Les funérailles du parachutiste franco-marocain, Imad Ben Ziaten, abattu le 11 mars à Toulouse, ont eu lieu, hier dimanche, à M'diq, en présence d'officiels marocains et français, des membres de la famille du défunt et d'une grande foule d'habitants de la ville venus lui rendre un dernier hommage. L'avion transportant la dépouille mortelle de Imad Ben Ziaten était arrivé samedi soir à l'aéroport de Rabat-Salé. La dépouille a ensuite été par la suite transférée à M'diq, sa ville n atale. Le secrétaire d'Etat français à la Défense chargé des anciens combattants, Marc Laffineur, ainsi qu'une délégation du 1er régiment du train parachutiste, comprenant deux colonels et des collègues d'Imad, ont accompagné la famille de la victime et plusieurs proches, à bord de ce vol de la Royal Air Maroc. M. Laffineur et la délégation l'accompagnant ont représenté la France à la cérémonie d'inhumation de ce maréchal des logis, le chef Imad, tué de sang froid par le franco-algérien Mohamed Merah, qui a assassiné six autres personnes dans le sud-ouest de la France, dont deux autres militaires à Montauban, trois enfants et un enseignant juifs à Toulouse. SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, avait ordonné la prise en charge personnelle des frais d'inhumation de la dépouille de feu Imad Ben Ziaten. La famille du défunt a été accueillie, à son arrivée à l'aéroport de Rabat-Salé, par le ministre de l'intérieur, Mohand Laenser, le ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur, Charki Draiss, le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, ainsi que par plusieurs autres personnalités civiles et militaires. Dans une déclaration à la presse, M. Laenser a indiqué que la présence d'une délégation officielle pour l'accueil de la dépouille mortelle d'Imad Ziaten et de sa famille témoigne de la haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure ses Sujets. Le Secrétaire d'Etat français à la Défense chargé des anciens combattants a indiqué, pour sa part, qu'il "s'agit là d'un deuil. C'est dramatique aussi bien pour la famille du défunt que pour la France". Latifa, la mère du parachutiste franco-marocain a déclaré avec émoi: "j'ai souffert et je souffre encore. J'ai perdu un fils de 30 ans, un soldat qui servait la France. Il est mort comme ça gratuitement". Avant le départ de la dépouille pour le Maroc, une marche blanche, silencieuse, a été organisée à la mémoire de la victime dans sa ville natale près de Rouen (nord-ouest). Quelque 400 personnes s'alignaient derrière une banderole blanche où figurait le nom d'Imad avec celui des six autres victimes du "tueur au scooteur": "on n'oubliera jamais". L'émotion était palpable, aussi bien chez la famille que chez les nombreuses personnes, voisins, amis et membres de la communauté marocaine, à leur tête le Consul général du Maroc à Pontoise, Mohamed Chham, venus la soutenir dans ce moment difficile. "J'ai perdu l'être le plus cher que j'ai. Personne ne pourra réparer cela", pleurait Latifa, la mère qui portait le portrait de son fils dans les bras. Dans sa douleur, elle n'a pas omis de remercier SM le Roi Mohammed VI pour la haute sollicitude royale et la prise en charge personnelle des frais d'inhumation de feu Imad Ben Ziaten. Comme sa mère, Naoufal, frère d'Imad, regrette que le tueur soit mort avant qu'il ne puisse rendre de ses actes devant la justice. "On voulait qu'il soit jugé", a-t-il dit. En tête du cortège, les membres de la famille n'arrivaient pas à contenir leurs larmes, entourés par leurs proches, amis et voisins venus nombreux honorer la mémoire du défunt. "Je le connaissais depuis que je suis toute petite. C'est dommage qu'il ait une fin aussi tragique", a déclaré une voisine. Fleurs blanches à la main, d'autres marchants, sans liens avec la famille, y compris des élus locaux, ont tenu à être présents en signe de compassion, mais surtout pour exprimer leur rejet à toute forme de terrorisme. "Je ne connaissais pas personnellement la victime. Je compatis avec les membres de sa famille. Je comprends ce qu'ils peuvent ressentir", a expliqué l'un d'eux. A l'instar d'autres participants, il portait un tee-shirt blanc avec la mention: "Imad repose en paix".