M. Mariano Rajoy, leader du Parti Populaire (PP), grand vainqueur des élections anticipées du 20 novembre dernier, élu mardi par les députés espagnols nouveau chef du gouvernement, a prêté serment, mercredi, devant le roi Juan Carlos, lors d'une cérémonie qui marque sa prise de fonctions. "Je jure de remplir fidèlement les obligations de la charge de président du gouvernement avec loyauté envers le Roi et de maintenir et faire maintenir la Constitution comme norme fondamentale de l'Etat, ainsi que de garder le secret des délibérations du Conseil des ministres ", a déclaré M. Rajoy, une main posée sur la Constitution. La cérémonie solennelle s'est déroulée devant les Rois d'Espagne et en présence du chef du gouvernement sortant, José Luis Rodriguez Zapatero et des présidents des deux chambres du Parlement, Jésus Posada, du Congrès des députés et Pio Garcia-Escudero, du Sénat. Le nouveau chef de l'exécutif devait annoncer dans la soirée la composition de son gouvernement, qui entre en fonctions aujourd'hui jeudi et aura devant lui l'immense tâche de redresser les finances du pays mises à mal par la crise économique. Agé de 56 ans, le leader conservateur a été élu sans surprise par 187 voix sur un total de 350 députés à l'issue d'un débat d'investiture de deux jours devant le Parlement. Il devient ainsi le sixième président du gouvernement de la jeune démocratie espagnole, dans un contexte économique des plus sombres. Le nouveau président du gouvernement a donné la mesure dès le premier jour du débat d'investiture en annonçant certaines mesures qu'il compte prendre pour redresser économiquement le pays. Parmi ces mesures figure un programme d'austérité dont une coupe budgétaire de 16,5 milliards d'euros en 2012, et un premier paquet de mesures d'urgence qui seront appliquées à partir du 30 décembre notamment une loi sur la stabilité budgétaire et une autre sur la modernisation de la législation du travail. L'Espagne, qui souffre durement de la crise et de l'éclatement de sa bulle immobilière, s'est fixé comme objectif principal la réduction à 6 pc du déficit public qui a atteint 9,3 pc en 2010. Le PP avait remporté haut la main les élections anticipées du 20 novembre dernier en obtenant la majorité absolue avec 186 sièges au Congrès des députés (chambre basse du parlement) et 136 au Sénat (chambre haute). Avec cette victoire sans précédent, la Droite conservatrice revient en force sur l'échiquier politique espagnol après plus de sept ans d'absence.