Feu Abdeljabbar Shimi, qui a rendu l'âme mardi à l'aube, était "une voix courageuse" au service du droit à l'écriture et à la différence, souligne l'Union des écrivains du Maroc (UEM), relevant que les créateurs marocains ont perdu en ce journaliste chevronné "un fort soutien". Abdeljabbar Shimi a indéniablement marqué les scènes culturelle et journalistique nationales pendant plus de cinq décennies "de travail inalassable, d'action pour l'ancrage des valeurs de citoyenneté authentique et vivante au sein de la société et dans la vie culturelle, artistique et politique", rappelle l'UEM dans un faire-part. La production littéraire et journalistique du défunt a développé "des idées et des positions militantes profondes" qui ont eu un "impact certain" sur le lecteur, poursuit-on de même source, notant qu'il était l'un des fondateurs de l'Union des écrivains du Maroc et l'un des novateurs dans le domaine de l'écriture de la nouvelle au niveau national. Né à Rabat en 1932, le défunt était connu pour sa contribution inestimable au domaine de la presse, en tant que Rédacteur en chef, durant plusieurs années, du journal +Al Alam+, qu'il a intégré en 1957. Considéré comme un des pionniers de la presse littéraire au Maroc, il a publié, en 1964, avec Mohamed Larbi Messari et Mohamed Berrada la revue "La nouvelle et le théâtre". Il laisse à la postérité également un recueil de nouvelles sous le titre évocateur "Al Moumkin min almoustahil" (Le possible de l'impossible) et une compilation de la célèbre chronique "Bikhatti Lyad" (Ecrit à la main) qu'il a tenue, de longues années durant, sur les colonnes du quotidien "Al Alam".