Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Plan « Halieutis » Objectif : Un chiffre d'affaires à l'export de 3,1 milliards de dollars et une part du marché de 5,4%
Développement d'une pêche performante et création de pôles de compétitivité
En perspectives, une nouvelle stratégie de développement intégré du secteur halieutique au Maroc, baptisée plan « Halieutis », a été lancée. Cette stratégie est structurée autour de trois axes majeurs, à savoir l'exploitation durable des ressources et la promotion d'une pêche responsable, le développement d'une pêche performante en faveur d'une qualité optimale dans le traitement des produits, et l'amélioration de la compétitivité afin de conquérir de nouvelles parts de marché. En termes d'actions stratégiques structurantes, le plan « Halieutis », intègre la mise en place de plans d'aménagement des pêcheries (poulpe, crevettes et pélagiques), le développement de l'aquaculture qui pourrait alléger la pression sur le stock halieutique et la mise en place de pôles de compétitivité. Outre l'objectif d'atteindre un PIB de 21 milliards de dirhams, la stratégie Halieutis a pour ambition, sur le plan des exportations des produits de la mer, de multiplier par 2,6 le chiffre d'affaires à l'export pour atteindre 3,1 milliards de dollars à l'horizon 2020. De même, il est question d'améliorer la part du marché marocain au niveau mondial pour atteindre 5,4% en 2020 au lieu de 3,3% en 2007. Avancées significatives Concernant l'état d'avancement de la nouvelle stratégie du secteur des pêches, au terme de 2 années de son exécution, plusieurs projets ont été lancés enregistrant un état d'avancement significatif (14 projets lancés selon le Département de tutelle). Parmi les plus grandes avancées, il y a lieu de citer celles relatives à la gestion de la ressource halieutique suite à la mise en place, au cours de l'année 2010, des plans d'aménagement des petits pélagiques, de la crevette et du merlu et celui des algues marines. De même, le département des pêches a interdit, depuis juin 2010, l'utilisation des filets maillants dérivants, dans un but de préservation de la biodiversité marine et de la protection d'espèces vulnérables capturées accidentellement. Le département a également renforcé les mesures de contrôle. Parmi les mesures entreprises, figurent aussi la création de l'agence de développement de l'aquaculture et la mise en place du global operator dont la mission a été confiée depuis juin 2010 à l'Office National des Pêches. S'y ajoutent également l'actualisation du dispositif juridique et le lancement de deux pôles de compétitivité, l'un à Agadir et l'autre à Tanger. Par ailleurs, en termes de premiers résultats de la nouvelle orientation axée sur la valorisation à terre, l'industrie de la conserve a amélioré son approvisionnement de 72% sur les onze premiers mois de l'année 2010 et son chiffre d'affaires à l'export s'est établi à près de 4,5 milliards de DH. En revanche, la congélation a reculé de 16%, entraînant la chute de l'activité huile et farine de poisson qu'elle fournissait allègrement. C'est à ces niveaux que se situe l'essentiel des points d'achoppement. De même, l'industrie de transformation des produits de la mer a connu en 2011 une baisse significative des quantités transformées (-45%), et ceci pour l'ensemble des branches à l'exception de la congélation. Cette baisse d'activité s'explique notamment par le recul des débarquements des captures pélagiques affectant ainsi l'approvisionnement des unités de conserveries (baisse de 59%). Consensus à approfondir avec les opérateurs La filière halieutique se caractérise par la présence de plusieurs organisations professionnelles avec des intérêts parfois divergents, ce qui requiert au préalable un consensus des opérateurs concernés pour leur adhésion aux différentes réformes à engager pour le développement du secteur. A ce titre, au terme de deux années de mise en oeuvre du Plan Halieutis, censé répondre à une série de contraintes et de défaillances rencontrées dans le secteur, les professionnels ont soulevé quelques réserves dont le plan devra tenir compte sans, toutefois, le remettre en cause fondamentalement. Concernant la gestion de la ressource, les professionnels mettent l'accent sur l'absence d'une véritable politique de gestion des ressources, ce qui pourrait engendrer une exploitation déséquilibrée des stocks et limiterait l'efficacité des mesures mises en place jusqu'à maintenant dans le cadre de la nouvelle stratégie. Quant à la ressource humaine, élément fondamental de développement du secteur, la profession juge qu'elle n'a pas été suffisamment prise en considération dans le Plan Halieutis et que la communication interne reste insuffisante. En effet, l'offre de formation, l'accompagnement des marins lors des arrêts de pêche, l'assurance d'un revenu minimal et l'attractivité du secteur de la pêche sur le plan social dans le Plan Halieutis, sont pour les professionnels des aspects qui n'ont pas été suffisamment pris en compte dans la nouvelle stratégie. De même, la question de la répartition de l'effort de pêche suscite la critique des professionnels, du fait qu'il est surdimensionné au Nord et sous-dimensionné au Sud et jugent que le Plan Halieutis est également censé répondre au problème du déséquilibre géographique de la pêche. De plus, la désorganisation des circuits de distribution et la contrainte logistique sont également des axes soulevés par les professionnels en tant que freins à l'amélioration de la compétitivité du secteur et dont la structuration contribuerait efficacement à l'atteinte des objectifs du Plan Halieutis. Par ailleurs, dans l'objectif de fédérer les professionnels du secteur de la pêche et leur permettre de s'approprier la stratégie de développement du secteur, un salon qui porte le nom Halieutis a été crée sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI et a été organisé à Agadir du 26 au 29 janvier 2011. La réussite de cette grande manifestation augure de meilleures perspectives dans l'appropriation du plan Halieutis.