Après la trêve habituelle depuis des années – ce qui ne nous rajeunit pas – la rubrique fidèle à ses lecteurs et à ses principes qui anticipent sur le futur, reprend le chemin parsemé parfois d'embûches. Que l'année 2012, dont certains disent qu'elle annonce la fin des haricots, soit plus riche en heureux événements, que 2011 dont l'Histoire, ici et ailleurs, se rappellera. A marquer d'une pierre blanche ou noire, c'est selon la position où l'on se place. stop. Un imam qui fait aussi fonction d'assistant social ? C'est le cas de ce religieux de l'Akkari qui ne se contente pas uniquement de diriger la prière, du vendredi en particulier. Il envoie un petit mot à l'hôpital Moulay Youssef pour qu'on vienne au secours d'un jeune sans ressources, pour des soins urgents. Ou encore un autre petit mot au directeur de la prison de Hay Salam – ça va changer avec Ramid - afin qu'on retire un détenu malade, d'un pavillon redoutable et redouté. L'imam, depuis la dernière manif de la fin 2011, est devenu un partenaire social aussi efficace qu'un militant d'Amnesty International ou Fibraïre, appellation non contrôlée qu'une artiste nous a piquée. L'imam qui s'adresse à son ministère de tutelle, sans prendre des gants, marquera certainement l'an 2012 où on égorgera un « aâtrous » au centième jour de l'alternance qui a décidé de tendre l'oreille et de les écouter – les mouvements sociaux – tous. stop. Voilà qu'on reparle de « jnouns » qui ont inspiré Baudelaire, Edgar Allan Poe, Sidi Kaddour El Alami et qui auraient pu inspirer Abdelaziz Alami, ex-banquier du temps où la banque était une planque pépère et qui a aussi écrit des poèmes théorème qui n'ont pas attiré l'attention du Prix Atlas que rien ne lasse. Des « jnouns » hantent le soir - évidemment - les stands du Morocco-Mall, si Jennifer Lopez savait !, qui ntéressent maintenant des sociologues, fils spirituels de Pascon, Tozey, Khyari ou Ennaji, qui ont changé leur champ de vision. L'anthropologie, à ne pas confondre avec les anthropophages de Vincennes où on joue aussi au quinté plus. Des « jnouns » à Anfa Place qui se veut Place Jemaa El Fna en plus futuriste, après les « jnouns » qui ont accompagné les travaux d'Hercule, résultat nul, du Bouregreg qui a beaucoup fait parler de lui. Rappelons nous, à un certain moment, des ouvriers entendaient, le soir, des voix étranges à Bergama dont on n'a pas encore oublié le massacre perpétré par des technocrates sourds-muets qui n'ont même pas transformé l'oued en parc d'attractions. Même si on ne croit pas aux histoires de « jnouns », on ne peut s'empêcher de penser qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Enfin, à la Villa des Arts de Rabat, une expo, depuis le 8 janvier, s'intitule « Fantôme amadoué ». Espérons que l'année 2012 ne sera pas « maskouna »… stop. « Où sont les femmes ? » Patrick Juvet qui n'a plus repris le micro depuis les années disco. C'est le thème qu'ont repris des confrères, en voyant la composition du nouveau gouvernement. Bonne question traitée entre l'affaire de l'homme qui a déterré le cadavre d'une femme à Skhirat et la météo à la suite des prières rogatoires, par la télévision nationale qui ne veut plus être en retrait de la politique qui donne des ailes aux rachitiques. Bonne question dira-t-on, mais de là à en faire un cheval de bataille alors que les jeux ne sont pas encore faits, ça donne à réfléchir. Car, à quoi sert un remaniement ministériel si ce n'est pour revoir les dessous des cartes ? Il n'est pas dit que le gouvernement qui n'est pas monté sur son 31, va clôturer ses 100 premiers jours, sans intégrer dans l'équipe, apparemment homogène pour l'instant, des femmes qui comptent. Dire qu'on va reculer en arrière, comme ont tenu à le répéter des dames qui n'ont pas l'habitude de se répéter, voilà qui nous rappelle que depuis l'avènement de S.M. Mohammed VI, les femmes ont toujours occupé des postes importants. A l'INDH, dans les offices, les ministères et dans bien des départements stratégiques. Non mesdames, messieurs, on ne reculera pas. Les acquis sont précieux et il y aura des améliorations sous nos cieux. stop. Qu'on défende la place de la femme dans la nouvelle équipe dirigeante, c'est une noble revendication, mais qu'on donne des exemples tirés par les cheveux, voilà qui décoiffe même quand on est chauve. Voici ce que l'éditorialiste du journal du patronat qui défend la « mozona », nous a balancé en pleine figure, la semaine dernière : « Dans ce contexte de l'image, vecteur de la politique, quel ne fut pas le choc de cette photographie avec, au fond, dans un coin derrière les autres, la seule femme du gouvernement ! Quel choc aussi, à quelques semaines de l'ouverture du gigantesque et symbolique Morocco-Mall, créé par une femme ! ». Curieuse façon de rendre hommage à la femme, en confondant le capital et le trésor matrimonial. Morocco-Mall, dirigé par une dame du reste moderne et correcte avec les journalistes à qui elle interdit de rentrer au complexe sans frapper à la porte, serait donc l'exemple de l'émancipation ? Le fric c'est chic, mais quand même, il ne faut pas mélanger les serviettes signées et les torchons du marchand chiffon, à l'heure où la parité, qui assure l'unité, est un sujet beaucoup plus sérieux qu'on ne le pense et qui ne mérite pas d'être traité à la va-vite pour faire chauffer la marmite des actualités. stop. On passe à l'écrit. Avant l'augmentation du tarif de bus de Staréo en plein rodéo devant le succès du tram, qui est passé à quatre dirhams - hram, disent des prolos qui l'empruntent quatre fois par jour -, les usagers ont remarqué une affichette qui annonçait, fin 2011, le réaménagement tarifaire pour 2012. C'est la première fois qu'une ziada est annoncée par écrit dans le transport en commun. Après la surprise du mois d'avril, Staréo qui n'a pas l'air de plaisanter, vient de revoir son tarif. Ce dernier atteindra 6 dh en 2013 quand le groupe bébé de Véolia, jeté avec son eau, pliera bagage pour de bon après avoir confié le sort des bus à Al Assima qui n'a rien à avoir avec Acima qui a déjà sa part du gâteau, qui n'entend pas Gato Barbieri. En attendant de mettre les voiles, Staréo a passé une commande avec le constructeur Zhongtong Bus qui ne fabrique pas encore des tongues – voir photo – qu'on appelle aussi le string des pieds… stop. Après les chaînes à la traîne qui ont fait du crime, en ignorant les charmes de l'escrime, le parent pauvre de tous les sports monopolisés par des grabataires qui radotent sur les mêmes sujets, en parlant du printemps arabe qu'ils ont souillé avec leur plume usée, voici que « Medi 1 TV » vient de lancer «Masrah al jarima » qui veut plonger le téléspectateur au cœur d'enquêtes criminelles. Une série noire de plus qui n'inquiète pas la HACA et ses académiciens qui n'ont plus le temps de tout voir et entendre dans notre PAM (Paysage Audiovisuel Marocain). A ne pas confondre avec Peter Pam aussi drôle que Pic et pic et Colegram. stop. Mohamed Amine Sbihi, à la tête du ministère de la Culture, qui a remplacé Himmich qui va retrouver ses études sur Ibn Khaldoun après avoir essuyé des plâtres avec des artistes authentiques, des peintres en bâtiment et des plâtriers pour faux plafonds, est un mathématicien qui a aussi écrit des ouvrages de référence. Un scientifique, nous dit-on dans la maison de la rue Ghandi où, jusqu'ici, on a roulé parfois avec de l'improvisation, sans rigueur ni vigueur. Mais il ne faudrait pas que Amine Sbihi oublie que science sans conscience, n'est que ruine de l'âme sur un air de Najwa Karam… stop. Dernières images de la fin d'année à Rabat. Alors que Myriam du Latino qui a représenté son pays avec faste à Estoril à la coupe internationale de rallye, a préféré baisser le rideau pour Noël et la Sylvester – ne pas rater Sylvester sur You Tube dans « You make me feel », encore plus délirant que Jimmy Sumerville -, toujours à Rabat, Leïla, sans Kays, a proposé un réveillon à prix modéré avec foie gras pour s'offrir le lendemain une grasse matinée… tandis qu'au Sofitel Jardin des Roses, l'ambiance était au rendez-vous. Au Golden Tulip, la vue imprenable sur la terrasse qui domine la rivière, annonçait une belle année. Tandis qu'à l'hôtel Rabat Hôtel, tout indiquait que l'établissement avait atteint son rythme de croisière avec la crème de l'accueil. A Harhoura, il y avait aussi une atmosphère de liesse, malheureusement gâchée par un incident à la sortie d'un restaurant non loin de la mosquée. Quant à l'hôtel de l'avenue de la Résistance (ex-Foch), le DJ a tenu à ce que les voisins soient de la fête, malheureusement ce n'était pas du goût de tout le monde. Un réveillon, ce n'est pas Mawazine en terre vierge avec ou sans scorpion. stop.