Rendez-vous démocratique historique, pas en avant sur la voie de la promotion du processus démocratique, appui à la mise en oeuvre de la nouvelle Constitution, consécration de la marche vers la démocratie, les réactions des capitales mondiales, des observateurs et des média internationaux saluent le déroulement vendredi des élections législatives, les premières depuis les réformes constitutionnelles substantielles adoptées en juillet dernier. Le Département d'Etat américain a ainsi fait part du soutien des Etats Unis aux efforts du Maroc pour la promotion du processus démocratique en cours à travers des réformes constitutionnelles, judiciaires et politiques. Pour Washington, «la mise en oeuvre de la nouvelle constitution dans toute son ampleur est un pas en avant sur la voie de la concrétisation des aspirations et des droits de tous les Marocains». En France, le scrutin de vendredi a été salué comme une «étape supplémentaire sur la voie de l'avancement des réformes porteuses d'avenir», initiées par SM le Roi Mohammed VI. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, M. Bernard Valero, a exprimé le «voeu de la France que ce scrutin constitue une étape supplémentaire dans la marche du Maroc sur le chemin tracé par le Roi du Maroc, qui a pris l'initiative de lancer des réformes importantes et essentielles». Le ministre britannique des Affaires étrangères, M. William Hague, s'est quant à lui félicité du déroulement de ce scrutin qui constitue «une consolidation de la mise en oeuvre» des dispositions de la nouvelle constitution. Le scrutin du 25 novembre est «important» sur la voie d'une plus grande démocratie fondée sur la reddition des comptes, a-t-il ajouté. «Au Maroc, une transition est en cours vers la démocratie (...) il y existe une dynamique institutionnelle et politique», a affirmé, pour sa part, Matteo Mecacci, député italien et président de la commission des droits humains de l'assemblée parlementaire de l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe. En qualité de membre de la mission d'observation des législatives de vendredi, il a fait état de la «transparence» et de la «pluralité» qui ont marqué ce scrutin. Son collègue de la mission d'observation, l'eurodéputé français, Gilles Parneux (socialiste), a qualifié ce scrutin d'»historique», soulignant qu'au delà de la mission technique, «il nous a semblé important d'être aux côtés du Maroc pour manifester notre soutien à cette transition démocratique et conforter le dialogue euro-méditerranéen». Le Maroc, qui a obtenu le statut de «partenaire avancé» auprès de l'Union Européenne, «constitue un interlocuteur de premier plan dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen», a ajouté M. Pargneaux. Même analyse chez l'eurodéputée française Rachida Dati, qui a estimé que la «révolution tranquille», qui se déroule au Maroc, avec la tenue des premières élections législatives après la réforme de la Constitution, représente «un modèle pour le monde arabe». Dans une tribune publiée vendredi par le quotidien français Le Figaro, l'ancienne ministre française de la justice, estime que SM le Roi Mohammed VI, en anticipant et en accélérant les réformes conduites depuis plus d'une décennie, «crée un nouvel élan pour le Maroc en montrant la vitalité du pays, qui n'a nul besoin de pression internationale pour avancer dans la modernité». Dans les média internationaux, une large couverture a été accordée aussi bien au déroulement de la campagne électorale qu'au jour du vote. Les plus prestigieux supports ont ainsi suivi de près, à travers leurs correspondants permanents ou des équipes d'envoyés spéciaux, le déroulement de cette échéance, notamment, dans le cadre des évènements qui marquent la scène régionale. Le quotidien britannique, Financial Times, souligne à cet égard que ces élections ont été suivies de près à travers la région arabe, citant plusieurs observateurs qui soulignent que les développements politiques intervenus au Maroc pourraient offrir un modèle pour la région. Le Maroc, pays qui entretient d'étroites relations économiques avec l'Europe, «est différent à plusieurs égards du reste de la région arabe», estime le prestigieux journal des milieux d'affaires, qui a rappelé que SM le Roi Mohammed VI a lancé un large programme de réformes depuis Son accession au Trône. Dans sa couverture du scrutin, la chaine d'information américaine CNN souligne que cette échéance revêt une importance particulière en raison de la volonté de changement qu'elle reflète en matière de transparence, de démocratie et de réformes politiques. Ce scrutin permettra de traduire fidèlement la volonté des Marocains et leurs aspirations pour le changement, note à cet égard CNN qui cite les propos de Lise Storm, politologue et spécialiste du Moyen Orient à l'université d'Exeter. Même appréciation de la part du grand quotidien américain Wall Street Journal pour qui le Maroc a apporté la preuve que la mise en oeuvre de changements pacifiques et de réformes politiques, tout en préservant la stabilité, reste possible dans une région arabe en proie à de violents soulèvements populaires. La publication américaine signale que cette échéance électorale offre une perspective sans précédent de changement politique dans le Royaume, dans la mesure où la nouvelle constitution prévoit une réelle séparation des pouvoirs et octroie davantage de prérogatives aux institutions élues. A l'instar de la chaîne de télévision publique «Rai» et des agences italiennes «Ansa», «AGI» et «TMNews», les médias italiens mettent en relief les perspectives que ces élections ouvrent en matière de bonne gouvernance, au niveau de la répartition des pouvoirs et de la mise en place d'institutions au service des citoyens et de l'avenir du pays. Dans la presse africaine, ces élections témoignent, comme le rapporte le quotidien malien «L'Aube», des progrès indéniables réalisés par la démocratie marocaine au cours de la dernière décennie, permettant de tenir le scrutin du vendredi dans un climat de paix et de liberté. Les élections législatives du 25 novembre «s'inscrivent dans la logique de la transition démocratique marocaine qui semble avoir nettement mûri et dont les acquis ont désormais un impact direct sur le comportement des différents acteurs», affirme le journal dans un article sous le titre «Un royaume qui révolutionne!». Contrairement à la plupart des pays arabes ayant connu des troubles sociaux, les manifestations au Maroc se sont déroulées dans un climat de liberté et de non violence, et le rôle des forces de sécurité se limitait au maintien de l'ordre public, note le quotidien malien. De l'avis de plusieurs universitaires et experts approchés par la MAP, les élections du 25 novembre, qui ont connu un taux de participation de 45,4 pc, traduisent une pratique politique avancée au niveau arabe et méditerranéen, et permettront l'émergence de nouvelles élites capables de gérer les affaires du pays. Pour le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), ce taux a surtout «brisé le mur de pessimisme qui régnait chez certains milieux». Soulignant les appréciations positives des observateurs internationaux qui ont relevé le climat «sain et transparent» dans lequel s'est déroulé le scrutin, le président du CNDH, Driss El Yazami, a estimé que le 25 novembre a représenté pour les Marocains un «moment historique» aux significations profondes dans le processus politique national.