Les ravisseurs de deux travailleurs humanitaires espagnols et d'une italienne, le 23 octobre dernier à Tindouf, sont en relation avec des dirigeants du «Front Polisario», affirme le site d'information espagnol «EnPrimicia». Les deux personnes arrêtées récemment dans la ville de Nouadhibou (Nord de la Mauritanie) en rapport avec le rapt des trois occidentaux entretiennent des liens avec des dirigeants du «Polisario» et des membres de ce mouvement séparatiste en Espagne, assure le site d'information qui cite des sources diplomatiques et sécuritaires espagnoles et des sources de l'intérieur du front séparatiste. Ces deux individus, Mamina Laaguir Abdelaziz Ahmed Baba, né en 982, et Aghdafna Mohamed Hamadi Ahmed Baba, né en 1979, ont reconnu, selon des sources proches de l'enquête, être les auteurs de cet enlèvement en livrant des détails pointus de l'opération. A ces deux arrestations s'ajoutent au moins deux autres personnes «au sein du front Polisario» détenues, elles aussi, dans le cadre de cette affaire dont l'une est responsable au département en charge de la gestion des affaires des coopérants internationaux, rapporte par ailleurs, «en exclusivité», le site espagnol sur la base d'information obtenue de source algérienne. «Officiellement», sept personnes ont été arrêtées en rapport avec cet enlèvement, selon la même source qui indique que ces détentions ont eu lieu entre l'Algérie, la Mauritanie et à l'intérieur des camps de Tindouf. De même, des opérations de ratissage de la zone ont été menées sur ordre de responsables des services secrets Algériens. Les deux personnes arrêtées récemment en Mauritanie auraient également avoué, toujours selon des sources proches de l'enquête citées par le site espagnol, avoir livré les trois occidentaux à un groupe criminel en contrepartie d'une somme d'argent. Une fois leur forfait accompli, ils prétendaient, après leur cache en Mauritanie, rallier les îles Canaries pour rejoindre les activistes du «Polisario» en Grande Canaries. Récemment, «EnPrimicia» avait affirmé, citant des sources de l'Intelligence espagnole, que le «Polisario», en phase de «délitement interne» et cerné par la frustration de ses bases, devient chaque jour plus exposé à l'infiltration dans ses rangs d'éléments d'Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) et des mafias du crime organisé. Ces mêmes sources avaient indiqué au site espagnol, spécialisé dans les questions de sécurité, qu'»elles sont au courant de l'existence d'éléments du Polisario qui ont dévié vers le crime organisé dans la zone et de liens entre le front séparatiste et AQMI «, affirmant que l'enlèvement des trois travailleurs humanitaires au coeur du quartier général du «Polisario» signifie que les ravisseurs ont reçu une aide de personnes de l'intérieur des camps (du Polisario) qui leur ont facilité l'accès et procuré l'information nécessaire. Elles avaient également affirmé qu'elles n'écartaient pas que «des membres du Polisario ont pu prendre part à l'opération» d'enlèvement.