C'est sous le signe du partage de l'expérience et du soutien du progrès qu'un forum international sur la mortalité maternelle a été organisé à Rabat, du 29 juin au 1er juillet. L'évènement de dimension mondiale est une initiative du ministère de la Santé, avec l'appui du Fonds des Nations Unies d'Aide à la Population UNFPA, de la Délégation de l'Union Européenne à Rabat et de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La rencontre a été inaugurée par Mme Yasmina Baddou, Ministre de la Santé, qui a mis l'accent sur l'engagement de l'Etat à consacrer le principe de droit à la santé tel que décrété par la constitution, et à réaliser les objectifs du millénaire du développement à travers une mobilisation générale au sein du secteur de la santé ainsi que tous les autres principaux secteurs tels les secteur, public, privé et la société civile. La ministre a par ailleurs rappelé l'engagement du Royaume à réduire, en 2008, à plus de 75% la mortalité maternelle et près des 2/3 la mortalité infantile, une résolution traduite par la mise en place d'une stratégie réaliste qui permette l'accès aux soins de santé et de sécurité aux couches sociales les plus démunies. C'est dans cette optique que de nombreux pays, ajoute la ministre, déploient des efforts soutenus afin de combattre la mortalité maternelle et que l'article 25-2 de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme trouve, plus aujourd'hui qu'avant, sa raison d'être, celle qui confirme le droit de la maternité et de l'enfance à «une aide et une assistance spéciales», cite-t-elle, ajoutant qu'un plan d'action volontariste a été entretenue par le Maroc dans le but d'atteindre rapidement les OMD 4 & 5, un plan qui se base sur trois axes, le premier consistant en la réduction des barrières d'accès aux soins obstétricaux et néonataux d'Urgence (SONU). Cet axe consiste à réduire les barrières d'accès financier et physique, d'assurer le transport sanitaire quand besoin est, et de mettre en œuvre tous les moyens susceptibles de réduire les risques liés à l'accouchement, tels que la gratuité de l'accouchement, de la césarienne et le transport sanitaire. Le second axe, poursuit Mme Baddou, concerne l'amélioration de la qualité de la prise en charge. Une opération d'audit a été entreprise dans ce sens portant sur toutes les structures d'accouchement, soit 608 unités (90 maternités hospitalières et 518 maisons d'accouchement) afin de permettre un diagnostic exhaustif sur l'offre de soins et la disponibilité des fonctions vitales. Le troisième axe est lié à la création d'un nouveau système de gouvernance qui a engendré deux instances, la première est chargée d'accompagner le plan d'action national par la réalisation de bilans annuels d'étapes. Il s'agit de la Commission Nationale de lutte contre la mortalité maternelle et infantile. La deuxième instance, un comité national d'experts de l'audit des décès dit confidentiel, chargé de veiller à la mise en place d'un système de surveillance des décès maternels. Ce système de notification et d'analyse de tous les décès maternels à travers le Royaume a permis de disposer de plus d'informations sur les causes des décès maternels. Durant la rencontre, un panel d'experts nationaux et internationaux venus d'Europe, des Etats-Unis, des professionnels arabes d'Egypte, du Liban, de la Palestine, du Yémen et de la Tunisie, entre autres, des spécialistes des programmes de la maternité sans risque, animeront des ateliers sur les méthodes et les résultats sur la mortalité maternelle, la qualité des soins obstétricaux, sur le système de surveillance des décès maternels, entre autres. Une présentation des résultats de l'expérience marocaine en matière de réduction, de la mortalité maternelle dans le cadre du plan d'actions 2008-20012 est également prévue au programme ainsi que les progrès réalisés à travers la participation communautaire dans la lutte contre le fléau sanitaire, surtout en ce qui a trait à la mise en place d'un système de surveillance et d'audit des décès maternels.