La Royal Air Maroc (RAM) devrait gérer cet été une situation difficile en Turquie où les autorités aéroportuaires veulent lui faire appliquer des horaires de nuit pour la journée de jeudi et refusent de lui accorder la journée de dimanche, à l'aéroport d'Ataturk où elle opère depuis le lancement de la ligne Casablanca-Istanbul en 2005. La RAM dessert Istanbul à partir de l'aéroport de Casablanca trois fois par semaine, le mardi, le jeudi et le samedi, avec un horaire de jour où le transporteur national arrive à 12H35 GMT à l'aéroport Ataturk d'Istanbul et part une heure après (13H35). Lors des négociations des nouveaux horaires pour l'actuelle saison, le DHMI, l'organisme chargé de la gestion des aéroports en Turquie, veut imposer à la RAM un horaire de nuit pour la journée de jeudi, avec arrivée à 02H05 GMT et un départ à 03H35, a déclaré à la MAP le directeur du bureau de la RAM à Istanbul, M. Saad Bentahila. Elles refusent également d'accorder la journée de dimanche à la compagnie nationale comme prévu dans les accords signés avec les autorités turques, a ajouté le responsable de la RAM. Cette attitude des autorités aéroportuaires turques est pénalisante pour le transporteur national, qui va perdre ainsi beaucoup de sa compétitivité sur la ligne Casablanca-Istanbul, très prisée durant la saison estivale, a indiqué M. Bentahila, ajoutant que les autorités aéroportuaires turques lui ont signifié que la RAM pourrait délocaliser à l'autre aéroport d'Istanbul «Sabiha Gokcen» si elle veut appliquer ses horaires habituels. L'aéroport de Sabiha est situé loin sur la rive asiatique de la ville d'Istanbul et accueille essentiellement des compagnies low cost, alors que la RAM est un transporteur national lié par des accords avec les autorités turques pour l'aéroport d'Ataturk, situé à quelques dizaines de minutes seulement du centre ville. L'horaire de nuit proposé par la DHMI pour le vol de jeudi de la RAM se traduira par des frais supplémentaires pour la RAM, qui se verra obliger de programmer un double équipage sur ce vol avec l'hébergement et la relève à Istanbul, a expliqué M. Bentahila. Pour débloquer cette situation, le bureau de la RAM à Istanbul a multiplié les contacts et les correspondances mais en vain. Après deux réunions avec le DHMI et l'intervention de la direction de l'Aviation civile turque auprès de cette dernière, la situation est toujours la même. Les autorités aéroportuaires turques font montre de rigidité et d'intransigeance inexpliquées à l'égard de la compagnie aérienne du Royaume, un pays où la Turkish Airlines, opère sept vols par semaine sur l'Aéroport international de Casablanca et ambitionne de faire passer cette fréquence à deux vols par jour, soit 14 par semaines. La ligne Istanbul-Casablanca est aujourd'hui la première en termes de rentabilité en Afrique pour la compagnie aérienne turque, qui effectue des horaires nobles qu'elle choisit elle-même selon ses propres programmes.