«Home sweet home » avaient pour habitude de titrer à grandes manchettes les tabloïds anglais à chaque fois que l'équipe d'Angleterre rentre au pays après un fiasco. Ce double vacatif « home sweet home » qui évoque la douceur et le confort sied bien à un onze national qui n'a pas su s'adapter aux affres et à la fournaise inhérents au continent dit noir. Avec un entraîneur catalogué parmi les meilleurs, faisant dans le genre des joueurs « galactiques » et un bureau fédéral chapeauté par des golden boys à la réussite professionnelle et personnelle insolente, on croyait que rien ne pouvait nous arriver, que les avatars du passé lointain ou récent étaient derrière nous et qu'il suffisait de se pencher pour ramasser la timblale et le pompon. Seulement, une CAN, fût-elle en l'absence des épouvantails appelés Egypte, Cameroun, Nigeria, ne s'attrape pas au lasso et ne se gagne pas au bout d'une télécommande comme l'a laissé entendre si naïvement d'ailleurs, Eric Gerets. Maintenant que les choses sont ce qu'elle sont devenues, qu'adviendra-t-on de nous ? j'ai envie de dire de quoi demain sera fait ? et à quelle « m'rouziya » et à quelle sauce sera mangé le coach national alors qu'il y a une semaine encore, il croulait sous les plus beaux des superlatifs ? Autant dire que le « poivre » va trinquer, comme jamais, le calice et la coupe jusqu'à la lie. D'ailleurs, ses oreilles ont déjà siffilé au Gabon même au point d'évoquer à demi-mots une probable destitution. Maintenant, certains analystes à la petite semaine qui se relaient en air et in live lui ont déjà préparé l'échafaud et la guillotine et lui promettent un retour d'enfer. A vrai dire, on est en tain de vivre un remake de ce qui s'est passé avec Henri Michel, Hamberto Coelho, Henri Kasparzack ou avec Roger Lemene. Les recettes, les remèdes de cheval ou même de grand-mère fusent maintenant de partout afin de trouver un semblant d'explications à ce qu'il faut bien nommer un désastre national. Un illuminé qui s'activait hier dans une station jadis en vogue n'a pas mieux trouvé que de proposer à la FRMF de contacter Hassan Chehata l'ex-coach du onze égyptien afin qu'il requinque l'équipe marocaine, à défaut, disait-il, de reconduire les Zaki, les Fakhir qui ont déjà donné. J'en connais, même qui dans leur lancée, auraient une petite pensée pour Rachid Taoussi, toujours en état de grâce. C'est dire… Un autre, mais celui-là a certainement un tempérament de « monadil », a disséqué au dirham près le « saleur de la peur » d'Eric Gerets pour le comparer à une centaine de postes budgétaires au profit des diplômés chômeurs. Un confrère en mal de sensationnel et un peu nostalgique sur les bords a réclamé le retour de vieux briscards qui avaient un peu, quitté « les affaires », comme Gartili, Amor, Moufid… et j'en oublie. D'autres docteurs « es-foot » descendent en flammes le coach national alors qu'au lendemain de la qualification ils lui tressaient des lauriers en or massif, comme s'il s'agit de Jules Cesar et que le bonhomme venu de l'école belge, connue pour sa rigueur, ne peut pas être mauvais. Voilà donc le genre d'arguments, tous aussi saugrenus les uns que les autres, qu'on va se farcir les jours à venir. Demain, lorsque les esprits échaudés ou chauffés à blanc se seront calmés, on ira comme d'habitude de réformettes en réformettes. Et vas-y que je te presse pour les centres de formation qui font défaut, comme si le Gabon, la Guinée et le Burkina en ont en pagaille. Et vas-y que je t'organise un colloque national sur la crise endémique du football marocain. Et va-y que je te déniche une commission ou un think-tank hexagonal ou international pour se pencher sur les maux d'une « botola » où il n'y a ni « abtal » ni « batal ». On a eu à tort, l'impression que le pognon peut tout régler et que le bling-bling de la palmeraie de Marrakech et celui de Marbella suffisaient à notre bonheur mais le vrai professionnalisme, c'est une multitude de détails. Et en parlant de détails justement, comment ne pas évoquer le cas de notre ami Abdelhaq Cherrat, l'envoyé spécial de la RTM, pardon, la SNRT. Avez-vous remarqué ce qu'il endure le pauvre en essayant de maintenir son oreillette avec une main et le micro de l'autre. Si maintenant, on n'est même pas foutus de lui fournir une oreillette digne de ce nom, le professionnalisme n'a aucun sens. Allez, une dernière pour la route : aurions-nous été meilleurs avec Jose Maurinho, Guardiola, Del Bosque ou avec Sir Alex Fergusson ? Voilà une question à mille euros ou à « jouj frank », c'est selon…