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Les craintes face à la montée de la menace sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne attisées Enlèvement, à Tindouf, de trois ressortissants européens
L'enlèvement de trois ressortissants européens, dimanche à Tindouf, en Algérie, attise à nouveau les craintes face à la montée de la menace sécuritaire dans la zone sahélo-saharienne où s'activent des bandes composées notamment de membres du polisario en liaison avec la nébuleuse Al Qaida. Le dernier acte d'ampleur date du début de ce mois d'octobre. Il a été mis au grand jour par les services de douane maliens qui ont mis la main sur un groupe armé du polisario en liaison avec Aqmi, s'activant dans la bande sahélo-saharienne où, depuis des bases dans le nord du Mali, il commet des enlèvements, des attentats et divers trafics. Selon un responsable de la douane malienne, une dernière filière du polisario composée de Maliens, de Nigériens et d'Algériens est actuellement en pleine réorganisation. Elle est en train de se spécialiser dans la location de véhicules de transport, l'acheminement et surtout le dédouanement privé des convois de drogue. Cette filière diversifie également ses activités en se livrant au trafic de cigarettes de contrebande et au transport de candidats fortunés à l'émigration clandestine en Europe, a-t-il ajouté, mettant en garde contre le risque pour le Sahel de ne plus appartenir aux Etats, «mais aux trafiquants et à Al-Qaïda». Ces bandes armées comptent également à leur actif le kidnapping, au début de l'année, d'une touriste italienne dans le sud algérien, et de deux Français, à Niamey, actes qui ont été revendiqués par AQMI. Ce groupe terroriste avait déjà revendiqué, ces dernières années, le rapt de dizaines de personnes de différentes nationalités au Mali, au Niger et dans le sud algérien. Les victimes sont le plus souvent des touristes, des acteurs humanitaires ou des journalistes. Par l'enlèvement dimanche des deux ressortissants espagnols et d'une italienne, les mercenaires du polisario alourdissent leur dossier à charge, fait de séquestrations, de tortures, de déportation d'enfants à Cuba, de détournement d'aides humanitaires et de violations des droits de l'homme. Le journal «El Pais» relève que cet enlèvement commis «dans la zone la plus militarisée de l'Algérie» requiert «de grandes complicités locales», estimant qu'il est probable que «la majorité des membres du groupe qui a commis l'enlèvement soient des Sahraouis devenus des extrémistes islamistes qui ne se sont pas fait remarquer». De l'avis des observateurs, les pays riverains de la bande sahélo-saharienne se voient de plus en plus courir le risque de servir de base-arrière pour le jihadisme transfrontalier de tout acabit, alors que d'autres, comme le Mali et la Mauritanie se trouvent quasiment impuissants face à la menace terroriste. Dans ce contexte, des voix s'élèvent pour préconiser le règlement du différend artificiel autour du Sahara, dont la persistance laisse le champ libre à la prolifération des activités terroristes dans la vaste zone désertique du Sahel. Le règlement de ce conflit régional, vieux de plus de 30 ans, favorisera assurément «l'action commune de lutte contre la menace terroriste et un environnement propice à la coopération sécuritaire et économique», a souligné le Centre international des études sur le terrorisme, basé à Washington. Dans un rapport sur «la menace grandissante du terrorisme en Afrique du Nord et dans la région du Sahel», le centre, qui relève de l'Institut de recherche américain Potomac, estime nécessaire de promouvoir la stabilité et la coopération économique dans la région, afin de désamorcer une situation propice à la prolifération des activités terroristes.