A moins de trois jours des élections anticipées en Espagne, les principaux syndicats de l'enseignement ont convoqué, jeudi, une grève générale dans l'enseignement et les universités publics de l'ensemble du pays en défense de l'enseignement public menacé par les politiques d'austérité menées en Espagne. D'un autre côté le probable futur chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé qu'il «faudra faire des coupes partout» sauf dans les retraites, afin de tenir la prévision de réduction du déficit budgétaire. Sous le mot d'ordre «l'éducation publique n'est pas à brader mais à défendre», les élèves, étudiants, professeurs et employés des établissements publics en Espagne manifestent contre les coupes budgétaires décidées par les différentes communautés et régions autonomes comme mesure pour réduire leur déficit public. A Madrid, des centaines d'étudiants membres des assemblées «Toma la facultad» (Prends possession de la Faculté) ont passé la nuit enfermés à l'intérieur de leurs différentes facultés pour préparer la grève d'aujourd'hui qui devra culminer par un sit-in de protestation prévu à partir de 18h30 à la place centrique Madrilène «Sol», devenue célèbre après être devenue une place emblématique du mouvement des «indignés» qui réclament un changement social et politique de profondeur en Espagne. La grève de jeudi, qui est observée également par les différentes écoles primaires et instituts publics, a reçu l'appui du mouvement du «15 Mai», qui a décidé de se joindre à ce mot d'ordre. De ce fait, une «marée verte», en allusion aux tee-shirts de couleur verte portés par les manifestants depuis le début des grèves dans l'enseignement public, est attendue jeudi soir en plein centre de Madrid. Les coupes du PP Le probable chef du futur gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé qu'il «faudra faire des coupes partout» sauf dans les retraites, afin de tenir la prévision de réduction du déficit budgétaire à 4,4% du PIB en 2012, dans un entretien publié jeudi par El Païs. «J'ai déjà dit que ma première priorité était de maintenir le pouvoir d'achat des retraites (...) A partir de là, il faudra faire des coupes partout», a déclaré Mariano Rajoy, chef du Parti populaire (opposition de droite), donné largement vainqueur aux élections législative de dimanche. «Le plan de stabilité présenté à Bruxelles prévoit un engagement de déficit de 4,4%. Ma volonté est de l'appliquer. Tout le monde doit savoir que pour mon gouvernement, la priorité sera de tenir les engagements de l'Espagne à Bruxelles», a-t-il affirmé. Selon lui, la prévision de 2,3% de croissance pour 2012 va certainement être revue, après que le gouvernement socialiste a admis mercredi qu'elle ne serait que de 0,8% en 2011, contre 1,3% prévu jusque là. Dans son programme, le parti populaire a prévu un «plan d'austérité qui impliquera toutes les administrations, éliminera les dépenses superflues et redondantes, et introduira des incitations à l'efficacité», sans fournir de chiffres précis. Il entend également réduire le nombre d'organismes du secteur public. «Il faut supprimer de nombreux organismes des régions autonomes», a affirmé M. Rajoy. «Il faudra faire moins de travaux publics, donner la priorité à ceux qui sont déjà en cours», a-t-il ajouté.