Des sources sûres ont précisé à « L'OPINION » qu'un programme spécial dédié au monde rural sera éminemment annoncé et comporte, entre autres, la suspension des droits de douane pour l'importation de l'orge et le sauvetage du cheptel. Une initiative fort louable qui aurait le mérite de venir en aide aux agriculteurs et témoigner ainsi d'une certaine solidarité avec le monde rural. Un monde qui, de par la valeur ajoutée qu'il génère et les opportunités d'emploi qu'il procure, contribue largement au développement socio-économique du pays et vit ces derniers temps une situation des plus difficiles. D'un côté, les précipitations salutaires, qui sauveraient ce qui peut encore l'être, font défaut et les termes des échanges agricoles tendent de plus en plus à se détériorer tant au niveau de la production végétale qu'au niveau des activités qui lui sont intimement liées. Déjà, au niveau des aliments de bétail, les prix évoluent à des proportions, pour le moins non raisonnables. Les éleveurs qui ne peuvent s'acquitter des frais des unités fourragères, se sentent bien obligés de brader leur cheptel à des prix dérisoires. Une manière pour eux de récupérer une partie de l'investissement initial engagé au tout début de la campagne agricole. En agissant ainsi, les petits fellahs espèrent se doter d'argent liquide qui leur permettrait éventuellement de prendre le risque de se « lancer » dans des spéculations à cycle végétatif relativement court. D'autres fellahs pensent autrement et comptent sur les pouvoirs publics pour leur venir en aide moyennant un plan de sauvetage. Les plus avisés d'entre eux estiment que les pouvoirs publics devraient envisager sérieusement la possibilité de suspendre les droits de douane relatifs à l'importation de l'orge et prévoir aussi des possibilités de subvention beaucoup plus conséquentes. Lesquelles subventions, si elles sont bien menées, auraient le mérite de rendre les prix de l'orge et des fourrages céréaliers beaucoup plus accessibles. N. BATIJE