La coopération marroco canadienne dans le domaine agricole vient d'être renforcée. En témoigne le Protocole d'Entente signé, en marge du SIAM 2012, par le ministre de l'agriculture marocaine et son homologue canadien et qui a pour objet de promouvoir, d'encourager et de faciliter la coopération dans les domaines de l'agriculture, l'agroalimentaire et leurs secteurs connexes. Les premiers domaines de coopération, qualifiés de prioritaires, porteront sur un certain nombre de points dont la santé des animaux, la protection des végétaux et la salubrité des aliments conformément aux priorités préétablies entre les parties ; le développement de la production agricole animale et végétale (conduite de programmes d'amélioration génétique de l'élevage laitier, alimentation animale, production des semences certifiées, introduction de variétés végétales performantes, politique de qualité des produits agricoles, agriculture durable, etc.) ; le volet recherche, formation, transfert d'expertise et de technologie et échange d'information (recherche agricole, transfert de technologies, échange d'informations sur les politiques agricoles et commerciales, statistiques agricoles, le conseil et la formation professionnelle agricole, gestion du risque agricole, suivi et évaluation des programmes et projets agricoles) et un autre volet affèrent à la veille commerciale et le développement des marchés agricoles (Mise en place d'un observatoire de veille, régulation des marchés, mise en marché collective des produits agricoles) ainsi qu'un renforcement du partenariat et de la coordination (Administration et secteur privé). Le secteur agricole canadien participe à hauteur de 8% au PIB national, avec une forte variation d'une région à l'autre. L'agro-industrie vient au deuxième rang de l'industrie manufacturière du pays. En plus de sa position de l'un les plus grands producteurs de céréales, le Canada est le plus grand producteur et exportateur de lin, de Porc, de Bœuf et de bétail. Par conséquent, la balance commerciale canadienne est nettement positive en matière de produits agro-alimentaires entre le Canada et les autres pays du monde. Pour simple rappel, le Canada dispose d'un secteur agricole et agroalimentaire qualifié de très développé et représente, à cet effet, un marché potentiel pour l'importation des céréales et légumineuses et pour la valorisation de la production nationale agrumicole. Déjà, plus de 70% de la balance commerciale entre le Maroc et le Canada est constituée de produits agricoles et le Canada de blé et de légumineuses de bonne qualité, s'intéresse jusqu'ici surtout à la clémentine, l'huile d'olives et les agrumes. Ce qui fait qu'au égard aux potentialités du marché canadien pour les produits agricoles marocains, des efforts devront être consentis en vue de diversifier les exportations marocaines en dehors des agrumes et conserves végétaux, notamment en matière d'exploration de niches de marchés pour les produits de terroir. Et c'est sans nul doute ce qui justifie jusqu'ici l'idée de projet d'accord de libre-échange entre les deux parties. Un communiqué du département de l'Agriculture précise à cet effet que cet accord, qui a déjà fait l'objet de discussions informelles et qui ont permis d'identifier des points de convergence et des flexibilités nécessaires pour garantir les intérêts économiques des deux pays, représenterait pour le Maroc, un défi additionnel dans le processus d'ouverture progressive et équilibrée de son économie. Et il a lieu de préparer une feuille de route, englobant l'ensemble des prérequis, nécessaires pour le cadrage d'éventuelles négociations.