ; la consécration de l'égalité entre les citoyens femmes et hommes ; la protection de la dignité humaine ; la garantie des droits fondamentaux dans le cadre de l'Etat de droit. Trébuchements dans l'édification démocratique au lendemain de l'indépendance Au lendemain de l'indépendance, le Maroc a vécu des périodes mitigées marquées par la réalisation de certains acquis et par le retour sur d'autres. Les faux-pas dans l'édification de la démocratie et l'établissement de l'Etat de droit ont marqué plusieurs décennies à cause de la falsification continue des élections, de l'absence de démocratie, de l'étouffement des libertés et de la marginalisation méthodique des forces vives nationales. L'activité partisane en général, et celle du Parti de l'Istiqlal en particulier, a été victime de nombreux étouffements et exactions, ce qui n'a pas pour autant entamé la volonté des militantes et militants. Bien au contraire, cela a consolidé leur foi en la justesse et en la légitimité de la lutte pour la démocratie authentique et non falsifiée et pour la consécration et le respect des droits et libertés fondamentaux de l'Homme. La Koutla contribue au déclenchement de la dynamique de la transition démocratique Le parti a œuvré seul, comme avec ses alliés au sein de la Koutla nationale en 1970 et de la Koutla démocratique en 1992, en vue de faire valoir les réformes politiques et constitutionnelles nécessaires pour dépasser les effets des faux-pas et édifier des institutions démocratiques saines, à travers lesquelles le peuple marocain parvient à gérer ses propres affaires. L'action commune dans le cadre de la Koutla a contribué au déclenchement de la dynamique de la transition démocratique, à commencer par les révisions constitutionnelles de 1992 et 1996. S'en suivront l'élargissement de l'espace des libertés, le gouvernement de l'alternance consensuelle en 1998, la justice transitionnelle (l'instance indépendante d'arbitrage, puis l'Instance Equité et Réconciliation) pour tourner la page des violations antérieures des droits de l'Homme et bien d'autres mesures réformatrices que le Maroc a connues, particulièrement après l'avènement de la nouvelle ère sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste. Grâce au renforcement des garanties de transparence et d'honnêteté des élections, le parti a occupé la première place aux élections législatives de 2007. La normalité démocratique a alors été appliquée par la désignation du Premier ministre dans les rangs du Parti de l'Istiqlal qui était arrivé en tête du scrutin. Bilan très positif du gouvernement dirigé par le parti Malgré la difficile conjoncture économique et les retombées négatives de la crise qui avait traversé la quasi totalité des régions du monde, le gouvernement à la tête duquel Sa Majesté le Roi m'avait nommé, a réalisé, en moins de cinq ans, un bilan très positif. D'un total de 330 mesures proposées dans le programme électoral du parti, 270 ont été réalisées ; c'est-à-dire que 85 % de l'ensemble des engagements annoncés par le parti ont été concrétisés. Le temps ne me permettant pas de passer en revue toutes les réalisations du gouvernement et toutes les mesures prises, je citerais, très succinctement, certaines réalisations et actions : 1) Dans le domaine de la consolidation de l'identité : ont été créés des Conseils religieux dans toutes les préfectures et provinces et le Conseil religieux Marocains d'Europe. Deux Fondations portant le nom de Mohammed VI ont vu le jour : la Fondation Mohammed VI pour l'édition du Saint Coran et la Fondation Mohammed VI pour la Promotion des oeuvres Sociales des préposés religieux. La langue arabe a été renforcée dans les opérations administratives et dans la vie publique. La langue amazighe a été constitutionnalisée et officialisée, son enseignement soutenu et le patrimoine protégé ; l'enseignement des langues étrangères a été encouragé, la culture et l'art ont bénéficié de la création de l'institution « Archives du Maroc », du Musée des Arts Modernes et du Musée National de l'Archéologie. 2) Dans le domaine du renforcement de la citoyenneté, du respect des droits de l'Homme et de l'édification de l'Etat des institutions : Le niveau de participation aux échéances électorales s'est élevé, atteignant 52,4 % lors des communales de 2009 et 45,4 % en 2011, alors qu'il était de 37 % en 2007. Le taux de représentativité des femmes dans les Conseils communaux est passé de 0,5 % à 12,3 %, de même que le nombre de femmes à la Chambre des Représentants est passé de 30 à 60 sièges. 30 sièges ont, par ailleurs, été réservés aux jeunes de moins de 40 ans. Furent créés le Comité national de droit international humanitaire et le Commissariat ministériel des Droits de l'Homme. Le Conseil Constitutionnel des Droits de l'Homme a été transformé en Conseil national avec renforcement de son indépendance et élargissement de ses compétences. Diwan Al Madalim est devenu l'Institution du Médiateur (Al Wassite) et a été renforcé pour jouer un rôle plus efficace dans la lutte contre les exclusions administratives. Ces deux dernières institutions ont été constitutionnalisées. Les recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation ont été exécutées dans le volet relatif à la levée du préjudice individuel à travers l'indemnisation de 4841 victimes. 2.566 ont bénéficié de la couverture médicale, 1.000 autres ont profité de l'intégration sociale, en plus de la levée du préjudice collectif au profit des régions concernées. Dans le cadre de la promotion de l'Etat des institutions, le Conseil Economique et Social a été dynamisé en tant qu'institution constitutionnelle et qu'instance permanente de dialogue social responsable, pour garantir la participation institutionnelle des acteurs économiques et sociaux à la proposition des politiques économique, sociale, culturelle et environnementale. 3) Au volet des indices de scolarisation et d'enseignement : Ces derniers ont été améliorés de sorte que le taux de scolarisation a augmenté, entre 2007 et 2011, de 91,4 % à 97,5 % dans le primaire, de 71,3 % à 79,1 % dans le collégial et de 48,1 % à 52,8 % dans le secondaire. La distribution gratuite des cartables, manuels et fournitures scolaires a profité à 4.049.572 élèves. De même qu'un soutien financier conditionné par la scolarisation a été fourni, pour la première fois dans le cadre du programme Tayssir, à 362.240 familles nécessiteuses en milieu rural. Le taux d'accès à l'enseignement supérieur s'est élevé de 13 % en 2007 à 16 % en 2011, avec augmentation de 44 % du nombre des étudiants bénéficiant de la bourse. 4) Au volet des services de santé : Une carte sanitaire a été élaborée visant la satisfaction des besoins des habitants et la consécration du droit aux soins de santé. Le nombre des établissements de santé en milieu rural s'est élevé à 2741 établissements fonctionnels. Le nombre des cadres médicaux et paramédicaux a augmenté de 700 en 2007 à 2.000 en 2011. La gratuité de l'accouchement a été consacrée dans le cadre du programme « Maternité sans risques ». Le nombre des décès des femmes à l'accouchement a été réduit de 42 %, celui des enfants de moins de 5 ans de 24 %. Le taux de couverture en vaccins essentiels a atteint les 95 %. La mise en œuvre du régime de l'assistance médicale aux nécessiteux (RAMED) a été entamée au profit de 206.000 nécessiteux. 5) Au volet de l'accès au logement : 177.500 familles ont été recasées et 43 villes ont été déclarées sans bidonvilles. 180.000 unités ont été créées dans le cadre de l'habitat social et 14.000 dans le cadre du logement à faible coût. 19.534 familles de la classe moyenne ont pu acquérir des villas économiques. Plus de 5.430 hectares du foncier public ont été mobilisés pour les projets d'habitat. 4 nouvelles villes ont été créées : Tamansourt près de Marrakech, Tamesna près de Rabat, Charrafat près de Tanger et Lakhyayta près de Casablanca. 49 projets de mise à niveau des anciennes médinas et d'habitat menaçant ruine ont été lancés au profit de 206.000 citoyens. 6) Au volet du dialogue social : Le gouvernement a œuvré pour l'institutionnalisation du dialogue social et sa régularité pour que la concertation entre le gouvernement et les partenaires sociaux se fasse de façon régulière. L'adhésion du gouvernement aux revendications de la classe laborieuse a permis l'augmentation des salaires de tous les fonctionnaires de 900 dirhams pour une enveloppe de 32 milliards de dirhams, l'augmentation du SMIG dans le secteur privé de 25 %. De même que le gouvernement a veillé sur la protection du pouvoir d'achat par la mobilisation de 108 milliards de dirhams de soutien aux produits de première nécessité et pour qu'il n'y ait pas de hausse des prix. 7) Au volet de l'emploi : Le taux de chômage, au niveau national, a baissé, passant de 9,8 % à 9,1 %. En milieu urbain, il est passé de 15,4 % à 13,7 %. Pour les diplômés, il s'est stabilisé à 16,7 % après avoir été de 19 %. 71.000 postes d'emploi ont été créés dans la Fonction publique entre 2008 et 2011 avec une moyenne de 17.000 postes par an alors que cette moyenne ne dépassait pas les 7.000 postes d'emploi lors des précédents mandats gouvernementaux. 40.000 titulaires de hauts diplômes ont été recrutés. L'investissement public est passé de 82 milliards de dirhams en 2007 à 163,3 milliards en 2011 permettant ainsi la création de 190.000 opportunités d'emploi dans les secteurs de la construction et des travaux publics. Le volume des investissements étrangers a augmenté de 15 % entre 2008 et 2010 par rapport à la période 2003-3007. 8) Au volet de la lutte contre la corruption et la prévarication : Le gouvernement a, à cet égard, pris plusieurs dispositions dont : - Au niveau des outils juridiques et institutionnels : ont été promulgués les lois et décrets d'application relatifs à la déclaration du patrimoine et la loi de protection des victimes, des témoins et des dénonciateurs des crimes de corruption. Un portail pour dénoncer les actes de corruption a été mis à la disposition des petites et moyennes entreprises. L'accord international de lutte contre la corruption a été entériné. L'Instance Centrale de Protection contre la Corruption a été créée. Le Conseil de la Concurrence a été dynamisé en 2008 après être resté gelé depuis sa création en 2001, et promu au rang d'institution constitutionnelle avec élargissement de ses attributions. De même qu'une unité de traitement des informations financières pour lutter contre le blanchiment d'argent a été créée, ainsi qu'un observatoire des mœurs douanières. - Au niveau disciplinaire et des sanctions : le nombre des personnes poursuivies dans des affaires de corruption et de prévarication a augmenté et a englobé, durant les quatre dernières années, plus de 29.340 personnes. - Au niveau de la lutte contre la rente et les privilèges : j'ai décidé la création d'une cellule au niveau de la primature pour examiner cette question et trouver les alternatives et solutions adéquates. La cellule a entamé son travail par la question de l'extraction des sables et il a été décidé, en 2010, l'interdiction totale de leur extraction dans les zones situées à l'intérieur du domaine public. Des instructions, en plus d'un cahier des charges, ont été adressées à ce sujet à messieurs les walis et gouverneurs. De même que fut promulguée une loi incriminant les actes d'extraction illégale des sables. Deux projets de loi ont, par ailleurs, été élaborés portant annulation du régime des agréments dans les secteurs du transport des voyageurs et de l'exploitation des carrières de sables. 9) Au volet de la promotion du monde rural : le budget d'investissement consacré aux villages est passé de 8 milliards de dirhams en 2007 à 20 milliards de dirhams en 2011. Deux millions d'habitants ont été désenclavés dans 363 communes rurales dépendant de 39 préfectures et provinces. Le taux de désenclavement des habitants ruraux a augmenté, passant de 54% à 72%. La cadence de réalisation annuelle des routes et voies rurales a été haussée de 33%. 11.274 km de routes rurales ont été lancés et 6.524 km ouverts à la circulation. Le taux de branchement du monde rural au réseau d'eau potable est passé de 85% à 91% alors que pour l'électrification, le taux a grimpé de 93% à 97%, permettant la connexion au réseau électrique de 30.000 nouveaux villages. Dans le cadre de l'aide aux petits agriculteurs, environ 200.000 agriculteurs ont été exonérés des charges des eaux d'irrigation au titre des saisons agricoles d'avant 2008 dans la limite de 10.000 dirhams avec exonération des intérêts y afférents. 90.550 agriculteurs ont bénéficié du soutien du Fonds de développement agricole pendant la période 2007-2011. Plusieurs autres initiatives et actions, que le temps ne permet pas d'en étaler les détails, ont été menées par le gouvernement que j'ai eu l'honneur de diriger. Nous sommes fiers du fait que le bilan de notre action a été positif et honorable dans des circonstances économiques dont tout le monde connaît la difficulté aux niveaux international et national. C'est d'ailleurs ce qui a qualifié notre parti à occuper, lors des dernières élections du 25 novembre 2011, la première place parmi les partis de l'ancienne majorité. Un saut qualitatif dans l'édification démocratique Notre fierté est d'autant plus grande que durant la même période (2007-2011), le Maroc a connu un saut qualitatif sans précédent en matière d'édification démocratique et de renforcement de l'Etat des institutions. Le point de départ a été le discours historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, le 9 mars 2011. Ce discours a constitué une réponse marocaine distinguée à l'agitation sociale et aux revendications exprimées par le peuple marocain pour la réforme et le changement. A travers ce discours, l'interaction positive entre l'institution monarchique et la société s'est fait valoir. S'est fait également valoir le courage et la sagesse de l'alternative civilisée offerte contre ce que notre région maghrébine et arabe a vécu. Les orientations royales avec leur forte volonté de réforme et le travail de la commission consultative chargée de la révision de la Constitution, ont débouché sur un nouveau texte constitutionnel avancé et sans précédent au regard de la méthode choisie pour son élaboration, de sa forme et de son contenu. Le peuple marocain, quasi-unanime, a adopté par référendum la nouvelle loi fondamentale compte tenu des réformes profondes qu'elle a apportées en matière de renforcement des garanties de respect des Droits de l'Homme, d'octroi de larges attributions au chef du gouvernement en tant que pouvoir exécutif et du Parlement en tant que pouvoir législatif, tout en faisant de la Justice un pouvoir indépendant. La nouvelle Constitution saluée internationalement On peut dire que la nouvelle Constitution avec ses spécificités précitées est venue faire accéder le Maroc à la démocratie authentique. C'est pourquoi elle a été hautement saluée par de nombreux Etats et organisations de par le monde. Je citerais en particulier l'Union Européenne, le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies, l'Organisation Human Rights Watch et autres. Le Parti préserve son rang avancé sur l'échiquier politique Mesdames et Messieurs, Sœur et frères, Malgré les allégations que certains adversaires politiques véhiculaient pour minimiser l'importance des réalisations auxquelles nous avons œuvré avec les composantes du précédent gouvernement, et contrairement à ce qui arrive de par le monde aux partis qui assument la gestion de la chose publique et qui se retrouvent ainsi avec une popularité entamée, le Parti de l'Istiqlal, après sa participation au gouvernement depuis 1998 et après qu'il ait dirigé le gouvernement précédent, a été consacré par les urnes à la seconde place aux dernières élections législatives dont tout le monde reconnaît la régularité. Ceci dit, le passage du parti de la première à la deuxième place ne signifie pas un recul puisqu'il a préservé la même force politique qu'il possédait dans la précédente Chambre des Représentants. Le parti a gardé sa position avancée sur l'échiquier politique marocain grâce à son enracinement dans la société, à sa présence sur tout le territoire national, à la confiance dont il jouit auprès des larges couches populaires, à la crédibilité de son discours, au réalisme de ses programmes, à la compétence de ses cadres, à l'efficience de sa prestation, à son bilan positif, à la vitalité de sa jeunesse et à la mobilisation de ses femmes. Au cours des prochaines séances de notre congrès, nous discuterons le rapport sur l'évaluation de la prestation des différents organes du parti et examinerons les solutions à apporter pour parer à certains dysfonctionnements apparus dans la gestion aux niveaux national, provincial et local. La participation du parti au nouveau gouvernement Après que Sa Majesté le Roi ait, conformément au dispositions du premier aliéna de l'article 47 de la Constitution, désigné Monsieur Abdelilah Benkirane chef de gouvernement, étant donné que son parti a occupé la première place aux élections législatives de 2011, le Parti de l'Istiqlal a répondu favorablement à l'invitation du chef de gouvernement désigné de participer au nouvel Exécutif, partant du fait que les résultats que l'Istiqlal a obtenus aux élections l'ont qualifié pour en faire partie. En plus, le parti tenait à poursuivre la réalisation des grands chantiers de réforme et des importants projets de développement que connaissent les différentes parties du pays sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste. Il tenait aussi à contribuer à la mise en œuvre démocratique de la nouvelle Constitution. La faiblesse de la représentation de la femme et l'absence de représentation du Sahara Si l'opération de formation du gouvernement a débouché sur une équipe de personnalités politiques, les circonstances dans lesquelles cette étape s'est déroulée ont fait que la représentation de la femme a été très faible et ne correspond nullement au poids de la gente féminine désormais important dans la vie politique, dans la société civile et dans la vie publique. La formation gouvernementale ne compte, de ce fait, qu'une seule femme alors que le précédent gouvernement en comptait, au départ, sept. L'absence de représentation des provinces sahariennes bien que ces dernières ne manquent pas de compétences et d'énergies a également été relevée. Aussi, nous appelons à rattraper ces faiblesses à la plus proche occasion. Le programme gouvernemental Le programme à l'élaboration duquel toutes les composantes du gouvernement ont contribué et sur la base duquel l'Exécutif a obtenu la confiance de la Chambre des Représentants conformément aux dispositions de la Constitution, ce programme est globalement en adéquation avec celui du Parti de l'Istiqlal et répond aux attentes des citoyens. Parmi ses principaux axes, je citerais : 1/ Le renforcement de l'identité nationale unifiée, la préservation de la symbiose et de la diversité de ses composantes et l'ouverture sur les langues, les cultures et les civilisations : ceci par la préservation de la place du référentiel islamique ; l'encouragement de la jurisprudence dans le cadre du juste milieu, de la modération et de la tolérance ; la dynamisation de l'académie de la langue amazighe ; la promulgation de la loi organique de la constitutionnalisation de l'amazighe ; l'encouragement de l'apprentissage des langues étrangères ; la promotion des valeurs de la citoyenneté, de la culture, de la créativité.... 2/ La consécration de l'Etat de droit, de la régionalisation avancée, de la bonne gouvernance garante de la dignité, des droits et libertés, fondée sur la véritable citoyenneté et liant la responsabilité à la reddition des comptes : cet axe englobe la mise en œuvre, démocratique et participative, de la Constitution ; l'interactivité avec le Parlement et l'opposition ; la réforme de la Justice et le renforcement de l'indépendance de l'autorité judiciaire ; la lutte contre la prévarication et la corruption ; le renforcement de la transparence et de la bonne gouvernance ; la contractualisation avec les régions dans le cadre de la régionalisation avancée ; la réforme de la fiscalité locale ; l'allégement de la centralisation administrative ; la réforme des structures publiques pour améliorer l'accueil et les services.... 3/ La poursuite de l'édification d'une économie nationale forte, aux affluents sectoriels et régionaux diversifiés, compétitive, créatrice de richesse et d'emploi, garante de la justice sociale. Font partie de cet axe : la poursuite et l'amélioration de la politique des grands chantiers ; la rationalisation des dépenses et la révision de la politique des achats publics pour maîtriser les coûts et diminuer les dépenses ; la réforme profonde de la loi organique des finances à même d'élaborer le budget sur la base des axes des politiques publiques ; l'adoption d'un nouveau régime comptable qui permette une bonne gouvernance financière publique ; la dynamisation du suivi et de l'évaluation des contrats d'investissements et des engagements des investisseurs pour les projets bénéficiant des incitations publiques ; l'adoption du partenariat entre les secteurs public et privé pour développer le secteur public, renforcer les infrastructures, combattre la rente et les privilèges dans le transport, les carrières, la pêche maritime, le foncier ; réformer le régime de compensation ; réformer le régime fiscal pour garantir la justice fiscale ; réformer la loi relative au contrôle financier de l'Etat sur les établissements publics ; doter les très petites entreprises d'un cadre juridique spécial (le promoteur social), leur réserver des produits bancaires adéquats et mettre en place des outils pour qu'elles bénéficient des marchés publics... 4/ L'amélioration et la dynamisation des programmes sociaux de façon à garantir l'accès équitable aux services vitaux comme l'enseignement, la santé, le logement et à consacrer la solidarité entre les individus, les catégories, les générations et les régions : ceci à travers le soutien des prix des produits de base par le biais de la Caisse de Compensation afin de maintenir le taux d'inflation à 2%, tout en maîtrisant le déficit budgétaire à hauteur de 3% ; la réduction du chômage et l'intégration des diplômés à hauteur de 8% ; l'amélioration des indices relatifs à la santé et à l'enseignement ; la réduction du taux d'analphabétisme à 20% ; le ciblage des catégories démunies par le soutien matériel conditionné par la scolarisation et la santé ; l'élargissement de la couverture médicale et la généralisation du programme d'assistance médicale ; l'amélioration de l'accès au logement ; la réforme des régimes de retraite ; la promotion du monde rural, des zones montagneuses et des oasis ; le renforcement du Fonds de développement rural ; la consécration de la discrimination positive au profit des femmes; l'intégration des jeunes ; la protection des personnes âgées. Dans le cadre du renforcement et de la concrétisation de ses choix sociaux, le programme gouvernemental a englobé la dynamisation et la création de nouveaux Fonds, à savoir : le Fonds de solidarité familiale pour la stabilité de la famille et le soutien des femmes veuves ou en situation difficile ; le Fonds d'indemnité pour perte d'emploi ; le Fonds de solidarité visant les catégories pauvres ; la Caisse de Sécurité Sociale pour les démunis ; le Fonds de soutien aux personnes à besoins spécifiques ; le Fonds de qualification sociale, le Fonds de Solidarité entre les régions. 5/ Le renforcement de la réaction positive du Maroc avec son environnement régional et mondial et le renforcement de la prestation publique pour la gestion des affaires des Marocains résidant à l'étranger : ceci pour consolider les relations de coopération avec les pays frères et amis, garantir un plus grand rayonnement à l'image du Maroc et améliorer son classement dans les rapports mondiaux portant sur les secteurs économique, de développement humain et de lutte contre la dépravation. Cet axe englobe également la promotion de la situation de la communauté marocaine à l'étranger. Le programme gouvernemental, une boussole définissant l'orientation à prendre A travers les axes principaux du programme gouvernemental, il apparaît qu'il s'agit d'un programme complémentaire dans ses contenus et vise à garantir les équilibres économiques et sociaux. Il comprend de nombreuses mesures à caractère social pour la protection des classes pauvres et moyennes et arrête une vision intégrée. En principe, il devrait constituer la boussole qui définit l'orientation de l'action durant la période du mandat gouvernemental. Le Parti mobilisé pour le succès du gouvernement Le Parti de l'Istiqlal est mobilisé pour la réussite du gouvernement et la réalisation des objectifs escomptés de son programme. Non seulement parce que le parti est l'une des composantes de l'Exécutif, mais aussi et surtout parce que nous croyons fermement que la réussite du gouvernement dans l'exécution de son programme ambitieux équivaut la réussite du Maroc dans la consécration de l'Etat démocratique moderne, l'édification d'une société où règnent les valeurs d'égalitarisme et d'entraide. C'est aussi le succès du Maroc dans face aux difficultés et contraintes résultantes des retombées de la crise économique qui affecte les différentes régions du monde. L'Exécutif doit agir en tant qu'institution responsable et solidaire Pour garantir l'efficacité et la crédibilité dans la réalisation du programme du gouvernement, il importe que l'Exécutif fonctionne comme une institution responsable et solidaire où tous les membres agissent collectivement sur la base de la concertation sur les questions principales, de la coordination entre les différents secteurs. Toutes les composantes du gouvernement doivent être totalement convaincues des décisions prises. C'est ainsi que l'harmonie au sein du gouvernement prend forme et que la confiance, condition essentielle du succès, règne entre ses composantes. Le respect du rôle de l'opposition Il faut avoir présent à l'esprit que la nouvelle Constitution fait assumer à l'opposition un rôle important dans le domaine législatif et de contrôle de l'action gouvernementale. Il est alors nécessaire de respecter la minorité qui constitue l'opposition et faciliter ses missions dans le cadre de l'Etat de droit et des institutions. De nombreuses missions en attente d'accomplissement De nombreuses missions attendent leur accomplissement. La sensibilité de l'étape politique exige d'agir rapidement, mais sans précipitation, pour la mise en œuvre démocratique de la Constitution et la préparation, à cet effet, des lois organiques, des lois et des décrets nécessaires. Il importe, au même moment, de préparer les échéances électorales régionales et locales qui devraient déboucher sur l'élection d'une nouvelle Chambre des Conseillers. Parallèlement, il est primordial de poursuivre les réformes dans les différents secteurs, de combattre la dépravation, de moraliser la vie publique, d'améliorer le niveau de vie des catégories démunies, de renforcer les valeurs de citoyenneté et de respect des droits de l'Homme.... La dynamisation de l'UMA, un choix stratégique Mesdames et Messieurs, Sœurs et frères, La vague grandissante de la mondialisation et l'agressivité concurrentielle politique et économique face auxquelles les Etats tentent de s'en sortir par l'adhésion à de grands regroupements économiques, exigent aujourd'hui d'agir dans le sens de la dynamisation de l'Union du Maghreb Arabe en tant que choix stratégique pour la mobilisation des énergies et des compétences régionales, la réalisation de la complémentarité économique, la garantie de la sécurité collective de la région, la réalisation des intérêts vitaux des peuples maghrébins et leurs aspirations à l'union, à la solidarité et au progrès. La réalisation de ces objectifs est tributaire de l'action sincère et sérieuse pour dépasser les résidus du passé et s'orienter vers l'avenir pour garantir la liberté de circulation entre les Etats de l'Union, ouvrir les frontières, placer les intérêts communs des Etats du Maghreb au-dessus de toute considération, prendre des positions communes à l'égard des questions internationales, coopérer avec les regroupements régionaux, particulièrement l'Union Européenne. Pas de séparation entre la question palestinienne et nos questions nationales Parmi les questions qui dominent toujours nos préoccupations, figure la question palestinienne depuis le drame de 1948 qui a été à l'origine de la division du territoire de Palestine et de la proclamation de l'entité sioniste. Le Parti de l'Istiqlal ne sépare pas entre la question palestinienne et les questions nationales. Considérant qu'il s'agit d'occupation illégale, le parti a toujours exprimé, par tous les moyens, sa solidarité avec le peuple palestinien qui a été dépossédé de ses terres et livré à l'errance. Ses souffrances se sont accentuées après l'occupation de l'ensemble des territoires palestiniens et d'autres territoires arabes en 1967. L'occupation continue, défiant les décisions onusiennes, avec poursuite de la politique d'agressivité à l'encontre du peuple palestinien, une politique qui ne se limite pas à la confiscation de la terre et à l'expulsion de ses ayants droit, mais agit aussi pour la judaïsation d'Al-Qods, la dénaturation de ses aspects arabe, islamique et historique, l'atteinte à la Mosquée Al Aqsa et la construction de davantage de colonies. En réitérant notre condamnation des crimes commis par l'entité israélienne dans les territoires occupés et du siège injuste imposé à Gaza, nous affirmons notre solidarité complète avec le peuple palestinien frère dans sa lutte juste et légitime pour la libération de son territoire et l'établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale. Nous appelons l'Organisation des Nations Unies à prendre les mesures fermes pour faire respecter ses Résolutions par l'entité israélienne et à agir sérieusement pour l'instauration de la paix, une paix fondée sur la récupération par le peuple palestinien de ses droits confisqués. Nous saluons hautement les efforts fournis par Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l'assiste, président du Comité Al-Qods, pour que triomphe la cause d'Al-Qods et de ses habitants et rendons hommage aux projets réalisés par Beït Mal Al Qods pour la préservation de l'identité de la ville sacrée. Nous appelons, en outre, les composantes palestiniennes à unifier leurs rangs et à se mobiliser ensemble, forts de la justesse de la cause pour laquelle ils combattent, pour se dresser contre la politique de l'agressivité et de l'occupation. La terrible boucherie en Syrie doit cesser Nous suivons avec beaucoup de souffrance ce qui se passe en Syrie où le peuple syrien frère fait l'objet de répression aveugle et de tueries sauvages uniquement parce qu'il a revendiqué la démocratie, la liberté et la dignité. Nous appelons la communauté internationale à intervenir d'urgence pour mettre fin à cette terrible boucherie, garantir la protection nécessaire des civils livrés à l'enfer de la machine militaire du régime syrien. Nous saluons le soulèvement des peuples arabes Nous saluons le soulèvement des peuples arabes contre les régimes despotiques et souhaitons son couronnement par l'alternative de la démocratie qui garantit le respect de la volonté populaire et réduit à néant les barrières entravant la renaissance de notre nation arabe et son progrès. Renforcement des relations maroco-africaines Du fait de son appartenance à l'Afrique, le Maroc a œuvré pour le raffermissement des liens de solidarité avec les frères africains. Le « Groupe de Casablanca » avait formé, en 1961, le noyau dur de l'organisation africaine. Le Maroc apporte tout le soutien et l'appui aux mouvements de libération en Afrique. De même qu'il a fait des questions de développement dans notre continent une priorité essentielle de son activité diplomatique dans les différents rassemblements régionaux et internationaux, appelant la communauté internationale à mettre en place un programme de développement ambitieux au profit de l'Afrique. Aujourd'hui, les relations maroco-africaines se sont renforcées à travers les outils de coopération bilatérale dans les différents secteurs économiques, productifs et d'enseignement. Des liens très solides associent le Maroc à de nombreux Etats africains. 8.000 étudiantes et étudiants africains poursuivent leurs études dans les établissements universitaires et les Instituts Supérieurs marocains, moyennant des bourses marocaines. Le Maroc a décidé d'élargir et de développer ses relations avec les Etats subsahariens dans les domaines culturel, sportif et commercial et dans les politiques d'eau, d'environnement et de pêche maritime. Notre pays a décidé de renforcer la coopération avec les pays du Sahel pour combattre le terrorisme et le crime organisé transnational et cerner les conflits sécessionnistes et les guerres civiles qui déchirent les peuples et épuisent leurs énergies. La coopération avec l'Union Européenne Eu égard à sa position géographique distinguée, le Maroc s'est attelé, depuis l'indépendance, à jeter les points de la communication et de la coopération avec les pays européens à travers plusieurs accords. Il est ainsi parvenu, et il le seul à le faire jusqu'à aujourd'hui, à obtenir un statut avancé dans son partenariat avec l'Union Européenne. Ceci traduit une reconnaissance de la justesse de ses choix, de l'efficacité de sa diplomatie et de la crédibilité de ses efforts pour l'édification démocratique et le développement économique et social. Lorsque s'est tenue la première conférence au Sommet entre l'Union Européenne et le Maroc dans la ville de Grenade, j'ai eu l'honneur de représenter Sa Majesté le Roi à cette conférence qui a tracé les horizons d'une coopération servant nos intérêts communs. Le Sommet a salué les efforts entrepris par le Maroc dans le domaine de la protection des Droits de l'Homme et dans la mise en œuvre des chantiers de réformes. Il importe de poursuivre l'action sérieuse pour bien exploiter les opportunités offertes par la coopération avec l'Union Européenne dans ses larges horizons, compte tenu des acquis concrets que cette coopération garantit. Le Maroc et son environnement occidental Pour renforcer la place du Maroc comme point d'intersection entre l'Amérique et l'Europe, il importe de consolider ses relations historiques avec les Etats Unis d'Amérique avec lesquels notre pays a signé un accord portant création d'une zone de libre-échange entre les deux pays. Il importe tout aussi de poursuivre la politique de raffermissement des relations culturelles et commerciales avec les pays d'Amérique latine eu égard aux liens existants entre nous du fait du patrimoine culturel et civilisationnel andalous commun. Jeter davantage de ponts de coopération avec les pays asiatiques Le Maroc est lié, par des relations distinguées, à de nombreux pays asiatiques, particulièrement la Chine Populaire, l'Inde et le Japon. Du fait de l'important développement que connaissent de nouvelles forces économiques asiatiques, il est primordial de jeter davantage de ponts de coopération et d'échanges commerciaux et culturels avec les pays du continent asiatique. De nouveaux concepts dans les relations internationales Compte tenu de l'évolution de la réalité internationale et de l'émergence de nouveaux concepts dans les relations internationales, concepts se rapportant aux droits de l'Homme, à la situation de la femme et de l'enfant, à l'environnement et au développement durable, en plus de l'apparition de nouveaux intervenants dans les relations internationales (parlements, organisations, élues, ONGs, élites des sphères de l'économie, de la pensée et des médias), compte tenu de tout cela, nous appelons la diplomatie marocaine à exploiter toutes les opportunités pour agir efficacement et à élargir le domaine d'action devant la diplomatie parallèle institutionnelle, partisane et civile, afin qu'elle accomplisse son rôle plus efficacement dans la défense des questions nationales. L'humanisation de la mondialisation et la promotion de la paix Dans le même contexte, nous appelons la diplomatie à tenir compte, dans ses échanges internationaux, du caractère stratégique de la sécurité globale où se fondent les préoccupations politiques, économiques, culturelles et environnementales et à contribuer à l'humanisation de la mondialisation et à la promotion de la paix fondée sur la justice, l'équité, le respect de la volonté des peuples, de la souveraineté des Etats et de leur intégrité territoriale. L'attachement aux principes et l'unité des rangs Mesdames et Messieurs, Sœurs et frères, Avant de conclure ce rapport, permettez-moi d'exprimer à mes chers compagnons ma profonde émotion et d'achever ma mission après plus de 50 ans de militantisme sur tous les fronts, une période couronnée par la décision Royale de me nommer Premier ministre, puis chef de gouvernement, mission que j'ai assumée pendant quatre années. Durant ces 50 ans, j'ai tissé des relations fortes et solides, fondées sur l'amour et la fraternité, avec toutes les sections du parti et toutes ses organisations parallèles. Nous avons, ensemble, sacrifié notre quiétude. Nous-nous sommes très souvent absentés de nos petites familles pour que ce parti demeure la tête haute, majestueux. Je serais heureux quand je retrouverai l'action au sein de la cellule dépendant du quartier dans lequel j'habite depuis plus de 40 ans. En achevant ma mission, je lance un appel fervent à toutes les sœurs et à tous les frères au Parti de l'Istiqlal pour demeurer attachés à l'unité des rangs et aux principes sur la base desquels nous avons reçu notre éducation au sein du parti, d'opter pour l'autocritique et la reconsidération de soi dans l'action organisationnelle et politique du parti, de renouveler la résolution pour poursuivre le route vers la réalisation des objectifs du parti en matière d'édification du Maroc démocratique, égalitaire, avancé et uni. Wa Assaloumou Alaïkoum wa Rahmatou Allah wa Barakatouhou.