Le problème de l'habitat menaçant ruine se pose aujourd'hui avec acuité et interpelle les responsables des différents départements ministériels concernés à intervenir de toute urgence et selon une approche concertée et basée sur une vision globale pour éviter que de nouveaux drames ne se produisent. En effet, il ne se passe pas de jour sans qu'on apprenne que, dans l'ancienne médina de telle ou telle ville, des logements s'effondrent, causant la mort de plusieurs victimes et menaçant la vie des occupants des demeures avoisinantes. Certes, les responsables déclarent avoir prévenu les habitants de ces logements menaçant ruine que ces derniers risquent à tout moment de s'effondrer et qu'ils doivent, par conséquent, les quitter avant qu'il ne soit trop tard. Malheureusement, les habitants de ces logements refusent de les quitter d'abord parce qu'ils payent un loyer très bas et parce que, d'autre part, ils n'ont pas d'alternative et, compte tenu de leur niveau de vie et de leur maigre revenu, ils ne peuvent payer le loyer d'une autre habitation. De plus, et comme on le constate dans plusieurs villes, des constructions anarchiques ont été faites avec l'édification de plusieurs étages sans autorisation et sans plan architectural. La complicité des autorités locales et des élus communaux, qui laissent se propager de telles constructions illégales, complique le problème et accentue les risques de l'effondrement des maisons construites à l'origine depuis plusieurs décennies. Le problème ne date pas donc d'aujourd'hui, mais on l'a relevé des années durant sans qu'on parvienne à trouver une solution qui épargne la vie des citoyens habitant dans des demeures menaçant ruine. Certes, des efforts considérables ont été entrepris pour éradiquer les bidonvilles et plusieurs agglomérations ont été déclarées « villes sans bidonvilles », mais il fallait accorder le même intérêt aux habitations menaçant ruine et tenir compte des dangers qu'elles présentent pour la vie des citoyens. Le relogement des habitants de ces demeures qui risquent à tout moment de s'effondrer doit figurer parmi les axes fondamentaux de la politique gouvernementale. Il faut accorder la priorité aux habitants de ces demeures menaçant ruine pour l'acquisition d'un logement social et tenuir compte de leur pouvoir d'achat et de leur niveau de vie en général. Il ne suffit pas d'aviser les habitants de ces logements menaçant ruine que leur vie est en danger et qu'ils doivent, sans tarder, abandonner ces habitations. De même, il ne faut pas se contenter de les expulser de leurs demeures sans leur proposer une solution de rechange. Il ne faut pas éviter un drame et créer un autre pour ces citoyens généralement démunis et qui n'ont où aller. Un logement à bas prix et avec des facilités de paiement pourrait résoudre en partie le problème et sauver des vies humaines. La généralisation des agences de réhabilitation des anciennes médinas, à l'instar de celle de la ville de Fès, doit aider à restaurer les habitations menaçant ruine et éviter leur effondrement. Des solutions urgentes doivent être trouvées à ce problème, car il y va de la vie des citoyens et de leur sécurité.