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Chambre de Commerce Suisse au Maroc La crise européenne n'aura aucun impact sur le système financier marocain
Trouver une solution au déficit de la balance commerciale, une priorité
La conjoncture économique difficile que traverse la zone euro, principal partenaire du Maroc, ne manquera pas de toucher l'économie marocaine. C'est ce que souligne, en tout cas, la Chambre de Commerce Suisse au Maroc ((CCSM) dans sa revue d'information, ajoutant cependant qu'il n'y a pas de risque de contagion sur le plan financier. Et ce, pour deux principales raisons. D'abord, le système marocain est très peu intégré au système international et la politique de change, assez restrictive, limite fortement les mouvements de capitaux à l'extérieur du pays. La seconde raison, c'et que l'endettement public est relativement maîtrisé (60% du PIB). Pour la CCSM, la récession économique dans la zone euro, dont les effets sont déjà palpables (politiques d'austérité, chômage en hausse, contradiction de la demande intérieure…), pourra impacter le Royaume au moins à quatre niveaux : repli de la demande extérieure adressée au Maroc, le recul des transferts en provenance des MRE, la baisse des recettes touristiques et des flux d'investissements étrangers. La tendance commence déjà à se dessiner, souligne la CCSM. Selon les chiffres de l'Office des Changes, arrêtés au troisième trimestre 2011, indique la même source, le déficit de la balance commerciale a atteint un record : plus de 138 milliards de dirhams, soit une hausse de 24% par rapport à la même période en 2010. Pis encore, les achats du Royaume croissent plus que ses ventes. Au moment où les importations progressent de 20%, les exportations, elles, ne gagnent que 16%. La situation de la balance des paiements, elleaussi, n'est pas pour arranger les choses. Après des années fastes, de 2000 à 2007, cette dernière a perdu son équilibre et pique désormais du nez. La CCSM cite à cet égard les estimations du Haut Commissariat au Plan (HCP) selon lesquelles le compte des transactions courantes devrait atteindre un déficit de 4,3% du PIB en 2011, soit à peu près 35 milliards de dirhams. Autre indicateur qu'il va falloir suivre de très près selon la CCSM : les investissements directs étrangers (IDE). La conjoncture en Europe, combinée à la tension qui plane sur les pays du Maghreb, ne fait pas recette. La preuve : le Royaume draine moins d'investisseurs étrangers qu'auparavant. Selon les chiffres de l'Office des Changes, ces derniers se sont établis à près de 18 milliards de dirhams fin septembre, contre 21,4 milliards l'année précédente, soit une baisse de 15,7%. Pire, en comparaison avec la moyenne des neuf premiers mois des années 2006 à 2010 (23,5 milliards), la baisse s'est encore accentuée. Au-delà des retombées sur la croissance et l'emploi, le recul des IDE impacte négativement la balance des paiements. Avec des recettes de 32 milliards en 2010, ceuxci sont désormais en troisième position des flux financiers, juste derrière le tourisme et les transferts des MRE. Heureusement, tourisme et transferts font un pied de nez à la crise et affichent une bonne santé. Le tourisme et les envois des MRE ont en effet repris du poil de la bête. A fin septembre, leurs recettes sont en hausse de, respectivement, 5,3 et de 8,2%, soit, en tout, quelque 90 milliards de dirhams. Face à cette situation, poursuit la même source, Bank Al-Maghrib a été obligée de revoir ses prévisions de croissance pour 2012. Une année qui devrait connaître un taux de croissance situé entre 4% et 5%. Il est donc clair qu'il faut agir rapidement afin d'anticiper les effets de la crise européenne. Trouver une solution au déficit de la balance commerciale, de plus en plus inquiétant, est sans doute une priorité, estime la CCSM. A noter que le CMC (Centre Marocain de Conjoncture) vient de rendre publique les résultats de son sondage effectué auprès des principaux opérateurs économiques marocains portant sur leur réaction et anticipations face à la crise. Il en résulte essentiellement que le sentiment d'attentisme toucherait 80% des opérateurs, attitude qui s'expliquerait principalement par la persistance de la crise dans les pays partenaires du Maroc (55% des opinions) et l'accentuation des rythmes de réformes au plan interne (40%), et très faiblement par le Printemps arabe (moins de 5%).….