Le président de la Chambre des représentants, Karim Ghellab, a appelé, dimanche à Kampala, à amorcer une réforme et une mise à niveau de l'action parlementaire qui constitue l'ossature et l'épine dorsale de la démocratie et son institution centrale et à œuvrer en vue de rendre cette action “efficiente, ouverte et transparente reflétant les préoccupations des citoyens”. M. Ghellab, qui intervanait lors des travaux de la 126ème Assemblée de l'Union Interparlementaire (UIP), qui se déroulent du 31 mars au 5 avril dans la capitale ougandaise, a souligné que toute réforme démocratique doit accorder de la priorité au Parlement, estimant que “la démocratie n'existe pas en l'absence d'un Parlement efficient et crédible”. Dans ce sens, il a plaidé pour le renforcement de l'image du Parlement, la consécration de la culture démocratique et l'immunisation des mécanismes et des valeurs de la démocratie contre “l'abstention, la récusation et le rejet”, tout en veillant à conférer à l'action du Parlement plus de clarté et de proximité auprès des citoyens et à la rendre une Institution qui traduit et exprime le pouls de la société. La mise à niveau de l'action parlementaire et la réforme démocratique exigent un soutien financier, a-t-il dit, exhortant, dans ce sens, les institutions de financement internationales à traiter directement avec les Parlements et à garantir les aides financières destinées aux programmes de réforme à travers des dons et autres moyens, outre la mise en place de mécanismes de soutien direct à l'action parlementaire, au lieu que cet appui soit réservé exclusivement aux gouvernements. M. Ghellab a préconisé, dans ce sens, la mise sur pied d'une instance exécutive relevant de l'UIP, qui sera spécialisée dans le soutien institutionnel de l'action parlementaire et chargée de l'élaboration de programmes de coopération issus des financements avec l'assistance technique y afférente de nature à permettre aux organes de l'UIP d'avoir un droit de regard sur l'ensembles des dispositifs susceptibles de concrétiser cet objectif et ce, dans le cadre de la coopération entre l'UIP et l'Organisation des Nations unies. D'autre part, le président de la Chambre des représentants a estimé que le rendement du Parlement n'est toujours pas évalué en fonction de la production législative et du contrôle, mais également par le biais de la nature des relations entre cette institution et les citoyens, en particulier à travers les composantes de la société civile et des médias. Evoquant l'expérience parlementaire marocaine, M. Ghellab a précisé que le Royaume s'est inspiré des expériences démocratiques mondiales aussi bien au niveau de l'édification de son système constitutionnel qu'en matière d'élaboration de l'arsenal législatif et juridique, ainsi que dans le domaine de la pratique démocratique. Le Maroc a franchi de grands pas en vue de permettre au citoyen de suivre en direct les travaux du Parlement à travers la télévision, la radio, la presse écrite et l'Internet, outre la création du Parlement de l'enfant destiné à éduquer les générations montantes à la pratique démocratique, a-t-il noté. A cet égard, M. Ghellab a rappelé la décision du Parlement marocain de faire participer certaines composantes de la société à une journée d'étude sur le règlement intérieur de la Chambre des représentants, malgré que ce règlement relève strictement d'une question interne, ainsi que l'organisation par le Parlement d'un débat national sur les médias et la société avec la participation de partis politiques, de syndicats et d'associations. Le président de la Chambre des représentants préside une délégation parlementaire aux travaux de l'Assemblée de UIP. Le débat général de cette réunion est consacré à la situation politique, économique et sociale dans le monde et traite du thème général “combler le fossé entre les Parlements et les citoyens”. Fondée en 1889, l'UIP regroupe 159 Parlements nationaux et 9 Organisations régionales. Elle est présidée, depuis 2011, par le Marocain Abdelwahed Radi pour un mandat de trois ans.