Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Fronde des architectes de plusieurs Conseils régionaux Ne reconnaissant pas leur Conseil national, ils décident le boycott de «la Journée de l'architecte»
Rien ne va au sein de la famille de l'architecture marocaine. Après des élections de leur instance nationale, pour le moins controversées, plusieurs Conseils régionaux montent aujourd'hui au créneau pour réitérer leur rejet du Conseil national de l'Ordre qu'ils considèrent «non légitime» en raison du «manque de transparence» qui aurait marqué la réunion élective du bureau du Conseil le 12 novembre dernier. Les architectes plaignants qui ont déjà introduit un recours auprès du tribunal administratif qui devrait statuer dans les jours qui viennent, dénoncent les «dérapages» qu'auraient connus le processus électoral et demandent de nouvelles élections «saines et transparentes». Ils durcissent aujourd'hui le ton en annonçant, par le biais d'un communiqué dont L'Opinion a reçu copie, le boycott de «La journée de l'architecte» devant être célébrée le 14 janvier 2012 à Kénitra. Les architectes frondeurs, au départ un groupe réduit, ont visiblement renforcé leurs rangs, finissant par constituer un «comité de résistance» en vue de mobiliser et d'attirer l'attention sur la «situation implosive au sein de l'Ordre», dont le caractère est qualifié de «contraire à la nouvelle conjoncture démocratique, régionale et constitutionnelle du pays». Ce «comité de résistance» compte désormais les architectes des Conseils régionaux du Grand Casablanca, de Tanger-Tétouan, de Meknès, de Marrakech, ainsi que le vice-président, le secrétaire général et plusieurs membres du Conseil Régional de Kénitra chez qui «La journée de l'architecte» est sensée être organisée. Ces derniers se sont d'ailleurs fondu d'un communiqué, en date du 30 décembre, dans lequel ils dénoncent «la gestion unilatérale des affaires» par leur président et le fait qu'ils n'aient pas été associés à la préparation de la journée nationale, déclinant ainsi «toute responsabilité quant aux programmes et thèmes choisis». S'ajoutent aux frondeurs le Président du Syndicat Libre des Architectes du Maroc (SLAM), quelques membres élus du nouveau Conseil National (plaignants au tribunal administratif), des membres élus du Conseil Régional de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, deux architectes juristes, en plus du Bureau des élèves de l'ENA (École Nationale d'Architecture). Tout ce beau monde réclame, en attendant le jugement du tribunal administratif, l'annulation de l'adoption officielle des résultats des élections et l'annulation de la désignation des membres du bureau, avant de passer, le cas échéant, à l'organisation de nouvelles élections. Dans le communiqué du «comité de résistance» constitué de Conseils régionaux, on lit notamment: «Les architectes du Maroc fêtent «La journée de l'architecte» depuis 25 ans ; c'est l'occasion pour eux de débattre de l'avenir de la profession et de passer leurs revendications auprès des instances qui les représentent. 2012, sera une exception ! La majorité ne reconnaît ni les organisateurs (Conseil National contesté) ni les actions menées depuis la proclamation des résultats des élections (22 octobre 2011). Les Conseils régionaux désapprouvent la centralisation des décisions et déplorent le non respect des directives royales concernant sa politique de régionalisation. C'est pourquoi les architectes des régions, les architectes plaignants auprès du tribunal administratif, ainsi que la grande majorité, boycottent ce simulacre de manifestation». Ce boycott, partie visible de l'iceberg, servira-t-il à sortir l'Ordre des architectes de son marasme alors que la mobilisation doit être à son comble à l'heure de la nouvelle Constitution qui érige, justement, la pratique démocratique en ligne de conduite ? L'espoir est permis...